Domaine Châal : le gouverneur de Sfax suit les préparatifs de la saison oléicole    Sousse : El Kanaouat investit 15 MD pour booster sa production    Tunisie : la violence conjugale en forte hausse, le centre Néjia tire la sonnette d'alarme !    Algérie–Tunisie : les nouvelles règles de voyage en train    Kaïs Saïed reçoit Brahim Bouderbala et Imed Derbali    Quasi-collision à Nice : que s'est-il réellement passé entre Nouvelair et EasyJet ?    Flottille Al Soumoud : le député Mohamed Ali témoigne depuis la Méditerranée    Rencontre entre Kais Saied et Khaled Souheli sur la coopération Tunisie-Koweït    Le message obscur de Kaïs Saïed    Avis aux Tunisiens : fortes pluies, orages et baisse des températures mardi !    Port de Radès : 10 millions de comprimés de drogue saisis dans un conteneur européen    Le président Kaïs Saïed cible réseaux criminels et pratiques spéculatives    La France reconnaît officiellement l'Etat de Palestine    Jeunesse et Sport: une cérémonie en l'honneur des athlètes qui se sont distingués aux championnats de Tokyo 2025    À Nice : un vol Nouvelair frôle un EasyJet, enquête ouverte et passagers sous le choc    Théâtre de l'Opéra de tunis: ce vendredi, hommage posthume à l'artiste Fadhel Jaziri    Tunisie Telecom acteur de référence en sécurité de l'information    Wissem Ben Ameur : avec Liberta, profitez du paiement à l'avance pour une expérience spirituelle unique lors de l'Omra    Réunion à Sfax pour la saison oléicole : Fatma Mseddi évoque le dossier du domaine Chaâl    Caisses sociales – retard des délais de remboursement : les assurés sociaux lourdement pénalisés    Il ne manque plus qu'un militaire à la Kasbah    De la « fin de l'histoire » à la « fin de la mémoire»    Suppression de la desserte Sousse-Tunis : rassemblement de protestation à Kalâa Kebira    Le premier marathon de montagne « Ultra Boreas » à Bizerte    Dr Mustapha Ben Jaafar - La reconnaissance de l'Etat de Palestine, étape décisive vers la paix au Moyen Orient    Les Ciments de Bizerte : déficit cumulé reporté de plus de 230 millions de dinars à fin juin 2025    Séisme de magnitude 3,2 dans le gouvernorat de Gafsa    105 000 visas Schengen délivrés aux Tunisiens en 2024 avec un taux d'acceptation de 60 %    Alerte rouge pour les PME industrielles en Tunisie : la moitié menacée de disparition    Météo en Tunisie : pluies orageuses attendues l'après-midi sur plusieurs régions    Port de Radès : saisie de drogue et arrestations dans les rangs de la douane    La JSK terrassée par l'ESZ : La défense, un point si faible    Ballon d'Or 2025 : à quelle heure et sur quelle chaîne voir la cérémonie    Clôture du festival du film de Bagdad: Le film tunisien « Soudan Ya Ghali » remporte le prix du meilleur documentaire    Pluies diluviennes en Espagne : un mort, transports aériens et ferroviaires paralysés    Cybercriminalité : Le Ministère de l'Intérieur passe à l'offensive !    Séisme de magnitude 4,8 frappe la mer Egée en Turquie    Hasna Jiballah plaide pour un accès facilité des sociétés communautaires au financement    Saint-Tropez sourit à Moez Echargui : titre en poche pour le Tunisien    Incident sur le terrain : Gaith Elferni transporté à l'hôpital après un choc à la tête    Visas Schengen : la France promet des améliorations pour les Tunisiens    Moez Echargui en finale du Challenger de Saint-Tropez    Cinéma : Dorra Zarrouk et Mokhtar Ladjimi sous les projecteurs du Festival de Port-Saïd    Youssef Belaïli absent : La raison dévoilée !    Sfax célèbre l'humour à l'hôtel ibis avec ibis Comedy Club    La Bibliothèque nationale de Tunisie accueille des fonds de personnalités Tunisiennes marquantes    Fadhel Jaziri: L'audace et la norme    Fadhel Jaziri - Abdelwahab Meddeb: Disparition de deux amis qui nous ont tant appris    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Crise à la justice
Ici-Bas
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 03 - 2018


Par Abdelhamid Gmati
Comme les autres secteurs, la justice connaît sa crise. Il y a, d'abord, la démission, lundi dernier, du président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Hatem Ben Khelifa. Aucune raison n' a été révélée. On sait, toutefois, que des problèmes sont survenus entre les membres du conseil concernant l'interprétation des prérogatives du président et celles du conseil. Une plénière élective se tiendra pour élire un président par intérim, jusqu'à l'élection en mai prochain, du membre manquant au sein du CSM, spécialiste en justice financière. Le CSM est une institution constitutionnelle garante, dans le cadre de ses prérogatives, de la bonne marche de la justice, et de l'indépendance du pouvoir judiciaire, conformément aux dispositions de la Loi fondamentale, et aux traités internationaux. Il est indispensable à la création de la Cour constitutionnelle.
Ensuite, une enquête pénale a été ouverte sur les incidents du Tribunal de première instance de Ben Arous, en vertu de l'article 31 du Code de procédure pénale. Le ministre de la Justice, Ghazi Jeribi, qui a fait cette annonce lundi dernier, assure que « le ministère de la Justice a pris toutes les mesures nécessaires, aussitôt informé de ces incidents. La justice et le gouvernement ne tolèrent aucune ingérence dans les décisions de la justice, ni tentative d'influence tout comme ils ne lésinent pas sur la lutte contre toute forme de torture ».
Et c'est, justement, cette indépendance de la justice qui fait polémique depuis quelque temps. On rappelle qu'une centaine de personnalités publiques ont critiqué, dans une lettre ouverte, les «dysfonctionnements et les dérives de la justice, son instrumentalisation et sa mise sous tutelle par l'exécutif». Les signataires (militants associatifs, militants politiques, universitaires, juristes, médecins, ingénieurs, cadres supérieurs, artistes, écrivains, enseignants) ont remis, en novembre dernier, leur missive au président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Hatem Ben Khelifa. Ils mentionnent : «Quand des crimes politiques sont commis, il n'est pas acceptable que 56 mois après, les coupables n'aient pas été sanctionnés», allusion aux deux opposants de gauche, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, assassinés en 2013. «Quand les atteintes aux droits de la défense se multiplient d'une manière aussi criante comme dans certaines affaires récentes, quand les citoyens expriment désormais des craintes de passer devant un tribunal de peur d'être victimes de ces dysfonctionnements et de ces dérives, il n'est pas étonnant que le citoyen tunisien n'ait plus confiance en la justice et se sente abandonné par les juges ». Ils insistent sur l'urgence d'une formation des juges et des policiers pour «les mettre au diapason de l'évolution sociale. Ces juges et ces policiers peuvent être de bonne foi, mais ils peuvent aussi être influencés par le conservatisme idéologique. Il faut inclure dans leur formation le respect des libertés individuelles. Par conservatisme idéologique et pour des considérations de ‘‘mœurs'', des jeunes policiers sont effarouchés devant des jeunes qui s'embrassent. Certains juges sont aussi en retard sur l'état de la société et jugent des faits sociaux selon des critères très dépassés. Une mise à jour sociologique s'impose ».
Toutefois, la justice a ses performances et ses problèmes. Selon Ghazi Jeribi, « pour la première fois depuis des décennies, le nombre des condamnés va dépasser, dans les prochaines semaines, le nombre des détenus (en garde à vue et en détention préventive). Cette performance a été réalisée à la faveur de la diligence des juges dans le prononcé des jugements. Le nombre de condamnés est aujourd'hui égal à celui des détenus placés en garde à vue. Le nombre de détenus s'élève aujourd'hui à 22.500 contre 30 mille avant la révolution » (12 janvier dernier). Mais « il faut prendre en compte les enquêtes réalisées dans les établissements pénitentiaires et qui ont fait état de l'augmentation du taux de récidive et confirmé la surpopulation carcérale. Il semble nécessaire d'opter pour des peines alternatives comme la surveillance électronique (usage du bracelet électronique). Les spécialistes considèrent que « certains codes juridiques tunisiens sont désormais caducs. Ils ont été élaborés il y a plus d'un siècle. Leur révision paraît aujourd'hui indispensable, notamment après la promulgation de la Constitution de 2014 qui vient consacrer certains droits et libertés et la ratification par la Tunisie de plusieurs conventions internationales y afférentes ». En fin de compte, la justice a, aussi, besoin de sa révolution.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.