L'UTAP de Béja appelle à la révision du prix de référence du lait [Vidéo]    Achèvement de l'étude du projet de l'autoroute Tunis-Kef bientôt    SelectUSA 2025 : 11 entreprises au sommet mondial    Trump affirme que sa visite au Moyen-Orient sera historique !    Pluies éparses et chutes de grêle attendues cette nuit dans plusieurs régions    Journée nationale d'information sur « la famille et la prévention des risques des stupéfiants » sur l'Avenue Habib Bourguiba    Meilleur habit traditionnel africain: Lamis Redissi Miss Monde 2025 lauréate du premier prix    Moutons moins chers : l'Utap explique la baisse des prix en 2025    L'UBCI signe avec Proparco une ligne de garantie de Trade Finance de 30 millions d'euros    ARP: Séance plénière pour l'examen d'un projet de loi sur l'échange de permis de conduire tuniso-italien    Escalade militaire inquiétante près de la frontière tunisienne : l'ONU appelle à la désescalade en Libye    Crise franco-algérienne : Paris promet une riposte « immédiate » aux nouvelles expulsions    « Ce n'est qu'un mouchoir ! » : L'Elysée démonte une "rumeur" virale visant Macron dans un train vers Kiev    Finales rugby à XV 2025 : doublé pour Jammel avec les titres masculin et féminin    Hatem Mziou : la proposition de divorce par acte de notaire est une menace à la sûreté sociale    Dégrèvement fiscal, TVA : les propositions de Mohamed Salah Ayari pour la loi de finances 2026    La Tunisie lance sa première opération d'ensemencement des nuages avec une expertise 100 % nationale    ATTT: grève les 4 et 5 juin prochains    Zeghidi, Dahmani, Bssais : un an de prison, et après ?    Artistes précarisés : suppression des subventions aux actrices Najwa Miled et Dalila Meftahi    Le FTDES rend hommage à Kafon, "porte-voix des marginalisés"    Plus de 20 000 emplois publics en 2026 : cap sur la justice sociale et les réformes (Vidéo)    Deux experts de l'UNESCO en Tunisie pour évaluer le géoparc de Dahar    Le plan de développement 2026-2030, une nouvelle dynamique territoriale    FGES: Le comité administratif sectoriel décidera demain des nouvelles formes de protestation    Ligue 1 – 29e journee : L'EST puissance 34    La Royal Air Maroc accusée de "négligences" mortelles, la fille de la victime porte plainte à Paris    Qui est le nouveau gouverneur de Ben Arous ?    Le Kef: Remise des clés de 48 logements sociaux à Nebber [Photos]    L'ASG valide au forceps : Ils l'ont fait !    La ville de Bizerte fête la 2e édition du « retour des Phéniciens »    Ce que l'homme ne peut comprendre: l'infini, le néant, et le rêve d'une pensée désaffectée    Corruption financière : peines confirmées dans l'affaire Carthage Cement    Douane tunisienne : saisies record de produits de contrebande en 2025    Pèlerinage 2025 : les recommandations sanitaires du ministère pour les hajjis tunisiens    Ousmane Dembélé élu Meilleur Joueur de Ligue 1    Carte des pluies : Voici les coins les plus trempés du pays    Kaïs Saïed limoge le gouverneur de Ben Arous Wissem Mraïdi    Séisme de magnitude 5,3 au large de Sumatra, en Indonésie    Etats-Unis et Chine annoncent des progrès "substantiels" dans leur bras de fer commercial    L'Espérance Sportive de Tunis recevra le trophée du championnat jeudi prochain    Alger exige le départ immédiat de plusieurs employés français    Kafon, la voix des oubliés, s'est tue : pluie d'hommages pour un artiste distingué    Un séisme de magnitude 4,1 enregistré en Méditerranée au large de Tripoli    Décès d'Adel Youssef, le Karawen de la Radio tunisienne    Heure du match d'Ons Jabeur au tournoi de Rome    Finale de la Coupe de Tunisie de volley-ball : billetterie et points de vente    Masters de Rome : Ons Jabeur qualifiée sans jouer, en attendant Paolini ou Sun    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Cité de la culture : de l'acquis... à la stratégie
Contrepoint
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 04 - 2018


Par Khaled TEBOURBI
Sentiments «mêlés» après l'ouverture de la Cité de la culture. Entendons-nous bien : mêlés, pas mitigés. La joie et la fierté de posséder un temple des Arts, à la hauteur des ambitions de notre pays, supplantent évidemment tout, ne sont en rien égalées. On se souvient des larmes du zaïm Bourguiba quand on lui rappela que sous son égide pas un théâtre n'avait, encore, été construit. Moment évocateur, douloureux.
Là, plus de «ratage historique». La Tunisie millénaire, terre de Qabadou, de Tahar Haddad, de Chebbi, d'Ibn Khaldoun et de Saint-Augustin, a son monument emblème, enfin. Et quel joyau !D'aucuns, parmi les «pointilleux», lui ont reproché, son «architecture vieillotte», «trop vingtième», «trop mastoc».Honnêtement, ce n'est pas ce qu'on a vu. Nous, on a compté et on a admiré les acquis. Cette magnifique salle d'opéra d'abord ; peu importe le concert inaugural (on pouvait proposer plus «adéquat»), mais de cette beauté et de cette acoustique, on ne rêvait même pas. Et tout cela est désormais nôtre, une richesse bien à nous ! Les trois salles de théâtre, ensuite, que d'espaces en vue, dorénavant. Pour les grands événements, du moins, adieu la «pénurie».Le musée d'Art contemporain et la cinémathèque, surtout. Oh ! oui, tant d'œuvres demeurent éparpillées, tant de films attendent leur rapatriement, leur numérisation. Mais une chose est sûre, déjà : nos arts plastiques, visuels, ont leur «maison», leur «planque». Des archives bien en point, au surplus. Finis les «gaspillages», les «déperditions», en tout cas. A tout le moins.
Reste ce qui se «mêle» à tout ça. Ce qui peut susciter doute, ce qui peut inspirer crainte.
Trois choses, à notre avis :
– La stratégie, en premier : pourquoi a-t-on décidé de construire cette Cité ? A quelles fins la construit-on ?
Le projet a été lancé sous Ben Ali, à la mi-90, en pleine dictature, par un président qui ne portait pas la culture dans son cœur, qui la redoutait, qui l'assimilait à «une arme à ne jamais abandonner entre les mains du peuple». Aucune contradiction, pourtant. Le régime avait très mauvaise réputation dans le monde, la Cité pouvait lui faire bonne vitrine, améliorer son «image internationale», peu ou prou. De plus, le pays marchait à 5-6% de croissance, et avait les compétences techniques et administratives qu'il fallait. Le «hic», aujourd'hui, après plus d'une décennie d'interruption, après l'éviction du dictateur et l'avènement de «la révolution de la liberté et de la dignité», est que ces conditions (supposées propices) ne se justifient plus. Reprend-on le projet, tel quel, pour faire vitrine au gouvernement de «transition» ?Et dans quel contexte ?Celui d'une économie aux abois ?De régions plus que jamais laissées-pour-compte ? De finances publiques «épuisées» ? L'acquis de la Cité de la culture ne se renie pas « en soi», mais sous quel modèle, sous quelle stratégie ? Ceux de Ben Ali ? Dans l'indifférence à la culture, pour la seule «galerie» ?
– La gestion et le savoir-faire, en second. La Cité abrite tout un pôle administratif : des directions, des institutions entières précédemment rattachées au ministère et qui relèvent d'une dirigeance dite «autonome» désormais. L'autonomie est un bon choix, en l'occurrence. Le problème est que tout un personnel ancien a été déplacé à cet effet. Désigné : mais avec quelle initiation et quelle liberté d'action ? Presque les mêmes «grosses têtes» du ministère sont chargées de fonctions, aujourd'hui, à la Cité. Les risques : une centralisation, un manque de compétences, de la bureaucratie et de gros coûts.
– Le contenu artistique, enfin. Aura-t-il la qualité et la dimension requises ? L'infrastructure culturelle édifiée sous Chedly Klibi, puis sous Béchir Ben Slama, avait suscité et mobilisé des talents, de nombreux talents. Serait-ce le cas, à nouveau ?
De 70-80 à nos jours, beaucoup de choses ont changé ; hélas. En moins bien, à «reculons». La nouvelle Cité ne réussira pas, à elle seule, à rehausser les Arts et la culture dans ce pays. Soyons-en bien conscients. Elle n'est (au mieux ?) que le signal d'un renouveau possible. Le plus dur est à venir. Voilà pourquoi nos sentiments sont «mêlés».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.