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Le bel hommage des artistes à Iskander Khelil et à ses guignols
Publié dans Le Temps le 31 - 12 - 2015

Le Lions Club Nabeul les Jasmins a rendu un hommage au père des guignols Skander Khelil qui nous a quittés récemment. En plus d'expositions, et d'un film documentaire sur sa vie et son oeuvre, le portrait et la vie de l'homme ont été retracés par ses amis, ses proches, des artistes, des comédiens, des réalisateurs, des chanteurs, des producteurs audiovisuels et des poètes.
Un portrait de l'artiste, illuminé par quelques bougies. Des larmes, bien sûr, mais aussi des chants et quelques rires. Le charisme de l'artiste, son talent, sa grandeur d'esprit, ont été rappelés à travers des témoignages vibrants, par ceux qui l'ont côtoyés de près« C'est une perte pour la nation. Iskander Khelil est un grand et il le restera » , a reconnu l'ensemble des personnalités qui se sont succédées au pupitre, pour témoigner de l'homme. Rached Khayati a mis en valeur le parcours professionnel et la créativité artistique d'Iskander, soulignant qu'il a su s'imposer sur la scène artistique nationale à travers des shows uniques et des représentations féeriques et humoristiques distinguées. Abdelhafidh Hergam, ex PDG de la télévision tunisienne a défendu les qualités du regretté. « Aujourd'hui, s'éteint une étoile de notre grand pays et disparaît à jamais le nom d'une célébrité du monde artistique et une illustre figure de la télévision tunisienne. Un artiste que tous les enfants de ce pays, à l'intérieur comme à l'extérieur, ont aimé et idolâtré pour ses guignols rôles, son talent exceptionnel. C'était un acteur de caractère. J'ai eu la chance de collaborer avec lui. Il me rendait souvent visite. En toute logique, ses œuvres sont une réussite. Avec un jeu de scène typique, il a réussi à élargir de plus en plus son public. L'art était pour lui un mode de vie, un univers de rencontres et de partage » a-t-il fait remarquer « C'était un producteur d'une grande sagesse, un artiste convaincu, un homme à principes, jaloux de son identité, doublé d'une générosité inégalable et d'un humanisme extraordinaire » soutient le metteur en scène Néjib Moussa, évoquant ses grandes qualités humaines et professionnelles » . Habib Karma a tenu à témoigner « Il était plus qu'un ami. On se rendait visite fréquemment et à chaque fois qu'on se voyait, on évoquait Paris et ses endroits préférés. » « Il aimait la cuisine du terroir . Il adorait les artistes à l'intérieur comme à l'extérieur. Il ne disait jamais non, quand il s'agit de la cause de la Tunisie » a ajouté Belghith Sayadi. L'humoriste Jaloul Jelassi a souligné qu'Iskander Khelil était le précurseur du concept des guignols à la télévision tunisienne par ses fameux El Kalabes. Iskander a révolutionné l ́audiovisuel arabe. Une première dans l ́histoire de la télévision tunisienne où les hommes politiques sont tournés en dérision avec un humour décalé, dans un langage proche des Tunisiens »Des témoignages qui sont loin d'être du verbiage. Le départ d'Iskander Khelil laisse évidemment un grand vide dans le monde de la culture. Il a inventé le mythe des guignols et du karaoké et il a été, durant toute sa carrière, un excellent producteur. Etre à cheval sur ces deux segments n'est pas chose facile», explique l'ex PDG de la télévision tunisienne Mohamed Chelbi. De plus, nous apprend-il, «il est une chose que très peu de gens connaissent de Khelil; c'était quelqu'un qui adore chanter et qui chante parfaitement bien. Il a une voix extraordinaire et il aimait chanter» explique Belghith Sayadi. Pour le comédien Raouf Ben Yaghlane, le parcours d'Iskander est particulier. « Il était un professionnel chevronné. Ses talents, ses compétences, son assiduité, son pragmatisme et son doigté furent très tôt détectés. C'est un bon vivant. Il aime la vie. On regrette l'absence de plusieurs de ses amis qui couraient derrière lui pour présenter leur scénario. Mais les absents ont toujours torts !» Et comme l'a affirmé, le frère d'Iskander, Hatab Khelil,«Si je cherche tous les jolis et gentils mots dans tous les dictionnaires du monde, je n'en trouverai pas un seul qui pourrait qualifier comme il se doit la bonté de mon frère, cet artiste qui a tant donné au monde de l'art et de la culture »

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