Consacré aux films pour enfants et jeunes de divers pays du monde, le Fifej (Festival international du film pour l'enfance et la jeunesse) de Sousse se tiendra, dans sa 13e édition, du 18 au 23 mars. Cette biennale, qui se veut un grand espace ouvert aux jeunes passionnés de cinéma, se déroulera, cette fois-ci, sous le signe de «La magie de l'image», comme l'indique l'affiche de cette édition. Le Fifej proposera, cette année, un florilège de films, entre courts et longs métrages, qui portent sur la période de l'enfance et de la jeunesse en la décrivant sous plusieurs facettes : vécu, sentiments, rêves, aspirations, ambitions et autres. L'un des objectifs principaux de cette manifestation n'est autre que de donner de la visibilité à la production cinématographique internationale destinée au public des enfants et des jeunes. Cette édition, qui s'ouvrira avec un long-métrage tunisien «Vagues brisées» de Habib Mestiri, propose, en fait, un programme varié entre projections de films, réflexion à travers un colloque, débats, forums, éducation à l'image à travers divers ateliers de formation et animation tous azimuts. Ainsi, quatre sections de films, entre courts et longs-métrages, figurent au menu de cette édition : la section des compétitions qui comprend trois catégories : la compétition internationale où 8 longs-métrages et 15 courts-métrages de plusieurs continents seront en lice. Parmi les longs-métrages en compétition, citons : «Tunis by night», de Lyès Baccar (Tunisie), «Blue», le nouveau film de la série «Dysneynature» qui sera projeté en 1ère mondiale au Fifej et autres. La compétition nationale est ouverte aux courts métrages réalisés par de jeunes amateurs ou étudiants dans les écoles de cinéma, une quinzaine de films sont en lice. La compétition régionale est, elle, ouverte à des courts métrages scolaires produits par des institutions régionales d'éducation et de formation. Dans cette section concourront, également, 15 films qui seront départagés par un jury de jeunes. Le jury de la compétition internationale est constitué, lui, de cinq membres : Adem Fethi (poète tunisien), Nahed El Sebaï (actrice égyptienne), Félix Vangin Derhuysen (directeur de l'association européenne des films pour enfants), Ali Akabani (critique syrien), Tarek Boubker (directeur du film pour l'enfance de Chefchaouen au Maroc). Enfin, le jury national est composé de trois membres : Rim Hamrouni et Atef Ben Hassine (comédiens) et Mahmoud Jemni (président du Festival international du film arabe de Gabès). Outre la section des compétitions, trois autres sections sont prévues : «Films du monde», «Les enfants et les jeunes du sud», «Panorama du cinéma tunisien». Contre la manipulation de l'image «Montrer des films de qualité sur l'enfance et la jeunesse, c'est bien, souligne Hassan Alilech, directeur du festival, mais accompagner cette action par une éducation à l'image, c'est mieux, précise-t-il. C'est pourquoi nous avons, au fil des éditions du Fifej, entrepris ‘‘tout un chantier'' pour la formation d'enfants et de jeunes dans un nombre important d'ateliers afin de les inciter aux techniques, sans cesse en évolution aussi bien dans le domaine de l'audiovisuel que du cinéma. D'autant que la magie de l'image opère toujours même quand cette dernière est manipulatrice, d'où le choix du thème du colloque». Ainsi, lors du déroulement de la manifestation, 120 jeunes Tunisiens et une trentaine de jeunes étrangers s'activeront dans 17 ateliers où ils seront initiés et formés à l'image photo et caméra, au son, au montage, à l'animation 2D et 3D, vidéo artistique numérique, effets spéciaux, etc. Des ateliers sont également prévus au sein des établissements scolaires et des institutions de l'enfance et de la formation, aussi bien à Sousse que dans ses environs. Côte réflexions, le colloque international (20-21 mars) se focalisera sur la manipulation de l'image et ses conséquences entre désinformations, détournement du sens, dans un but particulier. D'où le titre du colloque : «Image et manipulation» qui sera animé par 17 universitaires et chercheurs de différents pays (Tunisie, Algérie, Canada, Egypte, France). Côté hommage, le long métrage «La rumeur de l'eau» de feu Taïeb Louhichi sera programmé en guise d'hommage posthume et de reconnaissance. Trois forums accueilleront les débats des films en compétition, les rencontres entre les jeunes Tunisiens et les jeunes invités et la rencontre des divers festivals de cinéma organisés dans les régions. Enfin, et dans le but de drainer le public des enfants et des jeunes, notamment, et de créer la fête, plusieurs actions d'animation sont prévues : le carnaval d'ouverture du festival, des tentes de sensibilisation dans diverses places publiques de la ville de Sousse, des chants effectués par des groupes de jeunes devant les salles de cinéma ainsi que des soirées pour jeunes. En outre, les projections de films auront lieu «indoor» dans les salles obscures mais aussi «outdoor» au Port de Sousse et à la cité Erriadh. Parmi les invités du Fifej entre acteurs, réalisateurs et producteurs citons : Fatma Ben Saïdane, Ahmed Hafiane, Elyès Baccar, Fatma Nasser, Dorra Zarrouk, Ahmed El Fishawi (Egypte), Jamel Madani, Hassan Doss et autres. Notons que le distributeur et exploitant Lassaâd Goubantini sera présent, ce qui est appréciable surtout que les films pour enfants et jeunes, notamment les courts métrages, sont quasi privés du circuit de distribution commercial. Voilà qui pourrait inciter les distributeurs à acquérir et programmer ce genre de films. Ainsi, à travers le programme de cette 13e édition, il est clair que le Fifej demeure, encore et toujours, fidèle à l'un de ses objectifs premiers : donner de la visibilité aux films sur l'enfance et la jeunesse mais aussi à cet autre objectif non moins capital: l'éducation à l'image des enfants et des jeunes par la sensibilisation et la formation, et ce, tout au long de l'année aussi bien au sein des établissements scolaires qu'au sein des maisons de la culture. Quoi de mieux afin que nos enfants et nos jeunes soient initiés aux techniques de l'image et aux codes du langage audiovisuel et cinématographique. Ce qui représente un rempart contre les dérives de la manipulation sous toutes ses formes et tournures.