Affirme l'une des gloires de l'Espérance et du football tunisien. C'est un footballeur qui a perpétué une tradition tunisienne à un poste qui a vu défiler de grandes gloires. Hassen Feddou — issu d'une famille de footballeurs — possédait de grandes qualités physiques et techniques qui lui ont permis de s'imposer à l'Espérance Sportive de Tunis et en équipe nationale. Il a failli jouer à l'Olympique de Marseille mais le dirigeant Habib Trabelsi lui a joué un mauvais tour pour permettre à Témime Lahzami d'y être à sa place. A cette époque, Feddou s'imposa grâce à sa vitesse d'exécution et aussi à sa discipline exemplaire. Il a été entouré de grands joueurs tels que Ben Yahia, Tarek Dhiab, Maâloul et autre Youssef Touzri. Né à Bab Mnara, Hassen Berrabah dit Feddou vit une enfance dominée par le football. Un talent évident est à l'origine d'un tournoi d'inter-classes à l'école de la cité El Khadra en 1961. En dépit d'être issu de la même famille, le petit Feddou a dû passer plusieurs étapes pour arracher une place à l'EST. «En effet, au cours d'une finale perdue dans un tournoi d'inter-classes, notre maître du sport Amor Dhib est venu me consoler pour me dire qu'il faut aller jouer dans un club civil et non dans le scolaire. Je suis allé au parc avec un ami pour passer un test. Ce fut ma première rencontre avec un entraîneur aux grandes qualités morales qui est Mahmoud El Waka. J'ai réussi mon test et j'ai signé ma première licence avec l'équipe de Bab Souika en 1971 comme joueur minime. Plusieurs joueurs étaient avec moi, tels que Khaled Ben Yahia, Soula, Adel Latrach et Youssef Touzri. Peu à peu, je découvre mon talent et commence à nourrir l'ambition de me réaliser comme buteur. En juniors, j'ai vu ma première consécration en finale de la coupe de Tunisie face au CA. Le score de 2-1 était pour moi un rêve, puisque nous avons joué en lever de rideau de la finale entre l'EST et le CA et les seniors ont été malchanceux. Ils ont été battus», a souligné le prestigieux ailier espérantiste. Après cette consécration avec les juniors, Hassen Feddou a eu des démêlés avec l'entraîneur Mahmoud Gritli et a quitté l'EST sans crier gare. Il a fallu deux mois d'inactivité pour que Feddou décide de revenir, au grand bonheur de ses coéquipiers. «En effet, après un malentendu avec Gritli, j'ai quitté l'EST et j'ai décidé d'arrêter de jouer au football. Mais mon oncle et mes coéquipiers m'ont fait revenir sur ma décision. Avec Ferid Laroussi comme entraîneur, j'ai brûlé les étapes jusqu'à la saison 78-79, où Jalel Tekaya, qui était un grand joueur, s'est blessé et c'est Mokhtar Tlili qui m'a lancé avec les seniors. Son mérite a été grand pour me permettre d'entamer une carrière bien remplie avec l'Espérance. A notre époque, seuls les joueurs méritants avait le droit de jouer et pas d'interventions comme actuellement. Hmaïda, le fils de feu Hassen Belkhoja le président de l'EST, a passé un test pour jouer avec l'EST, ce jour-là, Mahmoud Wakaâ est venu pour lui dire gentiment : Hmaïda, il faut choisir un autre sport. Et jamais notre regretté président n'est intervenu. En effet, il m'a lancé face au SRS à Sfax et j'ai marqué 3 buts au cours de ce match. Mokhtar Tlili a salué la naissance d'un grand attaquant. J'étais sur un nuage». A l'âge de 19 ans, Hassen Feddou commençait à s'illustrer avec les seniors. Il a joué un match entier face au SAMB en Coupe de Tunisie et il a provoqué le penalty de la victoire. Trois mois après, l'ailier «sang et or» a été convoqué en équipe nationale. «Ce fut un rêve d'être en équipe nationale avec des joueurs, tels que Dhiab, Ben Yahia, Maâloul, Herguel, M'hala, Hsoumi, Ali Khedher, Agrebi, Dhouib. J'ai joué mon premier match international en 1978 face au Sénégal et nous avons gagné sur le score de 3-1 à El Menzah. Ma première consécration fut en coupe face au SRS. J'ai marqué un but, j'ai provoqué le penalty et j'ai fait un assist sur le 3e but. Ce fut pour moi un grand jour». Après une période, nous avons joué un match amical face à la prestigieuse équipe de Marseille avec ses vedettes Trésor et Six. Ce jour-là, l'EST a fait un show en s'imposant sur un score de 4-1. J'ai a été impressionnant face à Trésor. «Quel match, nous avons imposé notre style et nous avons dominé un ensemble marseillais tout au long de la rencontre. J'ai fait passer un après-midi de chien à Trésor qui a été dépassé par mes accélérations et mes dribbles. Le score de 4 à 1 dénote bien notre force. En soirée, et pendant le dîner, les responsables marseillais m'ont proposé un contrat, mais Habib Trabelsi est vite intervenu pour discuter avec eux et il a proposé Témime à ma place. Ce fut pour moi une grande déception. Mais c'est la vie. Certes, Habib Trabelsi s'est excusé après quelques années. J'ai marqué à Naïli, qui est resté six journées sans encaisser un but. En finale, nous avons réussi à faire ce plein avec Gobantini, lors de la finale de Coupe de Tunisie face au CA. J'ai été félicité par le président Habib Bourguiba qui a profité de ma présence pour me parler de mon oncle Hédi Feddou qui était un grand joueur. Pendant cette époque, j'ai remporté cinq championnats nationaux et 5 coupes; en plus du titre du tournoi de La Presse en battant aussi le CA. Des déceptions ! Les finales perdues en coupe arabe et face à Gor Mahia, ce jour-là nous avons manqué de chance». Le talentueux Hassen Feddou a mis en exergue le sens de la famille au sein de l'EST. «Ma famille était l'Espérance. J'étais entouré de dirigeants exceptionnels et de coéquipiers extraordinaires. Tarek Dhiab était pour moi comme un grand frère. Il est toujours présent pour résoudre nos problèmes. Avec Zied Tlemçani, Bassem Jéridi, le regretté Fahem, Fathi Ouasti, j'étais gâté et respecté. Ma spécialité, comme celle de Sami Touati et Adel Sellimi, était de provoquer les penalties. Un jour, au cours d'un match, l'arbitre français Vautraut est venu auprès de moi, après avoir sifflé un penalty en ma faveur, en me disant que je suis très malin». Après cette carrière bien remplie, Hassen Feddou a décidé de quitter l'Espérance pour rejoindre EGSG comme joueur et aussi comme entraîneur. «Je saisis cette occasion pour remercier Slim Chiboub de son aide matérielle au profit de l'équipe de Gafsa. C'est un grand monsieur». Hassen Feddou a profité de son temps libre pour passer ses diplômes d'entraîneur en Tunisie et aussi à Berlin. «avec le contact d'entraîneurs comme Tlili, Hamid Dhib, Mrad Mahjoub, Lemerre, Amarildo, Piechniczek et Zmuda, nous avons appris beaucoup de choses techniquement et tactiquement. Regardez Nabil Maâloul et Khaled Ben Yahia, ils sont clairvoyants et dévoués avec leurs équipes respectives. Je suis très content pour eux et je leur souhaite beaucoup de réussite. Je suis fier de ce duo». Il a ensuite relaté sa maladie et, Dieu merci, qu'il s'est bien rétabli. «Je saisis l'occasion pour remercier tous les joueurs du CA, du CSS et de l'ESS et mon ami Faouzi Douza qui sont venus me rendre visite. J'étais très touché par leur soutien. Je remercie aussi mes coéquipiers espérantistes». Rétabli, il a été désigné sélectionneur national de la sélection des avocats. Il a participé à plusieurs Coupes du monde des avocats. Aujourd'hui, il est père de famille de 4 filles et un petit de 5 mois.