Par Donia CHAOUCH Hourya s'en est allée, tout doucement, sur la pointe des pieds, à l'image de cette grande dame qu'elle était, toute de discrétion et d'élégance Pendant quatre décennies, avec sa belle voix au timbre chaleureux et sa parfaite diction, elle a œuvré au sein de RTCI, «sa radio» à laquelle elle a voué toute sa vie. Grande professionnelle, perfectionniste, elle avait su garder cette humilité qui faisait qu'elle avait le trac avant chaque direct. Un trac qui la boostait, qui lui permettait à chaque fois d'offrir à ses auditeurs le meilleur d'elle-même. Elle avait le goût des choses simples. Elle aimait la vie et adorait la nature qu'elle célébrait lors de ses émissions (avec les regrettés Larbi Haj Sadok puis Férid Haj Sadok). Pionnière, il y a quarante ans, dans le domaine de la défense de l'environnement, marraine de nombreux projets environnementaux à travers toute la Tunisie, tout au long de sa carrière, elle aura œuvré à faire connaître les parcs naturels de la Tunisie, à faire aimer la nature et les fleurs.( Ne fallait-il pas voir comme un signe du destin, le fait qu'elle soit née un 5 juin, Journée Mondiale de l'Environnement ?). Elle aimait également la musique et en particulier le Tarab qui avait la part belle dans ses émissions. Amie des artistes, elle les recevait chez elle lors de soirées ramadanesques mémorables, immortalisées par leur diffusion à la télévision nationale, lors du vivant de feu Néjib El Khattab. A côté de ses activités professionnelles et associatives, sa plus belle histoire semble être la façon dont elle a mené sa vie au quotidien, avec cette énergie, cette bonne humeur, qu'elle savait transmettre autour d'elle et à travers les ondes. Toujours souriante et élégante, même dans les moments difficiles, fidèle en amitié, Hourya était toujours disponible, généreuse, à l'écoute des autres. Altruiste, elle l'était. Elle vivait pour les autres plus que pour elle. Faisant preuve de bienveillance, de respect et de tolérance, jamais elle ne s'est adonnée à la médisance. Grande patriote, elle éprouvait un amour incommensurable pour la Tunisie, loin des guerres de clans et de la politique. Aujourd'hui, Hourya s'en est allée, mais elle restera vivante dans le cœur de tous ceux qui l'ont connue et aimée: sa famille, ses amis, ses collègues et ses chers auditeurs qui garderont d'elle le souvenir d'une grande Dame.