Une équipe qui joue devant, qui marque, et qui peut compter sur plusieurs solutions au milieu, mais fragile en défense, assez légère et qui doit se ressaisir. Les jeux sont presque faits dans la tête de Nabil Maâloul : la liste des 23, les plans de jeu offensif et défensif, et ce qui reste à faire dans le dernier test amical contre l'Espagne, c'est bien de sortir une dernière bonne impression devant un ténor. On a déjà joué deux rencontres, avec du bon et du moins bon. Et beaucoup de choses à corriger si l'on veut aller en Russie avec des arguments solides et éviter de faire de la figuration. Que peut-on retenir de ces deux derniers tests ? Rien que des leçons et des enseignements utiles avant le dernier sprint final pour le mondial. Une équipe qui a changé Par rapport aux éliminatoires, l'équipe de Tunisie a beaucoup changé. D'ailleurs, des joueurs ne sont plus là pour blessures, à l'instar de Msakni et Khenissi, et d'autres ont débarqué et changé le profil de la sélection. Les expatriés récemment ramenés et surtout Hassan, Benalouane, Skhiri, Khaoui ont vite gagné la confiance de Maâloul pour devenir des pièces maîtresses. Cette équipe n'a rien à voir en grande partie avec l'équipe qui a assuré la qualification. De nouveaux joueurs, des cadres qui ne seront pas là comme Msakni ou Khenissi, et d'autres qui reprennent à peine comme Khazri ou Ben Amor. Meilleure qualité ? Une chose est sûre, les solutions offensives sont maintenant plus nombreuses et plus consistantes. On a un Sliti qui de jour en jour et de match en match déroule et réussit le rôle de régisseur. Les solutions offensives au milieu sont la plus grande qualité de la sélection. Même si contre le Portugal, on était en difficulté à suivre le tempo portugais, et que contre des sélections de grand métier, on reste content de la force de réaction et des enchaînements opérés. Ça joue plus vite, la balle sort mieux et on peut espérer encore que la qualité des milieux offensifs sera meilleure avec le retour de Khazri. Ce changement technique, on doit bien le gérer contre la Belgique et l'Angleterre. On ne va certainement pas jouer sur le même niveau, mais d'après ce qu'on a en milieu, on peut s'attendre à de belles surprises. L'autre qualité majeure de cette équipe de Tunisie est la richesse des solutions. Quand vous avez Srarfi, Khalifa, Chaâlali, Ben Youssef, Negguez, ou Ben Mustapha, vous pouvez rêver. Maâloul est un sélectionneur comblé, et c'est à lui de trouver la bonne formule. Seul le poste d'attaquant de pointe reste la plus grande interrogation, mais c'est bien le sélectionneur qui a voulu cela en choisissant des joueurs rapides de contres à mettre en pointe. Fragilité Même si notre équipe revient vite pour monter le bloc, elle reste fragile, et concède des espaces aux adversaires. En deux tests, on a encaissé 4 buts, et on a subi le jeu pour un bon moment. Meriah, Ali Maâloul, Bronn, Ben Youssef, mais aussi les pivots se perdent et manquent de concentration pour permettre à l'adversaire de revenir et de marquer facilement. C'est la plus grande insuffisance que Nabil Maâloul doit corriger d'ici le mondial. Le retour de Ben Amor sera, à notre avis, une solution pour couvrir plus l'axe et empêcher les adversaires de gérer la balle et de trouver la faille dans une défense où les individualités ne manquent pas. L'équipe de Tunisie, et ce n'est pas nouveau, peut montrer, sur une même mi-temps, divers visages et des hauts et des bas. On peut avoir les meilleurs analystes du monde, mais personne ne connaît vraiment ce que vaut cette équipe exactement. C'est le mondial qui s'en chargera. Le plus important en ce moment, c'est de ne pas contracter des blessures, et de stabiliser la formation qui va commencer le mondial. De la qualité, oui, on en a, des changements, il y en a à la pelle, et Maâloul aura l'embarras du choix au milieu. Mais il faudra être beaucoup plus concentré et plus audacieux pour jouer devant et ne pas faire reculer trop le bloc défense. Ça va se jouer plus dans la tête que dans les jambes dans les jours à venir.