Le président d'Ennahdha a mis en garde contre toute sorte de forcing visant à rejeter par la force de la rue ce qui a été approuvé au sein d'une institution souveraine qu'est l'Assemblée des représentants du peuple Les actes de violence unanimement condamnés Les signataires du Document de Carthage, réunis hier sous l'égide du président de la République, Béji Caïd Essebsi, ont convenu de l'impératif d'assister les jeunes et le reste des populations déshéritées, afin de stabiliser le pays. Dans des déclarations aux médias présents, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, partie prenante dudit Document de Carthage, a indiqué que la réunion a porté sur une myriade de sujets, dont principalement la situation générale dans le pays, les derniers heurts provoqués par la hausse des prix de certains produits de consommation et le rendement du gouvernement. A la question de savoir s'il sera procédé à une révision de la loi de finances 2018, en réponse aux revendications d'une grande partie du peuple et des organisations de la société civile, le président d'Ennahdha a mis en garde contre toute sorte de forcing visant à rejeter par la force de la rue ce qui a été approuvé au sein d'une institution souveraine qu'est l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). « L'anarchie ne mène nulle part. Au lieu de penser à rejeter la loi de finances 2018 ou encore certains de ses articles, il vaut mieux recourir aux réserves de l'Etat, dans l'objectif de pallier certaines difficultés économiques et sociales », a-t-il fait valoir. Revenant, par ailleurs, sur l'absence de trois partis qui ont boycotté cette réunion (Afek Tounès, Al-Joumhouri et Harakt Echaâb), il a commenté que le gouvernement d'union nationale reste ouvert à tous les acteurs politiques désirant y participer, pour une gouvernance participative et garante du salut du pays et de la nation. Des mesures sociales s'imposent Récemment remonté contre les hausses décidées par le gouvernement Youssef Chahed, le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Noureddine Taboubi, a pour sa part insisté sur les mesures sociales devant accompagner la loi de finances de l'année en cours. Dans cette optique, il a précisé qu'il sera procédé à une augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), actuellement estimé à 357 dinars 136 millimes par mois et des pensions de retraite. Il n'a, toutefois, pas donné plus de détails sur ces augmentations. Ces réformes visent, a-t-il souligné, à aider les pauvres et les couches sociales marginalisées à supporter la montée en flèche du coût de la vie en Tunisie. Exhortant le gouvernement à assumer ses responsabilités pour ce qui est de l'écoute des jeunes, de la lutte contre les circuits de distribution illégaux et de la garantie d'une justice fiscale, Taboubi a fait part de l'engagement de la Centrale syndicale à jouer pleinement son rôle. De ce point de vue, il a annoncé la tenue par l'Ugtt, dans la deuxième moitié de février prochain, d'un congrès économique sur l'emploi et d'autres questions d'ordre social et syndical. L'objectif étant d'aider le pays à se frayer un chemin sur la voie du redressement et du développement, selon ses dires. Les actes de violence unanimement rejetés Interrogés sur les dernières déclarations du chef du gouvernement reprochant au Front populaire une « présumée » implication dans les actes de pillage et de vandalisme qui ont récemment secoué différentes régions du pays, d'autres représentants de partis, dont Jounaidi Abdejawad (El-Massar), ont pris la défense du Front, insistant sur son droit de manifester pacifiquement pour revendiquer tel ou tel droit. Ils ont, toutefois, tous dénoncé les actes de violence perpétrés, selon eux, par des groupes mafieux qui ont intérêt à ce que le chaos perdure, afin d'y profiter, en développant leurs affaires et commerce illicites. La réunion, hier, des signataires du document de Carthage était la deuxième du genre en l'espace de moins de dix jours. Encore une fois, les signataires dudit document se sont rassemblés, ont causé et planifié des réformes à venir. Une course semble être, au demeurant, déclenchée contre la montre, alors qu'une chape de plomb fond sur la société tunisienne.