C'est tout à l'honneur des équipes victorieuses, le jeu a été plus ou moins acceptable et cela pourrait peut-être mettre un terme à la polémique qui s'était installée à l'occasion de la trêve et du stage de l'équipe nationale A l'issue de ce retour à la compétition nationale, les commentaires, dans la soirée, allaient bon train une fois les résultats connus : les attaquants des différentes équipes ont, il est vrai, donné l'impression qu'ils avaient «mangé du lion». Les scores assez larges ont mis en évidence la grande disponibilité des attaquants qui ont été bien inspirés par cette trêve. Bien entendu, le personnel d'encadrement des différentes équipes en présence n'analyse nullement les choses de cette manière. C'est qu'en sports collectifs, c'est au niveau des défenses que le travail est le plus ardu. L'attaque est parfois mise en évidence par la présence d'un ou deux éléments qui mettent le feu au sein de la défense de l'adversaire sur quelques mouvements nés de quelques subites inspirations dont ils ont le secret, et qui sont souvent des coups de génie ou de chance, pour faire la différence. De toutes les manières, et c'est tout à l'honneur des équipes victorieuses, le jeu a été plus ou moins acceptable et cela pourrait peut- être mettre un terme à la polémique qui s'était installée à l'occasion de cette trêve et de ce stage de l'équipe nationale. Les équipes ont visiblement bien profité, positivement occupé le temps qui leur a été accordé pour se remettre en ordre de marche et éviter la rupture du rythme pour lequel on s'inquiétait. Il y avait le minimum d'enthousiasme et d'engagement pour donner à presque toutes les rencontres un aspect agréable. Les rencontres ont été plus ou moins animées et le public en a eu pour son argent. Les entraîneurs des différentes formations en présence ont même pris le risque de lancer dans le bain les nouvelles recrues et le tout s'est passé sans problème. La présence des buts est toujours un signe d'application, de bonnes dispositions physiques et mentales, de réussite, du moins pour les équipes qui en tirent avantage en s'assurant le gain de la rencontre. Indépendamment de cet aspect, l'ambiance générale a été positive et même les équipes battues, à la régulière il faudrait le signaler, ont accepté ces scores lourds qui ont par voie de conséquence étouffé toutes tentatives de protestation de la part du public ou du côté des joueurs qui ont ressenti que leurs vis-à-vis étaient dans un meilleur jour qu'eux. Plus sérieusement, lorsqu'une attaque tourne, c'est en général le reflet d'une bonne préparation. Les entraîneurs en disposant de ces dix-huit jours ont pu, à la faveur des observations recueillies lors de cette première partie de la compétition, concocter un programme de travail de nature à corriger les insuffisances et pousser la barre vers le haut en prévision des semaines chargées qui se préparent. Un joueur en bonne condition est un joueur inspiré et qui prend du risque, essaie d'innover et d'améliorer sa prestation en y mettant du cœur et de la volonté de bien faire. Cela se traduit par des buts et par de meilleures prestations individuelles et collectives. Cette réussite a été aux dépens des défenses qui ont pris eau. C'est ainsi que l'USMonastir, par exemple, n'a encaissé que sept buts en quatorze rencontres mais en a, par contre, concédé en une seule rencontre quatre. Le Stade Tunisien s'est complètement effondré. Le CO Médenine a concédé trois buts. C'est dire que certains pronostics ont bel et bien été pris en défaut. Les défenses ont donc craqué. L'inspiration et la réussite ont été du côté des attaquants qui ont réussi à prendre en défaut les stratégies, les systèmes et les prévisions mis en place pour contenir ou contrecarrer les velléités adverses. Une défense cela suppose un long travail qui s'amorce en attaque. Schématiquement, elle se met en place au fur et à mesure que l'adversaire progresse avec la balle et avance et se déploie. L'équipe commence à défendre dès qu'elle perd la balle et le premier joueur engagé dans le dispositif adverse se convertit immédiatement en premier défenseur, alors que les éléments du milieu, selon la position de la balle, engagent automatiquement les réactions collectives devant faciliter l'occupation du terrain, la mobilisation des rideaux qui devraient théoriquement permettre un repli en ordre et conçu en fonction de la position des joueurs de l'équipe adverse. Plus facile à dire qu'à appliquer, car si en attaque, les notions relatives à l'inspiration et à l'initiative personnelles prédominent, en défense c'est un tout autre travail, stratégique, patiemment conçu en fonction des observations recueilles, de la force et faiblesse du vis-à-vis, qui est nécessaire pour apprendre à s'adapter et à contenir un adversaire. C'est par de longues et fastidieuses répétitions que l'on finit par acquérir l'automatisme et la lecture du jeu nécessaires pour que l'ensemble devienne solidaire et sache se défendre tout en empêchant l'adversaire de développer son jeu. Ce serait aller trop vite en besogne que de croire qu'à l'occasion de cette trêve, ce secteur défensif a été...négligé. Mais cette quinzième journée est à porter au crédit des équipes, de toutes les équipes, qui ont joué sans calcul et qui ont développé un football acceptable, ponctué par des buts sans lequel ce football serait si ennuyeux. Si cette impression persiste, il ne faudrait plus manquer le spectacle !