« Notre fête rime avec printemps. Nous la célébrons avec joie et espoir » : telle est, approximativement, la traduction du slogan choisi pour la fête nationale de l'Enfance. Une fête annuelle, célébrée le 24 mars aussi bien par les enfants que par les adultes et qui a pour finalité de rappeler, inlassablement, les droits de l'enfant à la paix, à l'affection, à la protection, à l'éducation, à la santé, aux loisirs et à tout ce qui est susceptible de servir, soit directement ou indirectement, son bien-être et son développement. Cette année, la fête nationale de l'enfance coïncide avec la fin d'une semaine de vacances bien méritée. Aussi, le ministère de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes âgées a-t-il organisé, en collaboration avec ses partenaires, des manifestations nationales et autres, régionales axées sur l'animation, les loisirs mais aussi sur l'information, la sensibilisation et l'orientation des jeunes générations vers les comportements réfléchis. Il est 11 heures en ce samedi 24 mars 2018. A quelques dizaines de mètres du siège du ministère de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes âgées une scène a été montée, animée par des mascottes. Des tentes ont été dressées pour accueillir les chérubins, curieux, avides d'apprendre et de s'amuser. Il s'agit, en effet, d'une cité d'animation et de loisirs qui a été créée exclusivement pour le plus grand bonheur des enfants, quoique la plupart d'entre eux aient ignoré jusqu'à l'occasion d'une telle faveur. La porte menant à ce petit cosmos juvénile a été improvisée pour être à l'image de l'évènement. Ce n'était autre qu'une arcade de ballons multicolores par où passaient des flux d'enfants émerveillés, guidés sans doute par les chansons enfantines. Apprendre les bons réflexes routiers Alors que les animateurs d'enfance mettaient tous leurs efforts pour égayer l'ambiance, interpeller le public et conférer à la fête toute son essence, des enfants ont choisi de ne pas être badauds. Les ateliers implantés dans cette cité temporaire ont, bel et bien, réussi à attirer l'intérêt de la population-cible. Parmi ces tentes, figure celle de l'Observatoire national de la sécurité routière (Onsr). « Nous sommes là pour participer à la célébration de la fête nationale de l'Enfance et ce, dans le cadre d'une convention de partenariat entre le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes âgées. Sensibiliser les Enfants à l'éducation routière figure en effet parmi nos priorités », indique M. Oussama Mabrouk, chargé de la communication à l'Observatoire. Il faut dire que l'éducation routière dès le jeune âge habilite l'adulte de demain à avoir les bons réflexes dans un environnement routier haut en risques. «Chaque semaine, nous nous déplaçons à une école pour sensibiliser les élèves à la sécurité routière. Ce travail est placé sous le signe de la décentralisation. Ainsi, nous avons interpellé des enfants dans des écoles situées à Korba, Médenine, Sidi Bouzid et autres gouvernorats », ajoute-t-il. La sensibilisation et l'éducation des enfants quant aux différents domaines vitaux devraient être les mots d'ordre d'une politique infantile avant-gardiste. L'objectif étant d'ancrer les principes, les valeurs sûres auprès des jeunes générations et de les dissuader, par le dialogue et l'art de convaincre, sur les comportements à risque, à éviter. La cité d'animation infantile a été, en effet, orchestrées par différentes institutions et organisations non gouvernementales, lesquelles ont apporté, chacune, de leur pertinence pour aider l'enfant à mieux comprendre son monde et celui des adultes. Parmi les institutions participantes, l'on note l'Agence nationale de la protection de l'environnement (Anpe), laquelle et, depuis sa création, a réussi à doter l'enfance de brochures et de dépliants d'information et de sensibilisation, adaptés à leur âge. «Sur une trentaine d'années, nous avons assuré à l'enfance pas moins de 1.000 supports spécifiques. Aujourd'hui, nous sommes au rendez-vous afin d'enrichir les connaissances des enfants âgés de 6 à 18 ans en matière de protection environnementale», indique M. Mohamed Elloumi, cadre technique à l'Anpe. Initiation aux jeux de nos ancêtres Sous la tente de l'Association tunisienne de sauvegarde des jeux et sports du patrimoine, un groupe d'enfants a pris place aux tables installées. Les mains posées sur la table, les yeux fixant les jeux patrimoniaux fabriqués en laine d'une manière typiquement artisanale, les enfants prenaient du goût à connaître les abc des jeux de nos aïeuls. « L'intérêt des jeunes générations pour les jeux et les sports du patrimoine est confirmé, ce qui nous incite, d'ailleurs, à réfléchir sur les moyens à même de commercialiser ces supports ludiques et de les introduire dans les programmes éducatifs », fait remarquer le Dr Ezzedine Bouzid, président de l'association. Information, test et cadeau ! Autre stand qui ne laisse pas les enfants — ainsi que leurs parents d'ailleurs — indifférents : le stand de la santé, lequel est animé par des représentants de trois institutions publiques, à savoir l'Agence nationale du contrôle sanitaire et environnemental des produits (Ancsep), la Direction des soins et de la santé de base (Dssb) et la Direction générale de la médecine scolaire et universitaire. Sous la tente sanitaire, des enfants avides de connaissances ne demandent qu'à être informés et orientés vers des activités utiles tout en étant amusantes. « L'atelier concocté par l'Ancsep vise à informer les enfants sur les méfaits de certains jouets mis sur le marché. Après chaque exposé, nous distribuons aux enfants un formulaire pour s'assurer que le message a bien été assimilé. Il suffit pour les enfants d'y répondre correctement pour qu'ils reçoivent des cadeaux en guise d'encouragement », indique Mme Souhir Laâdhari. Syrine et Wassim Jelassi quittent l'atelier de l'Ancsep ravis. Ils ont tous les deux répondu justement à toutes les questions et ont obtenu des cadeaux. Néanmoins, ils ont mis beaucoup de temps à répondre à une question pourtant évidente : «Que représente pour vous la fête nationale de l'enfance ? »... Eveiller l'esprit critique du consommateur de demain Le stand de la Direction générale de la médecine scolaire et universitaire a été animé, entre autres, par Mme Aïda, nutritionniste. Elle a choisi de parler aux enfants de la bonne et de la mauvaise nutrition. « Les enfants apprennent en jouant et c'est en usant de cette approche que j'ai réussi à attirer leur attention. L'objectif étant de les orienter vers la bonne nutrition et de les convaincre des méfaits de la malbouffe et des produits alimentaires industrialisés, qu'ils prisent pourtant le plus », indique-t-elle. Aïda met en garde son jeune public contre les produits dits « préparation », comme les « préparations fromagères », ou encore les crèmes à tartiner dites « préparation au goût de chocolat ». « Ce sont des produits chimiques qui ne contiennent point de bienfaits. Les parents et les enfants sont vivement appelés à être regardants quant à la qualité des produits consommés et à lire leurs compositions avant de les acheter », souligne-t-elle. Emna Makni, femme au foyer et mère de deux enfants, se réjouit de pouvoir participer ainsi que sa progéniture à de pareilles manifestations. « Ce serait intéressant d'organiser ce genre d'atelier dans les établissements scolaires, notamment durant la récréation. Une telle action aurait sans doute un impact positif sur la nutrition des enfants », suggère-t-elle. L'animation a duré toute la journée. D'autres activités tout aussi agréables et utiles ont été organisées dans les régions. Que la fête nationale de l'enfance soit joyeuse pour tous ! Qu'il y ait moins de crimes, moins d'atteintes aux droits de l'enfance et à sa pudeur !