Le footballeur tunisien a du talent. Il est aussi un compétiteur-né et ce sont les statistiques de la Fifa qui le disent. La Fédération internationale de football (Fifa) vient de publier son classement du mois de mai 2018. La Tunisie a conservé sa 14e place au classement mondial au grand bonheur de tout un peuple, qui attend avec impatience de voir son team national disputer la phase finale de la Coupe du monde, un rendez-vous planétaire auquel notre pays était absent lors des deux dernières éditions, celles de 2010 en Afrique du Sud et de 2014 au Brésil. Pour revenir au classement Fifa, il est bon de savoir que la Tunisie est classée première à l'échelle africaine. Quant à la Belgique, le deuxième adversaire de notre team national au Mondial de Russie, elle ferme la troisième marche du podium mondial. Pour ce qui est de notre premier adversaire à la prochaine Coupe du monde, l'Angleterre, celle-ci n'est qu'à une longueur d'avance, puisqu'elle est à la 13e position du classement mondial. C'est dire que, finalement, nous ne sommes pas loin du compte, bien au contraire. Le Panama est, par contre, loin du compte, puisqu'il est classé 55e. Le droit de rêver Les plus pessimistes vous le diront : l'équipe de Tunisie fera comme à son habitude lors de la prochaine Coupe du monde. Elle disputera trois matches et retournera au pays au lendemain du premier tour. Cela était vrai lors des trois éditions successives auxquelles notre team national avait pris part en 1998, 2002 et 2006. L'épopée de 1978 étant loin de toute comparaison. Les plus pessimistes n'ont pas tort, dans la mesure où lors de ses trois dernières participations à la Coupe du monde, l'équipe de Tunisie ne pouvait pas rivaliser avec ses concurrents, notamment sur les plans physique et mental. La défaite de l'équipe de Tunisie face à son homologue espagnole au Mondial d'Allemagne en 2006 en est la parfaite illustration de la faille qui nous sépare des grandes nations du football, mentalement et physiquement. Souvenons-nous de ce match-là. Jawhar Mnari a surpris les Espagnols par un but marqué tôt à la 8e. La Tunisie a fait de la résistance jusqu'à la 70e avant de fléchir lamentablement. Raul (71e) et Torres (76e et 90e) ont anéanti, l'espace de vingt minutes, les espoirs de toute une nation qui a cru soixante-dix minutes durant à sa bonne étoile. Les temps semblent avoir bien changé depuis. La Tunisie s'est rapprochée du gotha mondial. Ce sont les chiffres de la Fifa qui le disent, mais pas seulement : le 23 mars dernier, la Tunisie a infligé à l'Iran sa première défaite depuis trois ans. Quatre jours plus tard, le team national a confirmé tout le bien qu'on pensait de lui, en enchaînant par une deuxième victoire d'affilée contre le Costa Rica. Certes, il s'agit de matches amicaux, mais ils furent disputés contre deux géants du football mondial. Deux belles victoires en perspective, puisque la manière y était, outre que les nouveaux venus, tels que Seïfeddine Khaoui et Elyès Skhiri, se sont intégrés en un temps record. Bref, les derniers chiffres et statistiques plaident en faveur de la Tunisie. Comme les chiffres ne mentent pas, nous avons le droit de rêver. La qualification au second tour de la prochaine Coupe du monde est dans nos cordes. Il suffit de disputer intelligemment et pleinement les deux premières rencontres, contre l'Angleterre et la Belgique. Mettre les bouchées doubles contre ces deux grandes nations du football nous permettrait de passer un nouveau cap historique. La balle est dans le camp des hommes de Nabil Maâloul.