Le 31 mai et le 1er juin, la maison de la culture Ibn-Rachiq accueille la 12e édition de Tunis Tout Court. Organisée comme chaque année par l'Association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique (Atpcc), la manifestation propose cette année au public une programmation de courts-métrages entre premières expériences et expériences confirmées. La soirée du 31 mai est composée des films «Aya» de Moufida Fadhila, «Eidos» de Rami Jarboui, «Les secrets des vents» d'Imen Al Nasiri, «Apnée» de Insaf Arafa, «Stouch» de Karim Berrhouma et «Farcha» de Issam Bouguerra. Le lendemain, les projections se poursuivent à la maison de la culture Ibn-Rachiq, toujours à partir de 22h, avec «Noces d'épines» de Mirvet Meddini Kammoun, «Le silencieux» de Oussema Azzi, «1999» de Haithem Sakkouhi, «Black Mamba» de Amel Guellaty, «Les Mamelouks» de Mohamed Ajbouni et «Aquarium» de Youssef Sanhaji. Le challenge de la survie Contre vents et marées, l'Atpcc perpétue la tradition de l'une de ses manifestations emblématiques, Tunis Tout Court. Ces journées consacrées au court-métrage tunisien étaient pendant des années l'unique plateforme pour les films courts tunisiens. Aujourd'hui, faute de moyens et avec la multiplication de manifestations de par la Tunisie, Tunis Tout court est devenu un relais parmi d'autres pour le court-métrage, qui doit évoluer sur des bases solides pour pouvoir se perpétuer. Seulement, les moyens financiers et logistiques manquent à l'Atpcc pour redonner à Tunis Tout Court comme à l'association la place qu'elles méritent dans le paysage culturel et cinématographique tunisiens. «L'association survit grâce à une subvention de 4 mille dinars accordée annuellement par le ministère des Affaires culturelles, pour la gestion comme pour les activités», déplore le président de l'association Hassen Echi. Pour 2018, cette somme n'a pas encore été versée ce qui amène les membres de l'Atpcc à organiser Tunis Tout Court avec leurs propres moyens. «Nous n'avons même pas d'espace où travailler», ajoute Hassen Echi. En effet, pendant les travaux de rénovation de la maison de culture Ibn-Khaldoun (2016) qui abritait son ancien bureau, l'association a été affectée à un bureau «étroit et insalubre» dans La Medersa El Achouria qui abrite la Maison des associations culturelles. «Un lieu difficile d'accès et qui décourage les membres et les cinéphiles à faire le déplacement et entrave de nouvelles adhésions», décrit le président de l'Atpcc. Les promesses du ministère de tutelle et de la délégation régionale de la culture tardent à se concrétiser. Les membres de l'association continuent pourtant à s'accrocher et à planifier des activités. Ils organisent prochainement deux ateliers en langage cinématographique et sémiologie de l'image et un cycle sur l'adaptation cinématographique des œuvres de Bechir Khraief. En septembre, l'Atpcc organisera une rencontre intitulée «De la critique au cinéma» et dédiée aux expériences de cinéastes qui ont débuté comme critiques de cinéma.