Après un début un peu difficile en raison de la réticence de certaines parties, la police de l'environnement est actuellement opérationnelle au niveau de 74 municipalités sur un total de 350. Elle avance progressivement mais sûrement. La police de l'environnement, appelée aussi police verte, est entrée en action depuis le mois de juin 2017 et relève du ministère des Affaires locales et de l'Environnement. On commence à s'habituer à la vue des voitures frappées du logo de cette nouvelle police qui sillonnent les rues. Un long chemin reste toutefois à parcourir et il faut compter plus sur le civisme du citoyen que sur l'application de la loi en cas d'infraction, tient à affirmer le chef de la police de l'environnement et chargé de mission auprès du ministre des Affaires locales et de l'Environnement, le général Jamel Boujeh. Une police créée dans un contexte bien difficile La police de l'environnement a été créée en vertu de la loi n° 2016-30 du 5 avril 2016, modifiant et complétant la loi n° 2006-59 du 14 août 2006, relative à l'infraction aux règlements d'hygiène dans les zones relevant des collectivités locales et dans un contexte marqué par l'aggravation des atteintes à l'environnement après la révolution et les mouvements de protestation menés par les agents municipaux, ce qui a précipité la publication du décret n° 2012-35 du 2 juin 2012 modifiant et complétant le décret n° 2007-246 du 15 août 2007, fixant les structures des forces de sécurité intérieure au ministère de l'Intérieur et du développement local. Les agents municipaux ont été depuis intégrés dans la police municipale. Après un début un peu difficile en raison de la réticence de certaines parties qui ont déprécié la création de cette police en la considérant comme une structure parallèle à la police municipale, la police de l'environnement est actuellement opérationnelle au niveau de 74 municipalités sur un total de 350. 162 agents relèvent des municipalités du Grand-Tunis et environ 280 dans les régions, nous explique le général Jamel Boujeh. Cinquante autres municipalités seront dotées de la police de l'environnement au cours de cette année. Au total, plus de 8000 infractions ont été relevées par les unités de la police de l'environnement en rapport surtout avec le déversement sauvage de déchets, «mais notre rôle durant cette première année sera axé sur la sensibilisation plutôt que la sanction», explique-t-il encore. Des quads pour les zones touristiques Le chef la police de l'environnement insiste à rappeler que la protection de l'environnement est une question qui relève de la sécurité nationale. Un environnement non respecté et pollué peut impacter négativement le secteur du tourisme et toute l'économie du pays, fait-il remarquer. Plusieurs mesures sont en cours d'étude, dont la création d'une unité nationale de la police de l'environnement qui pourra intervenir sur tout le territoire du pays en cas de nécessité. Cette unité verra bientôt le jour et relèvera directement du ministère des Affaires locales et de l'Environnement. Des «quad» seront mis à la disposition de la police de l'environnement dans certaines municipalités à vocation touristique pour appliquer la loi, nous informe le général Jamel Boujeh. Conjuguer les efforts Contrairement aux rumeurs colportées par certaines parties traduisant l'existence d'un réel conflit entre la police municipale et celle de l'environnement, M. Boujeh affirme que les deux corps travaillent et coopèrent ensemble pour le bien du pays. Il arrive même qu'ils utilisent la même voiture de la police de l'environnement pour mener à bien leurs missions. Il va sans dire que la police de l'environnement sera plus forte d'ici cinq ans, elle n'est qu'à ses débuts mais il faut aussi que le citoyen prenne conscience de l'importance du respect de l'environnement et des lois. La coordination entre toutes les parties prenantes est impérative pour réussir dans ce domaine, a conclu le chef de la police de l'environnement.