Evoquant les perspectives du livre audio dans les pays arabes, écrivains et éditeurs ont mis l'accent sur les perspectives intéressantes de ce support dans ces contrées, en particulier chez les jeunes La diffusion du livre audio dans le monde arabe, la crise du contenu du livre arabe et la propriété intellectuelle, étaient parmi les axes abordés au cours de la première séance des travaux de la quatrième conférence des éditeurs arabes tenue à Tunis les 9 et 10 janvier. Evoquant les perspectives du livre audio dans les pays arabes, écrivains et éditeurs ont mis l'accent sur les perspectives intéressantes de ce support dans ces contrées, en particulier chez les jeunes. Ainsi, le fondateur de la sucess-story, la société suédoise «Kitab- sawti», Sebastian Bond, a souligné, en s'appuyant sur l'évolution de son entreprise, l'enthousiasme du marché arabe pour la lecture et l'apprentissage par les livres audiovisuels. Débutant comme projet pour aider les réfugiés syriens à s'intégrer en Suède, «Kitab sawti» se présente sous forme d'un site électronique et d'une application pour télécharger des livres audiovisuels arabes, a fait savoir Bond en précisant que le projet est devenu une entreprise internationale face à une demande accrue d'arabophones en provenance de plus de 86 pays. Pour le fondateur de «Kitab sawti», le livre audio donne une nouvelle vie aux livres traditionnels en plus d'être une source de revenu importante pour les éditeurs face au recul de la vente des livres traditionnels. Il a, dans ce sens, invité les éditeurs à œuvrer ensemble afin de développer le livre audio et répondre aux attentes d'un public large qui ne se limite pas aux frontières des pays arabes. Pour sa part, le chercheur tunisien Saad Berghoul a, dans son intervention, passé en revue les caractéristiques du lectorat de la littérature numérique, à savoir un lectorat adepte des technologies numériques et des nouvelles formes de communication à l'exemple des réseaux sociaux. «Le consommateur de littérature numérique est un lecteur qui cherche à interagir avec le contenu du livre dans les forums ou blogs spécialisés ou les réseaux sociaux» a expliqué Berghoul en affirmant que le numérique est l'avenir du livre arabe. De son côté, le critique littéraire libanais Ahmed Bazoun a tenu à exposer dans sa communication la crise réelle du contenu du livre arabe par rapport aux attentes du lectorat du 21e siècle. Pour Bazoun, la plupart du contenu des livres arabes n'est pas adapté à l'évolution des sociétés arabes et aux défis qu'elles rencontrent. Il a, dans ce sens, appelé à faire évoluer l'écriture et les sujets abordés pour mieux répondre aux nouveaux modes de lecture alliant rapidité et efficacité. L'écrivain libanais a, par ailleurs, appelé les acteurs dans le domaine de l'édition arabe à œuvrer pour la mise en place d'un projet de culture commun pour une vision moderne de la société arabe orientée vers l'avenir. Abordant «l'expérience tunisienne dans la question de la propriété intellectuelle», le directeur général de l'Organisme tunisien des droits d'auteurs et des droits voisins, Youssef Ben Brahim, a passé en revue les différents accords et conventions signés par la Tunisie pour protéger la propriété intellectuelle en rappelant dans ce contexte que la Tunisie a été parmi les dix premiers pays qui ont signé la convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques en 1886. Tout en exposant les prérogatives de l'Organisme tunisien des droits d'auteurs et des droits voisins, Ben Brahim a évoqué les problématiques rencontrées par l'institution pour protéger la propriété des créateurs tunisiens citant en particulier l'absence de conscience des auteurs et des créateurs de leurs droits de propriété. Au cours de la seconde journée, les intervenants ont abordé les axes suivants : «Etat des lieux de l'édition dans le Maghreb arabe», «les défis de l'industrie de l'édition dans le monde arabe» et «Multimédia et Livre». Les recommandations et la Déclaration finale de la conférence seront exposées lors de la conférence des ministres arabes de la Culture qui se tiendra, jeudi, en partenariat avec le ministère des Affaires culturelles et l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences (Alecso).