Projections de films, ateliers d'analyse, de critique et de journalisme citoyen à l' «Economat ». La ville de Redeyef, dont les échos sont le plus souvent d'ordre politique, accueille de plus en plus d'initiatives qui en font un lieu où émerge une véritable dynamique culturelle. Du 28 au 31 mars, une manifestation intitulée «Le politique au cinéma » vient renforcer cette dynamique. Organisée par l'association culturelle Sentiers-Massarib, il s'agit là du premier épisode de son projet «La vie commune», prévu en trois volets, soutenu par le centre national du cinéma et de l'image, la fondation Kamel Lazaar, la fondation EuroMed-Droits et Hakka Distribution, en partenariat avec l'association Archipels Images et la plateforme Siwa, «laboratoire artistique itinérant des mondes arabes contemporains». Installée à Redeyef depuis 2011, Siwa a fait de « L'Economat », ancien magasin de la compagnie de phosphate de Gafsa, un lieu de résidences artistiques pour les jeunes de la ville, ouvert sur d'autres expériences, comme celle proposée par l'association Sentiers-Massarib. « Nous avons adhéré à la démarche de Siwa et à la dynamique locale qu'elle a créée », nous explique la présidente de l'association, Insaf Machta. Quant au programme de « Le politique au cinéma » qui aura donc lieu à l'économat, il « se veut l'occasion d'une réflexion sur le politique et sa représentation et de penser le cinéma comme geste politique », tel que décrit par les organisateurs. « Durant quatre jours, il s'agira de s'arrêter sur les différentes déclinaisons de la présence du politique dans le cinéma », ajoutent-ils. La manifestation propose en effet des projections de films en harmonie avec cette thématique, suivis de débats, et deux ateliers destinés aux jeunes : en journalisme citoyen, animé par Thameur Mekki, rédacteur en chef de Nawaat ; et en analyse filmique et critique cinématographique, animé par les critiques de cinéma Hajer Bouden et Tahar Chikhaoui. Les projections filmiques ont démarré le 28 mars à 15h00 avec une série de courts-métrages : «Le cuirassé Abdelkarim» de Walid Mattar, «Crocs urbains» de Marouane Meddeb, «Fatima» de Nina Khada et «Comment recadrer un hors-la-loi en tirant sur un fil» de Lamine Ammar-Khodja. Aujourd'hui à la même heure, place à «Bidoun 2» de Jilani Saadi. Deux films sont prévus pour le vendredi 30 mars : « Babylon » de Ismaël, Alaeddine Slim et Youssef Chebbi à 14h00 et «Trêve» de Myriam El Hajj à 17h00. La dernière journée sera consacrée au documentaire «Chantier A» de Tarek Sami, Lucie Dèche et Karim Loualiche. Après «Le politique au cinéma», les deuxième et troisième volets de «La vie commune » auront lieu en juillet et en septembre, toujours à l'économat à Redeyef. L'association Sentiers-Massarib a été créée en mai 2017. Elle se définit comme «une association culturelle qui a pour vocation de contribuer à la construction d'un espace public de débat et de questionnement intellectuel, de diffuser la culture cinématographique et la culture de l'image de manière générale par l'organisation de manifestations, de projections de films, d'ateliers de création cinématographique, de lecture de l'image et de critique dans le cadre d'actions itinérantes se déployant essentiellement dans certaines régions de la Tunisie plutôt marginalisées sur le plan de l'accès à l'art et à la culture».