• Des témoignages émouvants ! La 13e journée de sensibilisation au don d'organes s'est tenue, hier, à Tunis, sur le thème «Rôle des entreprises dans la sensibilisation au don d'organes». Des réflexions autour des thèmes à caractère éthique, juridique et religieux ont été présentées à une assistance composée du corps médical et de membres d'associations œuvrant dans le domaine de la promotion du don d'organes, surtout ceux de l'Association tunisienne de sensibilisation au don d'organes (Atsadu) qui organise la manifestation, en collaboration avec l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), outre celle des greffés, des donneurs, de leurs familles et des composantes de la société civile. Le Dr Mylène Ben Hamida, secrétaire générale de l'Atsadu et chef de service au Centre national de promotion pour la transplantation d'organes (Cnpto), a mis l'accent sur le fait que le choix du thème revêt un caractère à portée globale partant du fait qu'il touche les entreprises, ce groupement de citoyens relevant de sociétés étatiques ou privées, et ce, après avoir ciblé les jeunes, la femme, les médias, les pharmaciens, les gens de culture qui sont tous des vecteurs de diffusion de la culture du don d'organes dans notre société. Cette journée se veut également le début d'une année de campagne de sensibilisation à l'importance du don d'organes : «C'est une manière de sensibiliser les employés de chaque entreprise à cet acte si noble et à les initier par là même à réfléchir et à prendre conscience que la pénurie d'organes demeure un problème de grande acuité dans notre pays, et ce, malgré les avancées enregistrées dans ce domaine, puisque le taux de refus est passé de 99% à 63% en dix ans», explique l'intervenante. Il est à noter que le nombre de dialysés est de l'ordre de 8.000 personnes dont 3.500 sont en état d'attente de greffe rénale et 250 à 300 insuffisants hépatiques et cardiaques. Les structures hospitalières ont enregistré, l'année dernière, 300 décès en état de mort encéphalique (irréversible) et que seulement 17 cas ont été utilisés à des fins thérapeutiques. La sensibilisation et la prise de position par le biais de la mention de donneur sur la carte d'identité revêtent une importance capitale et sont à même d'encourager le citoyen à opter de son vivant pour une prise de position favorable au don d'organes : «Personne n'est à l'abri et personne ne porte une assurance sur soi, la leucémie de mon fils était inattendue. Seul le recours à la greffe de la moëlle osseuse après de longues cures de chimiothérapie, a pu lui donner droit à la vie avec l'aide de Dieu», souligne une mère d'un petit garçon greffé depuis peu. «Désormais, mon fils se porte bien, il est tiré d'affaire. C'est son frère qui lui a fait don, et ce, malgré le refus de mes proches», ajoute-t-elle. Notons que l'Association tunisienne des greffés de la moelle osseuse (Atgmo) a vu depuis sa naissance en 2001 ses adhérents accroître au fil du temps. Ainsi, les anciens greffés et leurs familles y adhèrent avec une conviction inébranlable. D'autres greffés de reins à l'instar de Zina, âgé de plus de 60 ans, qui a donné un rein à son frère depuis déjà 19 ans et qui s'est portée encore volontaire pour la donation de moelle osseuse pour sa mère, a épaté l'assistance par son témoignage émouvant sur son parcours et sa leçon d'humanisme à l'égard d'autrui.