Le jury du Fifej a accordé l'Hadrumète d'Or au court métrage Einspruch VI de Rolando Colla (Suisse) et au long métrage Les jours d'avant, de Karim Moussaoui (Algérie)... Le Théâtre municipal de la ville de Sousse a accueilli, vendredi dernier, la cérémonie de clôture de la 10e édition du Fifej 2014. Le coup d'envoi en avait été donné le 23 mars. Les journées qui ont suivi ont eu, au programme, des projections, des ateliers pour jeunes et pour enfants, des colloques et des master class. Le festival a eu comme invité le réalisateur syrien Mohamed Malas, dont le dernier film, Une échelle pour Damas, a été projeté en ouverture du Fifej. Le cinéaste a également rencontré les jeunes participant aux ateliers du festival pour une master class où il était aux côtés du producteur Hassen Daldoul. Palmarès et recommandations Cette édition a également été marquée par la présence d'un jury composé d'enfants et qui a décerné son prix, à l'unanimité, au documentaire Soledad de Hernàn Jabes, Carlos L. Betancourt et Evans Briceño (Venezuela). Le jury international — composé de Jalila Baccar (dramaturge tunisienne), Kai S. Pieck (réalisateur allemand), Myriam Sassine (productrice libanaise), Nikos Theodosiou (cinéaste grec) et Marcel Maïga (organisateur de festival malien) — a, dans son rapport et avant d'annoncer le palmarès, tenu à marquer «son soutien le plus absolu au festival et à sa pérennité, ainsi qu'aux objectifs qu'il s'est fixés, à savoir l'initiation des enfants et des jeunes à la culture cinématographique en tant que spectateurs et futurs créateurs». Il a également émis quelques observations sur le choix des films en compétition : « Le jury a constaté la présence de films qui ne correspondent en aucune manière au profil du festival. Il recommande donc une définition plus claire de ces critères pour une plus grande homogénéité dans la programmation», a-t-il déclaré lors de la cérémonie. Les membres du jury ont aussi proposé de créer une section documentaire au sein de la compétition, puisque ce genre figure jusque-là dans la même section, avec les films de fiction. Ils ont décidé d'accorder l'Hadrumète d'Or au court métrage Einspruch VI de Rolando Colla (Suisse) et au long métrage Les jours d'avant de Karim Moussaoui (Algérie), avec deux mentions spéciales: Feu de Nejma Zghidi (Tunisie) et Margelle de Omar Maldouira (Maroc). Les ateliers ont du bon L'enjeu de l'éducation à l'image, autour duquel tourne l'activité du festival, trouve sa véritable concrétisation dans les ateliers. Y ont pris part jeunes et enfants, tunisiens et de partout dans le monde. Dans le lycée pilote de Sousse, où se sont déroulés les ateliers, régnait une ambiance bon enfant où les participants recevaient, en même temps, un encadrement pour leurs premiers projets artistiques. Pendant que, dans l'atelier direction d'acteurs, animé par Hammouda Ben Hassine, les jeunes faisaient des exercices de respiration, les enfants de l'atelier d'animation, assuré par l'association française Cumulo nimbus, découpaient des dessins qu'ils avaient réalisés afin de compléter une scène de leur film. Leur activité demandait de travailler sur place, alors que les jeunes d'autres ateliers comme la photographie, animé par Marwen Trabelsi, ou le documentaire, animé par Jalel Bessaad, partaient en repérage et en tournage. La première partie de la cérémonie de clôture a été consacrée aux créations des différents ateliers. Un moment fort qu'attendaient les enfants, accompagnés de leurs familles. Le film d'animation qu'ils ont réalisé s'intitule Rouaa (visions), réalisé avec la technique des ombres chinoises. Dans ce film, ils racontent leurs rêves et les illustrent avec les images. Faire le tour du monde en montgolfière, avoir une maison en chocolat, que les cigarettes disparaissent de notre monde : voilà des exemples de ce qu'ils ont puisé dans leur imagination. Les travaux des ateliers de photographie et de documentaire ont principalement porté sur la Médina, avec des clichés de portes anciennes et des films sur des lieux phares ou originaux de la vieille ville, comme un café maure réservé aux femmes, où les participants ont pu réaliser leurs premiers exercices de style. Le meilleur a été gardé pour la fin, avec l'œuvre des ateliers Design son et art vidéo et mapping, animés par Wadhah Ouni et Rami Ben Amor. Avec leurs participants, ces derniers ont créé une projection 3D sur un polygone, qui a été fixé au-dessus de la scène. Des difficultés à surmonter En fin de soirée, un intermède musical a été assuré par Mehdi Letaief, un jeune de 13 ans qui a chanté, guitare à la main, Bella de Maître Gims et Papaoutai de Stromae. Le mot de la fin a été donné par le directeur du Fifej, qui a annoncé la tenue annuelle du festival, le soutien continu du ministère de la Culture et la signature d'un accord de partenariat pour l'éducation à l'image avec le Centre national du cinéma et de l'image. Hassen Alilèche a également invité sur scène Tarek Boubaker, le directeur du Festival de Chefchaouen du film pour l'enfance et la jeunesse au Maroc, qui a annoncé un jumelage avec le Fifej Toutes ces annonces viennent alimenter l'espoir et la volonté de rendre au festival son éclat et de rompre avec les difficultés financières et organisationnelles qui l'ont traversé cette année. Ces difficultés se sont fait sentir au cours de certains ateliers qui ont manqué de moyens, mais aussi pendant les projections, où les problèmes techniques étaient récurrents. Tout comme le jury et le directeur du festival, nous croyons à la nécessité pour le Fifej d'avoir une meilleure stratégie de communication, d'avoir une vision plus claire de ses objectifs et d'être capable d'y donner vie en bonne et due forme. Le prochain rendez-vous du Fifej, en mars 2015, devra avoir comme enjeu une meilleure organisation... Il s'agit des rêves précieux des enfants.