Les associations environnementales contribuent activement, en partenariat avec le ministère de l'Environnement et du Développement durable, dans le cadre d'une approche participative, à réaliser un certain nombre de projets fort utiles. Parmi ces projets, on peut citer à titre d'exemple, la collecte et le tri des déchets ménagers en vue de leur recyclage, ainsi que la sensibilisation et l'éducation, qui sont un exercice quotidien. Au fil des ans, les associations ont cumulé une expérience leur permettant de réaliser des projets d'envergure. Le dernier livre du communicateur Slimane Ben Youssef Lamine, Nos associations environnementales…situation et espoirs, donne la parole à un nombre de présidents d'associations écologiques en vue de connaître leur situation et les conditions dans lesquelles elles travaillent. Un premier livre de la série est paru en 2001. L'auteur rappelle que l'intérêt pour l'environnement en Tunisie date des premières années de l'Indépendance avant la création de la première association environnementale, en l'occurrence l'Association tunisienne pour la protection de la nature et de l'environnement (Atpne) en 1971. La Commission nationale de l'environnement a été créée, quant à elle, au niveau du Premier ministère en 1978. Au cours des années quatre-vingt, des associations s'occupant du milieu naturel ont vu le jour à Sfax, Gabès, le Kef, Bizerte, Kairouan, Monastir, Mahdia… C'est dire que le travail écologique a connu une dynamique après le Changement en novembre 2007 avec la création de l'Agence nationale de protection de l'environnement (Anpe) en 1988 puis du ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire en 1991. Plusieurs dispositions et lois ont été promulguées, ce qui a permis de concrétiser des programmes d'envergure sur le terrain pour consacrer le droit du Tunisien à un environnement sain et à un développement durable. La Tunisie est devenue ainsi un modèle dans les pays du Nord et du Sud. Après une analyse qui a concerné plusieurs aspects de la question environnementale (dimension sociale de l'environnement, entre autres), l'auteur a donné la parole aux responsables des associations. M. Ali Hili, l'un des fondateurs — avec M Zakaria Ben Mustapha — de l'Association «Les amis des oiseaux», estime que celle-ci est la première du genre au niveau arabe et africain. Il a rappelé le processus de constitution de ladite association, ainsi que de son expérience dans ce domaine. M. Abdelhamid Fekih, fondateur de «Jeunes science» a retracé, lui aussi, les différentes étapes de la création de l'association. Des aides diverses ont été présentées en vue de l'édification du siège. Des travailleurs de chantiers ont été mobilisés par la municipalité de Tunis pour contribuer aux travaux d'aménagement. Ouverte aux jeunes, l'association a proposé des activités intéressantes et continue encore à travailler avec dynamisme. Fondateur de la première association environnementale, M. Zakaria Ben Mustapha — qui était par ailleurs président de la municipalité de Tunis — relève, de son côté, que l'initiative a été prise sur proposition du partenaire allemand et avec un soutien français et britannique. L'association était à l'origine de la création des aires protégées et de la célébration de la Fête de l'arbre. Nombre d'anecdotes ont été racontées par cet amoureux de l'environnement dont la vie est riche en actions en faveur de la nature. En conclusion, l'auteur formule certaines recommandations : «Le travail dans certaines associations devrait être régularisé pour assurer un certain équilibre et une crédibilité dans les activités. Elles ne devraient pas se limiter à un seul aspect‑— mobilisation politique, par exemple — qui n'a pas de rapport avec ses principales préoccupations et ne répond pas à l'objectif pour lequel elle a été créée. Il est de l'intérêt de ces associations d'éliminer les redondances et l'imitation, ainsi que la présence figurative sur la scène associative». Du pain sur la planche attend donc nombre d'associations appelées à innover pour mener leur travail avec efficience, d'autant plus que les opportunités de se distinguer s'offrent avantageusement.