Les «Sang et Or» étaient restés jusqu'à la dernière seconde à la merci d'une mauvaise surprise, les Kenyans se révélant un os dur. Si le plus dur a été assuré, l'EST doit montrer un tout autre visage en phase de poules Stade de Radès. Temps maussade. Pelouse moyenne. Affluence nombreuse. EST bat Gor Mahia FC (1-0), et se qualifie en phase des poules de la Ligue des champions. Score acquis à la mi-temps. But : Anis Badri 21'. Arbitrage : Joshua Bondo (Botswana). Avertissements: Kom 14', Derbali 44' et Beguir 85' (EST), Onayango 40', Kagere 49', Wendo 90+2' (Gor Mahia). EST: Ben Cherifia, Derbali, Rabii, Chammam, Dhaouadi (Beguir 76'), Coulibaly, Kom, Moncer (Khenissi 80'), Badri, Belaili (Besseghaier 87'), Jouini. Gor Mahia: Boniface Oluoch, Onguso (Mieno 74'), Joachim Oluoch (Samuel Onayngo 88'), Joash Onyango, Shakava, Wendo, Kahata, Otieno, Kagere (Omondi 74'), Tuyisenge, Odhiambo. Au coup de sifflet final, tout le monde a poussé un ouf de soulagement. S'ils ne furent pas inquiétés outre mesure, hier face aux Kenyans de Gor Mahia, les «Sang et Or» n'en eurent pas moins la tâche plus compliquée que prévu. Sans être brillants, ils surent, et c'est là l'essentiel, rester équilibrés et solides jusqu'à la dernière seconde pour rejoindre la phase des groupes dont le tirage au sort est prévu mercredi prochain. Le club de Bab Souika doit monter en puissance et trouver de nouvelles ressources humaines pour relever cette fois le défi continental, son premier objectif. Il aura en tout cas tout le temps d'y penser. Dès les premiers tours, nos représentants dans les deux coupes africaines se trouvent à la peine. Il y a même deux éliminés dès ce 2e tour préliminaire (CA et USBG en coupe de la CAF). La compétition africaine s'avère de plus en plus difficile et relevée. A méditer... L'élimination la veille du Club Africain devant une formation marocaine de la Renaissance de Berkane annoncée à la portée de notre représentant en coupe de la Confédération invite à la plus grande prudence. A Machakos, les Sang et Or avaient pourtant assuré l'essentiel en ramenant le nul (0-0). Toutefois, pour accéder en phase des poules de la Champions League, il faut prendre des risques offensifs. Mejri (2e avertissement), tout comme Chaâlali et Khenissi, pas totalement rétablis ne figurent pas dans le onze rentrant tunisois. Toutefois, le buteur international effectuera sa rentrée pour les dix dernières minutes. De son côté, le coach britannique, Dylan Kerr, ne peut pas compter sur Godfroy, défaillant pour protester contre le non-versement de ses émoluments. D'emblée, les Kenyans optent pour un bloc médian qui pose de nombreux soucis aux copains de Chammam, lesquels s'attendaient plutôt à un béton adverse. Comme le meneur de jeu Moncer n'est pas vraiment inspiré, le club de Bab Souika s'oppose à un bloc solide, physique et très solidaire. La seule fois où Badri trouve la profondeur, il s'appuie sur Jouini avant de fusiller d'une frappe limpide des 20m Oluoch (21', 1-0). Pour le reste, il manque la précision et la spontanéité aux avants espérantistes qui multiplient les essais. En face, Odhiambo et Kagere construisent de belles actions qui mettent l'arrière-garde de Ben Cherifia à rude contribution. A la dernière minute du premier half, la partie est arrêtée pour quelques instants suite au jet de projectiles sur le banc kenyan. Quelques décisions contestables de l'arbitre botswanais Joshua Bondo mettent en effet le public en colère. «On s'y attendait un peu» De retour des vestiaires, les hommes de Khaled Ben Yahia ne desserrent pas l'étau d'autant que cette maigre avance les expose à la menace kenyane. Ils croient même avoir doublé la mise lorsque la frappe de Belaili est déviée dans les filets par Dhaouadi. Seulement, le défenseur axial se trouve en position de hors jeu (51'). Dans la minute suivante, Badri rate complètement sa frappe dans une position favorable, avant de se racheter en adressant un superbe assist à Jouini qui manque la déviation. Chammam prend de plein fouet sur le visage le bolide d'Onyango (65'). A la 68', Harun Shakava sauve sur sa ligne un ballon de Rabii qui échappe au portier Boniface Oluoch. Malgré ces occasions, le rythme de la partie est haché, et les espaces bloqués. La tension est à son comble, Ben Yahia, en oubliant même de se retrouver très loin de la zone technique, au milieu du terrain. Les changements qu'il effectue n'apportent du reste rien de concret. Au contraire, tout le monde a hâte que la partie se termine, car la moindre perte de balle peut être mise à profit par les visiteurs. Au bout de quatre interminables minutes de temps additionnel, le public peut exulter. L'entraîneur adjoint, Moine Chaâbani, aussi, lui qui va souligner après le match qu'en réalité, il ne s'attendait pas à ce que la partie soit facile. «Nous partions avec un score piège ramené du Kenya, rappelle-t-il. Gor Mahia nous a créé un tas de problèmes sur sa pelouse. Et pas seulement à cause de l'état de la pelouse. En réalité, pour se mettre à l'abri, il aurait fallu inscrire deux buts. En n'y parvenant pas, il a fallu rester vigilant jusqu'au coup de sifflet final. Mais voilà que nous accédons à la fameuse phase de poules. Le destin de l'Espérance est d'en faire partie régulièrement». Cette fois-ci, il faudra consentir un effort supplémentaire car, aussi bien pour l'EST que pour l'ESS, ce ne sera pas vraiment une sinécure.