Parmi les points positifs à mettre à l'actif de cette dixième édition, c'est pour la première fois que l'Arabie Saoudite est en compétition avec la pièce «Tachabok» (enchevêtrement) d'Ahmed Alahmari. La Tunisie se prépare à accueillir du 10 au 16 janvier la 10e édition du Festival du théâtre arabe avec la collaboration du ministère des Affaires Culturelles. Cette manifestation annuelle, en itinérance à travers les capitales arabes, a été lancée depuis 2009 par l'Instance du théâtre arabe dont le siège est à Sharjah, aux Emirats arabes unis. Vendredi au cinéma Africa, au centre de Tunis, s'est tenue la conférence de presse animée par quatre membres du comité d'organisation : Dr Mahmoud Mejri, coordinateur général, Amani Boulares, chargée des conférences de presse, Ghanem Ghanem, chargé de l'édition et de la communication et Hassen Nafali, chargé de l'administration. Ce festival qui se tient sous le slogan «Faisons du théâtre une école de l'éthique et de la liberté» est important par le nombre des participants, des pièces en compétition, des manifestations qui se tiennent dans son sillage et du public qu'il génère. Tunis ayant déjà été le pays hôte en 2010, c'est donc pour la deuxième fois que la capitale tunisienne lève le rideau et allume les projecteurs en l'honneur de festivités dédiées au 4e art. Une rencontre régionale de taille, laquelle avant même de démarrer, a déclenché une émulation médiatique visible rien qu'à voir le nombre de journalistes présents à la réunion de presse. Le souci de la qualité Cette année, tout a été vu en grand, les chiffres détaillés par Hassen Nafali en témoignent ; 23 pays participants, 27 productions dont 11 en lice pour briguer le prix du Cheikh Soltane Ben Mohamed Kassimi, 36 représentations, 35 conférences de presse, 8 ateliers de formation et d'encadrement aux métiers du théâtre suivis par 121 apprenants. Pas moins de 600 personnes prennent part aux représentations théâtrales. L'équipe tunisienne d'organisation se compose de 150 personnes. L'événement s'accompagne d'un impact touristique important, puisque le nombre de nuitées enregistrées est de 2.464 en plus de 370 billets d'avion. Prenant la parole, M. Mejri précise que les travaux de préparation de la présente session ont démarré depuis un an : «Nous avons travaillé dans le cadre d'un fructueux partenariat entre l'instance du Festival arabe et le ministère des Affaires culturelles en vue de faire de la dixième édition une édition exceptionnelle, mus en cela par un souci de qualité». Au regard du climat arabe et international, il n'a pas été cependant facile de relever le défi de la qualité. Un tri minutieux des productions a été fait, celles rejetées se comptent par dizaines, compte tenu de leur faible niveau. La création tunisienne se taille, elle, la part du lion avec trois productions en lice d'entre onze, qui sont «Rouhout» d'Imad Almi, «Chamaâ» de Jaâfar El Gasmi, et «Freedom House» de Chedly Arfaoui. Comme dans chaque édition, le pays hôte choisit des figures du théâtre pour leur rendre hommage, précise encore M. Ghanem qui a animé l'essentiel de la conférence. Cette année, les heureux élus sont 5 femmes et 5 hommes, à savoir : Dalila Meftahi, Saida Hammi, Fatiha Mahdaoui, Faouzia Thabet, Sabeh Bouzouita, Mohamed Nouir, Slah Mssadek, Anouar Chaafi, Bahri Rahali, Noureddine Ouerghi. Dans le cadre de cette édition également, se tiendra un forum sur le thème général «Le pouvoir et la connaissance dans le théâtre», 135 chercheurs du monde arabe ont proposé leurs travaux, dont quarante seulement ont été retenus pour y être présentés. Préserver l'impartialité du jury Ghanem Ghanem a tôt fait de procéder à un bref rappel historique en commençant par préciser que cette dixième édition clôture le premier cycle du festival qui a vu sa naissance en 2009 au Caire. Session inaugurale au cours de laquelle un vibrant hommage a été rendu à la grande actrice Samiha Ayoub, ensuite est venue l'édition tunisienne et c'est Mouna Noureddine qui a été honorée en 2010. La première fois où «le prix Kassimi» a été introduit, c'était en 2011 pour être attribué à la Tunisienne Meriam Bousselmi, pour sa production «Mémoire en retraite». Quant à la précédente édition, c'est la pièce «Automne» de Asma El Houri du Maroc qui en a été l'heureuse lauréate. La composition du jury est révélée pour la première fois lors de la conférence. Un jury qui sera présidé par l'artiste Rafik Ali Ahmed du Liban et composé de Khaled Erouii du Bahreïn, du Pr Othman Jamel Eddine du Soudan, du Dr Mohamed Blal du Koweït et de Mohamed Bakri de Palestine. Information de taille, aucun des pays des membres du jury ne sera représenté à la compétition officielle. Un principe fondamental honoré par souci de préserver l'impartialité du jury et bannir le favoritisme sous quelque forme que ce soit. D'autres points positifs à mettre à l'actif de l'édition aux couleurs locales, c'est pour la première fois que l'Arabie Saoudite est en compétition avec la pièce «Tachabok» (enchevêtrement) d'Ahmed Alahmari. 5 livres consacrés au théâtre tunisien seront mis en vente à un prix symbolique. Et parce que, in fine, le théâtre se nourrit entre autres de la diversité, ce festival arabe est une occasion offerte au public tunisien de prendre connaissance d'expériences théâtrales, nouvelles, plurielles et certainement intéressantes à découvrir. Des rendez-vous donc à ne pas rater !