La Cnscp a tenu une conférence de presse où elle a décidé unilatéralement d'augmenter ses prix après avoir clarifié sa position à l'égard de la Caisse nationale d'assurance-maladie et justifié cette hausse des tarifs pour maintenir l'équilibre financier des cliniques «A partir du 1er mai, nous adopterons désormais les tarifs accordés au secteur public en ce qui concerne la chirurgie cardiovasculaire en plus de l'augmentation de 30% des autres tarifs de la convention sectorielle», a annoncé hier Boubaker Zakhama, président de la Chambre des cliniques privées. «Notre secteur est en faillite, les fournisseurs ne veulent plus nous accorder les produits demandés, les banques ne nous soutiennent plus, notre situation est catastrophique», argumente-t-il. «Nous n'avons pas de problème avec la Cnam mais la relation contractuelle que nous entretenons depuis sa création doit être révisée», avertit, par ailleurs, le président de la Chambre des cliniques privées pour donner le ton. Selon lui, le cahier des charges qui régit la prise en charge de la Cnam des frais de la chirurgie et d'angioplastie cardiovasculaire depuis 1995 doit être revu et corrigé. Et c'est la même chose pour la convention sectorielle de la prise en charge de l'accouchement, de la césarienne et autres opérations depuis 2007. «Pourquoi ? Pour un simple constat à propos des coûts des opérations qui sont passés de 6 mille à 15 mille dinars et la révision revendiquée est dans l'ordre des choses, puisque la convention prévoit des révisions tous les trois ans alors qu'aucune augmentation n'a eu lieu depuis 2007», renchérit Boubaker Zakhama. «L'absence de révision de ces tarifs a provoqué des difficultés financières importantes qui menacent la pérennité des cliniques face aux augmentations inquiétantes de toutes les charges», a, en outre, ajouté le président de la Chambre des cliniques privées, à la lumière de l'augmentation permanente des salaires des professionnels dans le secteur privé qui a atteint les 91% depuis 1995. Ce qui a entraîné une augmentation de la masse salariale dans le chiffre d'affaires à hauteur de 40% alors qu'elle ne devrait pas dépasser les 25%, soit un niveau qui déséquilibre les comptes des cliniques et menace leur viabilité, a relevé Boubaker Zakhama. «Face à ces charges qui s'alourdissent sans cesse, notre Chambre n'a pas cessé de solliciter la Cnam depuis des années mais elle semble insensible à la gravité de notre situation et rechigne à nous accorder la tarification actuellement appliquée dans le secteur public concernant la chirurgie cardiovasculaire. Nous n'avons également pas bénéficié de la hausse de 30% sur les pathologies de la convention sectorielle que nous a pourtant promise le ministre des Affaires sociales en 2017», regrette Zakhama.