«Quelle que soit l'issue des négociations, le chef de gouvernement ne peut être changé qu'en cas de démission ou en cas de retrait de confiance. Et dans les deux cas de figure, le parlement aura son mot à dire», c'est l'essentiel à retenir du message du président Caïd Essebsi aux participants à la réunion dite la réunion des présidences tenue vendredi 25 mai courant au palais de Carthage pour avaliser le Document de Carthage II (une feuille de route ou un programme de salut national comprenant 63 points) et décider du sort du prochain chef du gouvernement qui aura à mettre en exécution le programme en question: Youssef Chahed ou une autre personnalité qui attend maintenant qu'Ennahdha avec ses 69 députés se range du côté de l'Ugtt et de Hafedh Caöd Essebsi et comprenne que le chef de l'Etat ne trouve plus ne trouve plus qu'inconvénient à ce qu'il lâche Youssef Chahed «mais en contrepartie d'assurances sérieuses qui lui promettent de préserver les ministères qui sont actuellement sous sa coupe et d'arracher aussi la présidence de quelques municipalités où le jeu des alliances pourrait lui jouer de mauvais tours». Comme la laissant entendre certains observateurs qui ont pris l'habitude des déclarations présidentielles à deux degrés et de suivre les rencontres publiques a huis clos entre les différents acteurs du paysage politique (notamment l'Ugtt et Ennahdha) avec le sentiment qu'il y a toujours du nouveau quand Noureddine Taboubi rencontre Rached Ghannouchi ou Hadhedh Caïd Essebsi, en ces temps de tractations interminables et d'accords ou consensus qui peuvent tomber d'une heure à l'autre. Et la fameuse phrase du chef de l'Etat : le changement du chef du gouvernement passe inévitablement par le parlement». (Voir l'article de Karim Ben Said dans la presse du samedi 26 mai sous le titre «l'impasse» semble avoir donné le feu vert pour que les tractations démarrent entre l'Ugtt et Ennahdha dans le but de parvenir à la formule constitutionnelle idéale dans le but de pousser Youssef Chahed à la porte de sortie mais «en lui préservant les signes de respect et d'estime auxquels il a droit» comme l'a souligné le chef de l'Etat. Et la sortie honorable et aussi constitutionnelle signifie une motion de retrait de confiance à soumettre au Parlement invitant les députés à décider du sort de Youssef Chahed. Comme la recevabilité de la motion de retrait de confiance (censure) nécessite que 73 députés au moins y opposent leurs signatures, ce que Nida Tounès n'est pas en mesure de garantir vu que l'effritement de son bloc parlementaire, il est devenu urgent, impératif et incontournable que les députés d'Ennahdha adhèrent au projet de la motion de censure et y apportent leur aval. Hier, Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'Ugtt a entamé ce que les syndicalistes appellent «les rencontres de concertation sur la situation générale dans le pays» en recevant Rached Ghannouchi, président d'Enndhaha pour examiner les résultats auxquels a abouti la rencontre du palais de Carthage et convenir sur la position à prendre lors de la rencontre prévue, lundi 28 mai dans l'objectif de décider du fameux point 64, objet de discorde entre les signataires du Document de Carthage. Faut-il être un grand stratège pour comprendre que Noureddine Taboubi a rencontré Rached Ghannouchi pour le convaincre de se rallier au camp des partis et organisations qui exigent le départ de Youssef Chahed ? Il n'est pas possible pour le moment de répondre par un oui affirmatif ferme à cette question. Sauf qu'en essayant de recouper les informations, on peut avancer que la question de lâcher Youssef Chahed par Ennahdha n'a pas échappé à l'entretien Taboubi-Ghannouchi et que le patron de Montplaisir aurait reçu des assurances de la part de l'Ugtt. Et ces assurances «seraient révélées de la réunion exceptionnelle que tiendra la commission administrative nationale au cas où l'impasse viendrait à perdurer et dans le cas d'un scénario de reconduite de Youssef Chahed. Ce sera alors, indique-t-on à l'Ugtt, l'occasion de signifier clairement son retrait du Document de Carthage.