* Mettre à niveau 83 marchés aux bestiaux * Créer une Fédération des marchés du bétail vif * Privatiser les abattoirs * Valoriser la qualité des produits Le centre de l'exportateur a abrité un atelier de réflexion sur la mise à niveau de la filière des viandes rouges. Organisée par le ministère du commerce et de l'artisanat, cette journée a été animée par la présence des vétérinaires, des professionnels, des représentants des municipalités et des marchés aux bestiaux, des grossistes industriels et des bouchers. L'objectif étant de mettre à niveau la filière des viandes rouges et des circuits de distribution de l'appareil de production jusqu'au consommateur La filière des viandes rouges n'a pratiquement pas évolué pour répondre aux exigences du marché et comme l'a affirmé M.Mahmoud Kachti directeur à Ellouhoum « La qualité des viandes n'est pas valorisée comme il se doit et se trouve donc pénalisée. De multiples insuffisances sont à l'origine de cette situation. Elles sont de deux natures : matérielle et immatérielle.
Des insuffisances de nature matérielle et immatérielle : M. Kachti a évoqué dans sa communication que ces insuffisances de nature matérielle se situent au niveau des abattoirs qui, se caractérisent par une infrastructure et des équipements très sommaires et non conformes, l'absence d'un plan directeur opérationnel et validé par les régions et les structures professionnelles couvrant l'ensemble du territoire national et d'un référentiel technique pour la mise à niveau et la création d'abattoirs conformes aux normes internationales. Ces insuffisances se manifestent au niveau des marchés aux bestiaux en raison d'une infrastructure ne répondant aucunement aux normes techniques et la non validation du plan directeur des marchés aux bestiaux par les régions pour sa mise en œuvre. Au niveau des ateliers de transformation et à l'exception de quelques ateliers créés par des grossistes industriels, la situation est malheureusement restée dominée par le secteur traditionnel représenté par les boucheries. M.Kachti a énuméré aussi les insuffisances de nature immatérielle au niveau de la normalisation et des spécifications des viandes et des produits carnés par défaut de procédures établissant les processus relatifs au pointage du bétail vif. Ces insuffisances sont aussi liées à l'absence d'une normalisation de l'exercice du commerce de gros et de détail, d'un système de traçabilité de l'amont à l'aval de la filière, d'un dispositif de formation professionnelle de nature à aider à la mise à niveau des compétences et d'un système d'information global et intégré sur les flux des produits.
Mise à niveau de la filière viandes rouges Dr Karim Daoud, membre du bureau exécutif à l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche a présenté lors de son intervention les objectifs du programme de mise à niveau « Cette mise à niveau dit-il, vise à valoriser la qualité des produits pour que le consommateur puisse choisir ceux qui sont conformes à son attente, à assurer la fluidité et la transparence des transactions afin que les marchés soient régulièrement approvisionnés et que les prix se fassent selon les règles d'une concurrence saine, à respecter les règles d'hygiène et d'environnement, à assurer la compétitivité du secteur vis à vis de la concurrence future et préserver les intérêts économiques de l'Etat et des collectivités en fiabilisant le recouvrement des taxes et autres créances. ». Au niveau de la production Dr Daoud a expliqué que « la qualité du produit doit répondre aux exigences du consommateur. De ce fait nous devrons agir au niveau des ressources animales : fournir une quantité suffisante d'animaux bovins à engraisser, valoriser les sous produits du cheptel laitier, développer les races barbarines, améliorer la conduite et la sélection des cheptels ovin et caprin en vue de produire des carcasses à haut rendement et de qualité et développer le secteur du cheptel camelin par une amélioration de la conduite des ateliers d'engraissement. Au niveau des ressources alimentaires, nous devrons améliorer la qualité et la quantité en intensifiant les cultures fourragères des périmètres irrigués, introduisant des variétés et de nouvelles espèces plus productives, améliorant les nouvelles techniques de conservation des fourrages. Au plan qualité des produits, nous devrons assurer une bonne qualité des produits par la mise en place des bonnes pratiques d'élevage. Au plan professionnel, nous devrons mettre en œuvre une politique d'encouragement et d'appui à l'organisation professionnelle des éleveurs en association avec le groupement de producteurs et assurer le transfert des moyens financiers et humains de certains organismes publics vers la profession dans le cadre de la stratégie de redéploiement des rôles entre institutions étatiques et privées. Au niveau du commerce du bétail vif, il est urgent de doter les 83 marchés aux bestiaux retenus par la mise à niveau en infrastructures et équipements adéquats, organiser les opérateurs intervenant sur les marchés, développer la transparence au niveau de la transaction commerciale et de la détermination des prix, renforcer la surveillance épidémiologique, créer un réseau d'antennes de l'observatoire économique, optimiser les modes de gestion de ces marchés en préconisant un cahier de charges où doivent être définies les règles et les obligations de l'exploitant. Ceci devra aboutir à la création d'une fédération tunisienne des marchés du bétail vif au sein des organisations professionnelles à échelle nationale. ». Au niveau des abattoirs, M. Daoud a précisé que la mise à niveau vise à les doter en infrastructures et équipements adéquats, organiser les opérateurs intervenant dans les abattoirs, promouvoir les circuits de commercialisation et de distribution, former les ressources humaines, mettre à niveau les modes de gestion. Cette mise à niveau sera concrétisée par la création de six nouveaux abattoirs durant la période 2007-2012, la mise à niveau imminente d'une vingtaine d'abattoirs et d'abattoirs privés et l'élaboration de l'étude de faisabilité du nouveau complexe des viandes rouges du Grand Tunis dans le cadre de la création d'une plate-forme agroalimentaire. Ceci sans oublier l'organisation de l'exercice du commerce de gros des viandes et des produits carnés, le développement d'un réseau de boucheries et de points de vente modernes, la normalisation de l'activité de la transformation des produits carnés et la sensibilisation et l'éducation du consommateur aux nouvelles présentations de la viande sous différentes formes de découpe »