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La politique des nains
chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 10 - 2010


Par Hmida BEN ROMDHANE
Le commentateur israélien Ari Shavit a écrit dans sa dernière chronique au journal Haaretz que «Benyamin Netanyahu pense qu'il était sorti du ventre de sa mère dans le but de sauver le peuple juif et la civilisation occidentale du danger iranien». A voir l'obsession que fait le Premier ministre israélien du programme nucléaire de l'Iran, on est tenté de souscrire à l'allégorie d'Ari Shavit.
Cette obsession semble avoir un effet paralysant sur le gouvernement israélien dont le chef, Benyamin Netanyahu, à l'instar du lieutenant Drogo dans le roman de Dino Buzzati «Le désert des tartares», donne l'impression de se tenir immobile à la lisière du désert iranien, avec des jumelles braquées sur le complexe nucléaire de Natanz, attendant le lancement des premiers missiles iraniens vers Israël. Il risque d'attendre autant que le héros de Dino Buzzati.
Car, à supposer que les Iraniens arrivent d'ici un an ou une décennie à produire une bombe nucléaire, ils ne sont pas assez fous pour la lancer sur un pays qui en possède deux cents. La propagande israélienne, relayée par certains médias occidentaux, tente depuis longtemps d'accréditer l'idée que les mollahs iraniens sont des gens dangereux, irrationnels et que le monde commettrait une grave erreur s'il ne les surveillait pas étroitement et continuellement.
La vérité est que, depuis près d'un tiers de siècle qu'ils sont au pouvoir, les mollahs iraniens ont largement prouvé qu'ils sont des politiciens talentueux, des diplomates chevronnés et des négociateurs habiles. Les fanfaronnades d'Ahmadinejad relèvent de la guerre des nerfs plutôt que des préparatifs de la guerre nucléaire. Et à supposer qu'il ait les moyens de rayer Israël de la carte comme il dit, il sait très bien que la moindre action entreprise dans ce sens ne peut pas ne pas provoquer la disparition de l'Iran de la carte.
La vérité aussi est, depuis près d'un demi siècle d'occupation des terres palestiniennes et syriennes, les gouvernants israéliens ont largement prouvé qu'ils sont de piètres politiciens qui, année après année, se sont appliqués avec un zèle incroyable à pousser leur pays dans l'impasse et la région au bord de l'explosion.
Depuis 1979, année de leur arrivée au pouvoir en Iran, les mollahs iraniens n'ont mené qu'une guerre, celle qui leur fut imposée par Saddam Hussein en septembre 1980, très probablement à l'instigation de pays occidentaux qui avaient du mal à accepter l'idée que leur ami le Shah fût remplacé par un vieillard enturbanné. Cette guerre avait duré huit ans, et était d'autant plus dévastatrice pour les deux pays que le président américain, Ronald Reagan, avait estimé qu'il était de l'intérêt des Etats-Unis d'armer l'Irak ouvertement et l'Iran secrètement. Ce fut la première et la dernière guerre de l'Iran en près d'un tiers de siècle.
Il serait intéressant de passer en revue ici les drames les plus significatifs engendrés par le comportement d'Israël au cours du dernier tiers de siècle. Citons de mémoire la guerre de 1978 contre le Liban; le bombardement du réacteur Osirak en 1981; la guerre dévastatrice contre le Liban en 1982, avec en prime Sabra et Chatila et l'occupation du Sud-Liban pendant 18 ans; le bombardement de Hammam-Chatt en 1985 avec des dizaines de victimes palestiniennes et tunisiennes; la répression pendant près de 5 ans sur une base quotidienne de la première Intifadha déclenchée en décembre 1987; la répression, plus terrifiante encore, de la deuxième Intifadha en 2000; guerres dévastatrices contre la ville de Jénine en 2002, contre le Liban en 2006, contre Gaza en 2008, sans parler des centaines, peut-être des milliers de bombardements, de raids aériens et d'interventions terrestres de l'armée israélienne en Cisjordanie et Gaza depuis la signature des accords d'Oslo en 1993.
En dépit de ces trois décennies sanglantes, la propagande israélienne, relayée par des médias occidentaux, s'égosille à nous convaincre que le danger mortel qui guette les Arabes vient de l'Iran, que la route de Jérusalem ne passe plus par Bagdad maintenant mais par Téhéran, qu'Arabes et Israéliens ne goûteront aux délices de la paix qu'après la disparition du danger iranien et autres absurdités du même genre.
La vérité, enfin, est que le gouvernement israélien s'accroche à la fiction du danger iranien comme à une bouée de sauvetage. Depuis des années, les politiciens israéliens l'utilisent comme prétexte pour saborder toute initiative de paix. Netanyahu aujourd'hui, tout comme ses prédécesseurs hier, ne veut visiblement pas entrer dans l'histoire comme celui qui a fait la paix, car la paix est catastrophique pour lui, puisqu'elle veut dire la division de Jérusalem et la restitution des territoires occupés en 1967.
C'est pour maintenir cette perspective à distance que Netanyahu multiplie les prétextes consternants et pose les conditions déroutantes pour ne pas avoir à négocier une solution au problème israélo-palestinien. Sa dernière «sortie» est que «les Palestiniens ne sont pas prêts pour la paix parce qu'ils refusent de reconnaître la judaïté de l'Etat d'Israël.» Quand on entend de telles futilités, on ne peut qu'approuver encore une fois le collègue du Haaretz, Ari Shavit, quand il affirme que «les politiciens israéliens sont des nains». Et de fait, c'est parce qu'ils sont des nains qu'ils sont incapables de prendre à bras-le-corps les problèmes gigantesques du Moyen-Orient. Que fait un nain quand il est confronté à un problème gigantesque ? Il s'immobilise. C'est ce que fait aujourd'hui le gouvernement Netanyahu. Mais jusqu'à quand ?


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