L'ossature de la sélection a perdu contre un club local. Cela doit être bien interprété. Ce stage a-t-il été vraiment utile ? Ironie du sort, Youssef Msakni a battu, grâce à son but en fin de match, l'équipe de Tunisie dont il est le joueur le plus important. C'est probablement une première pour notre sélection (peut-être qu'il fallait ménager Msakni pour éviter toute susceptibilité). Cela reste un test amical qui n'a aucune conséquence sur l'avenir de la sélection, mais si on regarde de plus près, c'est une défaite qui fait un peu mal au moral de la sélection, mais aussi au public qui n'a pas digéré, en grande partie, le fait de perdre, même en amical, contre un club local. Maintenant, le mal est fait et il ne faut pas non plus dramatiser. Il faut, cependant, prendre cette défaite très au sérieux et analyser les faits saillants et les leçons qui en découlent. Quelle utilité ? Les propos de Maâloul après la défaite méritent d'être bien analysés. Il minimise la teneur de la défaite (et c'est tout à fait normal) et dit que ce stage de deux semaines sert de préparation athlétique pour la Coupe du monde 2018. Cela reste discutable à notre avis. D'abord, la charge élevée du travail à 6 mois du Mondial alors que tous ces joueurs convoqués, émoussés après le rythme fou du championnat (9 journées en 5 semaines !), n'ont pas eu le temps de marquer un repos. Et après ce stage usant et chargé, ces joueurs vont regagner leurs clubs et replonger dans le championnat. En même temps, ils vont reprendre le travail avec leurs entraîneurs qui vont avoir une autre approche du travail athlétique. A quoi sert ce long stage où les internationaux expatriés n'ont pu participer ? Et avec un seul match amical au programme et perdu aussi, beaucoup de questions demeurent encore en suspens. L'ossature a joué Face à Dhil, l'équipe de Tunisie a évolué avec les joueurs locaux, et c'est l'ossature qui a bel et bien joué. Sans Ben Amor, encore blessé, on a vu les Balbouli, Bédoui, Meriah, Chaâlali, Sassi, Badri et Khénissi, tous titulaires à part entière et qui étaient là lors du dernier match officiel contre la Libye. Et même les réservistes, tels que Chammam ou Aouadhi, ont une bonne expérience en sélection et ne peuvent pas être considérés comme des novices. Pendant le match, et surtout en seconde période, Maâloul a procédé à plusieurs changements, et l'équipe a perdu de sa densité au milieu. Fait saillant et qui doit être bien analysé : des joueurs de métier et qui représentent 60% de l'équipe type (il ne manquait que Maâloul, Ben Youssef, Msakni et, à un degré moindre, Khazri dans le rang des titulaires) devaient dominer et marquer dès la première mi-temps. C'était essentiel pour l'équipe et son équilibre tactique. Une équipe nationale a besoin de gagner même en amical pour se rassurer et pour au moins atténuer l'effet de la contestation du stage. Reprendre confiance Ce stage se terminera et on retrouvera le championnat national. Etant donné la contrainte du calendrier et les quelques dates Fifa pour programmer des matches à la hauteur et qui vont avec le profil de nos adversaires au Mondial. Prochainement, on ne devra plus raisonner en termes de joueurs locaux expatriés. Même en termes de solidité et de consistance, la sélection, qui tourne autour des joueurs locaux, a besoin d'évoluer comme une seule entité. Maâloul doit surtout retenir les plus en forme et favoriser la concurrence à chaque poste. Des joueurs du championnat qui ont déjà joué en sélection méritent leurs places, alors que d'autres qui ne jouent même pas sont en sélection. Il est temps de revoir tout cela. Sinon, c'est un groupe qui a de bonnes dispositions mais qui doit se remettre vite en question. Le football ça se joue avec les jambes... et la tête. Chaque adversaire mérite le respect.