En 2017, quelque 306.403 kilogrammes de produits alimentaires ont été confisqués car impropres à la consommation. Le nombre des cas d'intoxications alimentaires déclarés s'élève à 1.015. Concocter des gâteaux secs et des crèmes à base de sorgho et de fruits secs fait partie des habitudes culinaires des Tunisiens, surtout durant l'hiver. C'est une manière douce et succulente de résister, via la bonne gastronomie, au froid et aux virus. C'est aussi un bon réflexe que perpétuent les mamans pour veiller sur la bonne alimentation de leurs progénitures. Cependant, la plupart des Tunisiens ignorent les risques d'intoxication qui peuvent résulter de la consommation de ces denrées alimentaires si ces dernières sont non-conformes aux normes sanitaires. La direction de l'hygiène de la protection de l'environnement veille à la prévention contre le risque d'intoxication alimentaire. Elle consacre à ce volet une panoplie d'actions, de mesures et de procédures dans l'optique de veiller à la préservation du droit du consommateur à un produit alimentaire de qualité et dépourvu de tout risque d'intoxication. Il s'agit du programme d'action de contrôle sanitaire des produits alimentaires, mené dans le cadre de la prévention des mycotoxines. Ces dernières ne sont autres que des contaminants naturels qui trouvent dans les produits alimentaires d'origine végétale un site de prolifération. Les céréales, la farine de sorgho et les fruits secs sont les plus touchés par ces champignons mais ils ne sont pas les seuls. Les mycotoxines altèrent, aussi, la qualité des fourrages et autres aliments destinés à la consommation animale. De ce fait, elles représentent le principal «hic», susceptible de contraindre les agents de contrôle sanitaire à s'opposer, voire à interdire l'importation et la mise sur le marché de denrées contaminées et, donc, non conformes aux normes. Mycotoxines : petits champignons, grands maux Il est important à savoir que les mycotoxines font partie des champignons microscopiques qui se multiplient dans des conditions climatiques et environnementales à dominante chaude ou humide. Un animal ayant été contaminé par les mycotoxines donnerait, forcément, des produits animaliers infectés. Ainsi, ces champignons risquent d'être présents dans le lait, la viande et les œufs que nous consommons. Pis encore : hyper-résistantes à la chaleur, les mycotoxines ne sont point détruites par la cuisson. Toutes ces caractéristiques confèrent aux mycotoxines une dangerosité infaillible sur la santé et de l'humain et de l'animal. D'ailleurs, consommés même à faibles doses répétitives, les produits contaminés risquent d'avoir des répercussions fâcheuses sur l'organisme et de provoquer l'apparition de maladies chroniques, graves ou mortelles. Des symptômes anodins et autres, orientent, souvent, le diagnostic vers une intoxication par mycotoxines : des hémorragies, des diarrhées, des convulsions, des vomissements, l'apparition d'un œdème ; autant de signes qui pourraient informer sur l'impact nocif desdits champignons sur la santé. Ces corps microscopiques risquent même d'altérer le système nerveux, le système cardiovasculaire, le foie, l'appareil digestif ainsi que le système immunitaire, délestant ainsi le corps de sa capacité à résister aux dangers et à s'auto-défendre. Les mycotoxines seraient même des causes confirmées de maladies cancéreuses. 230 kilos de sorgho confisqués en un mois ! Aussi, le programme d'action de contrôle sanitaire et de prévention des mycotoxines s'articule-t-il autour de trois axes principaux. Le premier consiste à évaluer le taux de toxicité et de contamination par les mycotoxines des produits et denrées alimentaires à forte consommation — dont la farine de sorgho et les fruits secs —. Des efforts sont consentis afin d'orienter les producteurs, les industriels et les grossistes vers les bonnes pratiques et de les informer sur les normes à respecter aussi bien au niveau de la transformation, du stockage que de la distribution des produits. Des normes respectées à la lettre seraient garantes d'un produit de qualité. La partie concernée procède, en outre, au prélèvement d'échantillons de produits ; lesquels échantillons sont analysés afin de vérifier leur conformité aux normes. En décembre 2017, la direction de l'hygiène et de la protection de l'environnement avait confisqué 230 kilogrammes de sorgho impropres à la consommation ; soit 34% des échantillons prélevés et analysés. Notons, par ailleurs, que 8,2% des échantillons de fruits secs analysés se sont avérés, également, impropres à la consommation. La direction de l'hygiène et de la protection de l'environnement s'applique, aussi, à l'information et à la sensibilisation des différents maillons de la chaîne alimentaire sur l'indispensable respect des règles de l'hygiène et des normes sanitaires. Le troisième axe du programme consiste en la garantie d'un contrôle technique propre aux produits importés. Les produits jugés comme étant impropres à la consommation sont interdits de passer à la douane. C'était le cas de 19 t de produits alimentaires importés et rejetés car infectés, en 2017. Il est à souligner que, selon le bilan de la direction relatif à 2017, quelque 379.405 inspections ont été effectuées, suite auxquelles 29.200 avertissements ont été rédigés à l'encontre des réfractaires. D'autant plus que ce travail de contrôle avait donné lieu à 1.550 avis de fermeture et 2.604 procès-verbaux. Quelque 35.555 tests d'analyses ont été effectués dans les laboratoires pour vérifier la qualité des produits en question. Le bilan de l'année 2017 pourrait être récapitulé en deux informations majeures : 306.403 kilogrammes de produits alimentaires ont été confisqués car impropres à la consommation. Le nombre des cas d'intoxications alimentaires déclarés s'élève à 1.015.