Les temps ont changé, le football aussi. Celui d'hier était nettement plus créatif. Comparer le football d'hier à celui d'aujourd'hui n'est certainement pas difficile à faire. Les temps ont changé et le jeu n'est plus le même. Comme les mentalités d'ailleurs. Jadis, on comptait davantage sur le talent, et Dieu sait combien les joueurs talentueux couraient les rues. Nous n'irons pas jusqu'à les nommer, mais ces derniers étaient techniquement supérieurs à ceux d'aujourd'hui. Dans les années 1950 et 1960, des internationaux avaient fait une carrière professionnelle respectable. Le championnat national regorgeait de joueurs de valeur qui auraient crevé l'écran aujourd'hui. Ces derniers étaient dotés d'une technique inégalée par leurs compères d'aujourd'hui. Autres temps, autres mœurs Sans parti pris, le football d'hier était plus attractif. La tactique importait peu et c'est sans doute cela la clé de la réussite. Les entraîneurs n'enfermaient pas les joueurs dans des schémas tactiques précis. Pourtant, le premier schéma tactique fut le WM avant l'arrivée du célèbre Hélénio Herrera à l'origine du catenaccio et du football défensif. Il a donc fallu attendre les années 1970 et l'arrivée du Roumain Stefan Kovacs qui a pris la relève de Rimus Michels sur le banc de l'Ajax Amsterdam pour voir la véritable révolution du football. La doctrine de Kovacs était simple : «Tout le monde attaque, tout le monde défend», disait-il. Sa philosophie du football a été reprise par le non moins célèbre international batave Johan Cruyff qui fut son élève. C'est dire combien le football d'antan était plus attractif. Maintenant, les choses ont changé. Le premier virus à avoir infecté le football est sans doute l'argent. Là, nous visons essentiellement le football tunisien. A vrai dire, nous n'avons plus rien à nous mettre sous la dent. Nous assistons à des parodies de football sur nos aires de jeu. Les bons matches de qualité sont rares. C'est plutôt la violence qui gagne du terrain. Soyons francs, hormis Youssef Msakni qui a choisi de s'exiler au Qatar, quel est le joueur tunisien qui attire l'attention des clubs européens? Aucun, sans doute. C'est vrai que le jeu a évolué et qu'il est devenu plus rapide. Mais les joueurs de talent ont du coup disparu. La formation fait peut-être défaut et les footballeurs tunisiens d'aujourd'hui ne pourront jamais égaler ceux d'hier. Nous n'allons quand même pas comparer Bilel Ifa, Chemseddine Dhaouadi et Ammar Jemal à Mohieddine Seghaïer, Mohsen Habacha, Amor Jebali et Ahmed Mghirbi. La vieille école avait plus de classe et de talent. A présent, les footblleurs gagnent beaucoup d'argent et ne donnent rien au football. Le spectacle fait défaut. Nous rappelons au passage, que les supporters les plus fanatiques et dévoués à leurs couleurs se pressaient pour aller voir et admirer, surtout Hamadi Agrebi dans ses œuvres. Cela explique tout. Aujourd'hui, aucun footballeur ne retient l'attention. Toute la différence est là.