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Aymen Boudabbous (Préparateur physique) : «Trouver la meilleure formule » Dossier : QU'EST-CE QUI POUSSE LES JOUEURS TUNISIENS À SE REFUGIER DANS LE FOOTBALL SAOUDIEN ?
La valse des joueurs, la prolifération des agents de joueurs, la multiplication des agences de marketing sportif et la ruée de nos joueurs vers les pays du Golfe se sont amplifiées. Avant, les expatriés se comptaient sur les doigts d'une main. Ils étaient rares à être enrôlés par des clubs européens. A l'heure actuelle, ils sont environ 55 assez bien connus à évoluer de l'autre côté de la Méditerranée (France : 22 , Suisse : 8, Belgique : 7, Italie: 4... ). Au fil du temps, nos sportifs ont changé petit à petit de destination et se sont orientés vers les pays du Golfe. Et cela devient de nos jours l'orientation privilégiée de nos compatriotes. Aymen Boudabbous, préparateur physique exerçant actuellement avec Hamdi Baba à Al-Qadiciya, Al-Khubar, club de la province orientale de l'Arabie Saoudite, a fait beaucoup de déplacements dans les quatre coins du pays. Il connaît bien les lieux et garde de bonnes relations avec la majorité de ses compatriotes. «Nombreux étaient les techniciens tunisiens qui avaient exercé en Arabie Saoudite , au Koweït, au Qatar, au Sultanat d'Oman, à Abou Dhabi... Ils avaient bien accompli leur rôle comme étant des ambassadeurs sportifs. Ils avaient non seulement effectué un bon travail mais ils avaient surtout gagné la confiance des responsables saoudiens. Autrement dit, leurs conseils étaient toujours pris en considération. Ainsi, ils avaient ouvert la voie à leurs successeurs. Depuis quelques années, on a remarqué un exode massif des étudiants qui veulent poursuivre leurs études à l'étranger et, en même temps, des universitaires, médecins, ingénieurs, enseignants... Une fuite des cerveaux, tout simplement. Les sportifs n'ont pas fait exception. Le phénomène s'est accentué encore plus dernièrement, à tel point que la Tunisie risque la pénurie dans le domaine du foot. Amine Ben Amor, Aymen Mathlouthi, Hichem Essifi, Fakhreddine Ben Youssef, Abdelkader Oueslati, Ahmed Akaïchi, Hamdi Naggaz, Ferjani Sassi, Oussama Darragi, Yacine Chikhaoui, Farouk Ben Mustapha et bien d'autres évoluent ailleurs. D'ailleurs, l'on se demande comment se fait-il que dans la formation type de l'Afrique, il n'y ait aucun joueur tunisien, malgré notre qualification en Coupe du monde 2018 ! A mon avis, nos frères saoudiens ont suivi une politique sportive intelligente. Et pour remplacer les stars parties en Espagne, l'Arabie Saoudite n'a trouvé mieux que la Tunisie. Les premiers aventuriers ont été à la hauteur de la mission. L'état des lieux les a aidés, puisque les techniciens de différentes nationalités, en Arabie Saoudite, sont spécialistes et compétents . Les infrastructures sportives facilitent le travail. Les secrétariats des clubs sont fiables. Le niveau du foot est bien élevé. Nos compatriotes s'intègrent facilement dans la vie de tous les jours. Ils jouissent d'une bonne réputation et l'on est fier sincèrement d'être tunisien. Enfin, l'aspect financier est tentant et fait oublier en quelque sorte le sempiternel problème des versements de salaires et des primes à temps, en Tunisie . Et les tunisiens, qu'ils soient techniciens ou joueurs, ont tous laissé de très bonnes impressions là où ils sont passés. Seulement, ce sont les vrais talents au summum de leur forme qui sont les plus prisés et, par conséquent, le niveau du football en Tunisie a connu, il faut le reconnaître, une dégradation manifeste, ces dernières années. En plus de ces joueurs ciblés, il y a beaucoup d'autres ainsi que des cas isolés. Que faut-il faire alors? A mon avis, il serait bon d'en étudier l'impact car il me semble que cet exode devrait être régi par une formule commode pour le bien des joueurs et des deux pays».