Entre défenseurs, essentiellement le staff technique, et opposants, ce stage de plus de deux semaines sert-il à quelque chose. Le débat est lancé. Cette semaine, le dossier touche un sujet d'actualité, celui de la sélection nationale qui se trouve à Doha depuis le 6 janvier pour un stage de préparation de plus de deux semaines. Un stage qui n'a pas manqué de défrayer la chronique et de susciter des polémiques entre ceux qui trouvent que c'est un stage inutile et a privé les clubs de leurs joueurs lors de cette saison spéciale et au calendrier atypique, et entre ceux qui défendent farouchement l'idée et l'endroit du stage avec des arguments aussi. En tout cas, c'est un stage qui a été programmé grâce à Nabil Maâloul qui a de bonnes relations avec les Qataris mais où la sélection n'a joué qu'un seul test perdu contre le club d'Al Duhail sur un but de Msakni. L'aspect physique Maâloul défend farouchement l'idée du stage même si beaucoup de personnes s'y opposent. Selon le sélectionneur national, c'est un stage important pour l'ossature de la sélection qui joue au championnat local (les joueurs de l'EST et de l'ESS). Après un rythme fou en 5 semaines, les joueurs de la sélection avaient besoin de ne pas relâcher les efforts et de monter encore en puissance. Les séances de renforcement et d‘amélioration des aptitudes athlétiques (puissance, capacité d'endurance) ont atteint l'objectif essentiel du stage. L'infrastructure offerte au centre «Aspire», le coût minimal du déplacement, le temps alloué au sélectionneur pour évaluer athlétiquement et physiologiquement ses joueurs pour apporter les touches d'amélioration, tout cela c'est du positif. Même si les adversaires en amical n'étaient pas disponibles, ce stage avait pour vocation le côté athlétique. D'ici le Mondial, les joueurs internationaux doivent être plus sollicités et ont besoin d'une charge consistante de travail. C'est ce qui a été fait à Doha. Déplacé... L'avis contraire pèse plus lourd. L'idée du stage, l'endroit et le contenu sont sujets à de nombreuses critiques. D'abord, la date. Prendre des joueurs de leurs clubs pendant plus de deux semaines alors qu'ils viennent de terminer un cycle fou de matchs (9 journées en 5 semaines) n'a rien de rationnel. Les joueurs devaient prendre une semaine de repos et reprendre avec les clubs par la suite. Ce n'était pas le bon moment d'autant que les entraîneurs de l'EST et de l'ESS vont soumettre leurs joueurs à un travail physique différent de ce qu'ils avaient effectué à Doha. De plus, c'est un stage long et ennuyeux faute de matches amicaux (mauvaise programmation). Un seul test et contre un club, c'est trop peu pour tirer des leçons et pour juger la qualité du travail athlétique. Il fallait réserver des matches amicaux avant le déplacement et joueur contre des sélections qui ressemblent à nos adversaires au mondial. C'est donc un stage qui, selon les opposants, n'est pas adéquat et lèse les joueurs et les clubs pourvoyeurs de joueurs. On aurait dû gérer autrement cette période, et trouver d'autres dates pour travailler le côté athlétique. Au-delà du pour et du contre, on doit avouer que la date est un peu longue à une période lointaine du mondial. Il fallait impliquer davantage les clubs et leurs entraîneurs et éviter toutes les polémiques créées autour de ce stage. Le mondial, c'est aussi réussir à créer une saine ambiance autour de la sélection et éviter les tensions. On a réussi en 78 parce qu'il y avait une symbiose autour de l'équipe de Tunisie, et on a échoué plus tard parce que les problèmes et guerres de coulisses étaient visibles et intenses.