Maâloul devra jouer la carte de la rapidité et celle de l'appel de balle incessant contre une Egypte qui joue en vertical. Avec quel plan de jeu évoluera la sélection ce soir ? Tout le monde se pose ardemment cette question. C'est que les stratégies de jeu ne manquent pas et Maâloul hésite encore entre certains schémas et aussi certains hommes. L'effectif offre de bonnes possibilités entre joueurs de grande expérience (Ben Youssef, Sassi, Maâloul, Msakni), d'autres encore qui ont vite réussi à s'imposer (Khenissi, Selliti, Ben Amor), ou d'autres qui attendent vivement leur chance (Laâribi, Jridi...). Sauf que le profil des joueurs ne suffit pas, c'est plutôt le plan de jeu qui va primer. Il y a les qualités des joueurs qui conditionnent les choix du sélectionneur, mais il y a aussi la «tendance tactique» qui reste très importante. Jouer l'Egypte n'est pas une mince affaire tactiquement ; c'est un adversaire qui joue sur un niveau de performance élevé, c'est un grand d'Afrique, une sélection presque complète qui réussit à bloquer «tactiquement» n'importe quel adversaire grâce à sa vitesse d'exécution, son bloc compact, qui peut avancer et reculer selon les circonstances du match; Maâloul a tout fait pour cacher son jeu : même s'il a arrêté les trois quarts de son onze, il laisse planer le doute et préfère jouer la concurrence entre ses joueurs. Deux idées préoccupent Maâloul avant ce match. Faut-il tout changer par rapport aux idées de jeu de Kasperczak? Comment piéger l'Egypte et «dénaturer» son jeu? Techniquement parlant, l'équipe de Tunisie ne ressemble pas à l'Egypte. Nos joueurs ne ressemblent pas aux Egyptiens à tous les niveaux. Nous jouons face à une Egypte qui joue en vertical : pas de possession de balle longue, des passes directes en vertical vers Salah, Kahraba et Sobhi, un bloc compact, dense autour de 3 défenseurs axiaux, une option pour jouer les contres en comptant sur les démarrages de Salah en premier lieu. Si on s'amuse à jouer en largeur, cherchant à user l'adversaire ou à jouer des balles aériennes pour l'attaquant de pointe, ce sera difficile de trouver la faille. Le milieu créatif... La rapidité d'exécution, les passes courtes dans l'intervalle, beaucoup de mouvement et d'appels de balle, des renversements de jeu et surtout une précision et de l'opportunisme pour exploiter les balles qui vont se présenter. Ceux qui ont joué l'Egypte de Cuper ont souffert quand ils ont raté une ou deux occasions. Nos joueurs de milieu, à l'image de Sassi, Ben Amor, Selliti et M'sakni, ont-ils la faculté de jouer court, rapide et «direct»? Avec Kasperczak, notre sélection a atteint des sommets techniques au premier tour de la CAN avant de tomber contre le Burkina Faso. Quelque chose va changer dans la manière de jouer de la sélection de Maâloul : plus de mordant, plus d'abnégation et du mouvement pour déverrouiller le bloc égyptien. La présence du public aidera beaucoup nos joueurs à jouer avec le cœur. Ils seront transcendés et obligés de se racheter après les dernières prestations, et devant 40.000 personnes qui aiment ces duels acharnés Tunisie-Egypte. Le terrain va apporter des éléments nouveaux. Maâloul a beaucoup de solutions en main : le plus dur sera de manier une Egypte très appliquée et qui ne pardonne pas le moindre moment d'hésitation. Le «technique» peut être insignifiant par rapport à ce que font et décident les joueurs.