L'effervescence est de mise dans les locaux du Festival international du film pour l'enfance et la jeunesse, organisé par l'association Les Amis du Fifej, sous l'égide du ministère des Affaires culturelles : on prépare la 12e édition qui aura lieu du 24 au 29 mars 2017 à Sousse. Hassen Alilech, le directeur du festival, semble optimiste quant au déroulement de la prochaine session du Fifej, ce festival international pour l'enfance et la jeunesse dont l'engagement pour un cinéma de qualité et pour l'éducation n'est plus à démontrer. Le ministre des Affaires culturelles a promis d'augmenter le budget et la manifestation sera confortée dans son identité par la participation d'un nombre plus important de jeunes tunisiens et étrangers. «Le budget prévisionnel est de 200 mille dinars. Nous souhaiterions que le ministère, le Cnci et la municipalité nous garantissent au moins la moitié», avoue Alilech. Mais cela n'empêche pas les Amis du Fifej de solliciter les hommes d'affaires de la région pour du sponsoring. Par ailleurs, un comité de sélection formé de Iheb El Amr (activiste culturel), Anouar Lahouar (cinéaste), Achraf El Karkani (poète, critique et traducteur), Med El Arbi Lakdidi (ancien de la Ftcc, président du ciné-club enfants de Sousse) est en train de visionner une soixantaine de films entre courts et longs métrages, dont une partie sera réservée à la compétition. On nous annonce que le programme de cette année sera moins chargé. «Nous avons réduit le nombre de films pour ne proposer que de la qualité. Et puis, nous avons un problème au niveau des espaces», déclare Hassen Alilech. Il paraît que le Centre culturel de Sousse, un espace important où se déroule une bonne partie des projections, a été réservé pour une manifestation organisée par le ministère de la Culture. Cela dit, tout un programme de communication a été préparé pour attirer le public de Sousse, qui n'est pas trop friand de cinéma, vers cet événement cinématographique. Le Fifej a fait des accords de partenariat avec quelques radios et télévisions. Il a également entamé une campagne de sensibilisation dans toutes les institutions et organisations qui concernent les enfants. En accord avec l'administration régionale de l'éducation, le Fifej sera présent dans 10 établissements scolaires. Comme la date du festival ne coincide pas avec les vacances, les organisateurs, en accord avec les enseignants et les directeurs des établissements scolaires, ont prévu tout un programme de «sorties au cinéma». Le programme officiel du Fifej et quelques invités seront déplacés vers les régions alentour. Des projections auront lieu à la Maison de la Culture de Kalaa Esseghira —une salle bien équipée pour le 7e art— et dans les écoles et collèges d'Ennfidha et Kondar. Le Fifej ira aussi dans les prisons. Ce programme a été élaboré en collaboration avec Les Yeux de l'Ouïe, une association créée en 1997 et qui développe une démarche d'accès aux œuvres pour le public le plus large et articule son action autour de l'art vidéo, les films de fiction et documentaire, le cinéma expérimental, les installations visuelles et sonores, la pratique d'ateliers de programmation associée à une expérience de création dans des lieux et avec des publics diversifiés (prison, école, quartier, entreprise...), la production et l'édition d'œuvres de création, partagées entre artistes et amateurs, et la recherche sur les écritures, les modes de production et de diffusion. Parmi les nouveautés du festival, il y aura une formation de 5 jours sur l'image comme support pédagogique et support d'animation, qui cible les enseignants de Sousse et des gouvernorats avoisinants. Mais ce programme attend encore l'accord du ministère de l'Education. Pour clore le volet éducation, on nous apprend que la section «Rencontre internationale de jeunes» recevra cette année 150 Tunisiens sélectionnés dans des institutions universitaires, et une cinquantaine d'étrangers qui viendront de Mauritanie, du Maroc, d'Algérie, d'Italie, et peut-être bien de France. La Compétition Le directeur du Fifej lance un appel aux jeunes cinéastes : «La compétition nationale est ouverte aux premiers films», dit-il. Rappelons que la compétition nationale est réservée uniquement aux courts métrages tunisiens. Le jury de cette année sera composé de Fethi Akkari (comédien, metteur en scène), et des acteurs Sawssen Maalej et Adelmonem Chouayat. Quant aux membres du jury de la compétition internationale, ils n'ont pas encore confirmé leur participation. Mais on nous informe que le réalisateur burkinabé Idrissa Ouédraogo, amis des cinéphiles tunisiens, sera bel et bien parmi nous. Le comité d'organisation n'a pas fini de composer la liste du jury «Enfants». Les membres seront choisis parmi les enfants qui fréquentent le festival et qui ont été formés dans les ateliers permanents du Fifej. Le public assistera à une autre section appelée "Panorama du cinéma tunisien". «Une manière de tenir le public de la région à la page de ce qui se fait en matière de fiction cinématographique tunisienne», précise Hassen Alilech. Mais c'est la section «films du monde» qui est la plus attendue par les cinéphiles. Ceci étant, comme dans chaque édition, il y a des invités, pour le Fifej 2017, on prévoit, entre autres, la présence de Dorra Zarouk, l'actrice tunisienne vivant en Egypte, et Michel Ocelot, réalisateur français qui s'illustre dans le cinéma d'animation.