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Les ambitions des promoteurs face aux blocages
PME, START-UP, MICROENTREPRISES
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 06 - 2018

Les solutions demeurent limitées et ne peuvent pas résoudre d'une façon radicale le problème de vente qui se pose avec acuité dans plus d'un secteur. Il ne suffit pas, en effet, de produire, il faut surtout cibler des marchés porteurs intéressés par le produit.
Les gouvernements tunisiens successifs ont toujours prôné l'encouragement de l'initiative privée pour inciter les jeunes diplômés de l'enseignement supérieur à monter leur propre projet sans attendre d'être recrutés dans la Fonction publique, sachant que les recrutements dans les établissements de l'Etat ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre, et ce, dans le but d'alléger l'effectif dans l'administration et réduire, par conséquent, la masse salariale comme exigé par le Fonds monétaire international (FMI). Si, théoriquement, créer un projet est à la portée de tout un chacun, ce n'est pas le cas dans la pratique, puisque plusieurs promoteurs sont découragés de monter leur projet avant même le démarrage du processus de création. Et dire que l'Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation (Apii) a créé un Guichet unique.
Le premier problème qui se pose au niveau du futur promoteur est d'ordre psychologique dans la mesure où ce dernier a peur de ne pas réussir le démarrage de son projet, vu la stagnation du marché. Après tant d'efforts, de va-et-vient pour effectuer des procédures longues et pénibles, le projet est, parfois, voué à l'échec. Cela engendre une déception auprès des jeunes qui ne sont pas disposés à recommencer l'expérience et à y laisser des plumes. Aujourd'hui, certaines banques qui octroient des crédits aux jeunes ainsi que les structures d'appui fournissent un accompagnement du promoteur en étudiant son idée de projet du début jusqu'à la fin. Un suivi est même assuré après le lancement effectif du projet pour s'assurer de sa réussite.
Les cas de réussite des projets sont nombreux, mais les cas d'échec sont également en nombre élevé. Certains promoteurs ont pu, à partir de rien ou d'un microcrédit bancaire, devenir, au bout de quelques années, un véritable empire industriel. La persévérance, la confrontation des problèmes avec des armes bien affûtées et le bon choix des marchés ont fini par porter leurs fruits et assurer la croissance souhaitée de l'entreprise. Encore faut-il que le promoteur croie en son projet et s'y consacre totalement.
Quel secteur choisir ?
La question qui taraude de nombreux jeunes avant même de se lancer dans le monde des affaires est « quel secteur choisir ? ». Ils veulent avoir des réponses complètes sur les secteurs en expansion, les produits qui sont facilement commercialisables aussi bien sur le marché local qu'à l'étranger, les entreprises qui peuvent travailler avec un effectif léger, question de grignoter quelques dinars sur le coût de production. Les jeunes souhaitent également commencer à travailler avec un minimum de matières premières pour éviter les dépenses faramineuses. Or, pour réussir son affaire, il est nécessaire de faire des sacrifices quel que soit le domaine choisi. Il faut savoir également que les entreprises passent par des périodes fastes et d'autres moins favorables. D'où la nécessité de savoir résister aux problèmes pour que l'entreprise demeure sur pied.
Parmi les secteurs qui ont une bonne cote, on peut citer ceux qui sont liés au textile-habillement, aux technologies de l'information et de la communication, à l'agroalimentaire, les composants mécaniques et électriques. Des micro-entreprises et des start-up ont vu le jour pour appuyer les grandes entreprises dans les secteurs précités. L'autre problème qui préoccupe plus d'un promoteur concerne la distribution à large échelle du produit. Dans le secteur de l'artisanat, à titre d'exemple, de nombreux artisans et artisanes trouvent du mal à écouler leurs produits dans la mesure où le marché local est particulièrement exigu. La société civile est entrée en ligne pour aider ces artisans à commercialiser leur production dans des marchés étrangers touchant même le continent américain.
Mais ces solutions demeurent limitées et ne peuvent pas résoudre d'une façon radicale le problème de vente qui se pose avec acuité dans plus d'un secteur. Il ne suffit pas, en effet, de produire, il faut surtout cibler des marchés porteurs intéressés par le produit. Compte tenu d'un pouvoir d'achat érodé de la classe moyenne tunisienne, les achats ont diminué non seulement pour les produits considérés comme «de luxe» mais aussi pour les produits de base comme le poulet, les œufs voire le lait. Dans chaque filière, des problèmes structurels ou conjoncturels ne sont pas encore résolus et cela peut décourager le nouveau promoteur qui a de grandes ambitions et qui voit grand.
Le financement, un problème majeur
En plus de la barrière psychologique, se dresse le problème du financement. Les banques commerciales sont parfois réticentes quand il s'agit d'octroyer un crédit à un jeune pour monter un projet. On craint surtout l'échec du projet et l'incapacité du promoteur à rembourser le crédit. En plus, les jeunes, dans leur majorité, n'ont pas de biens immobiliers à cautionner pour obtenir un financement. C'est pour pallier cette lacune, d'ailleurs, que la Banque tunisienne de solidarité (BTS) a fourni de nombreux microcrédits en assistant les jeunes dans la réalisation de leur projet. Le jeune n'a pas de caution à présenter mais doit être formé dans le métier qu'il veut pratiquer.
Le jeune doit disposer, généralement, d'un fonds propre comme appui au financement obtenu. A ce niveau aussi, la société civile est entrée en ligne pour octroyer, elle aussi, des fonds de roulement permettant aux futurs promoteurs de lancer le projet avec les moyens du bord. Mieux encore, certaines organisations internationales ont mis en place des lignes de crédit afin d'encourager la création de micro-entreprises et de PME pour réduire, un tant soit peu, le taux de chômage, tout en donnant l'occasion aux habitants des régions intérieures de rester chez eux et éviter, par conséquent, l'exode rural.
L'une des associations qui se sont distinguées dans le microcrédit est incontestablement «Enda tamweel» qui a réussi à financer plusieurs projets dans le domaine de l'artisanat et des petits métiers en fournissant l'accompagnement nécessaire aux jeunes promoteurs pour qu'ils réussissent à s'intégrer dans le circuit économique sans encombre. D'autres associations de développement avaient également octroyé ces microcrédits grâce à un financement de la BTS. Parmi les projets financés, on compte plusieurs qui ont réussi leur pari et d'autres qui n'ont pas pu faire long feu.
Les perspectives des microprojets
L'essentiel est de préserver cette stratégie de promotion des PME et des microprojets qui ont des perspectives prometteuses dans tous les pays du monde. Il est possible de développer des start-up sans consentir un investissement colossal. Dans le cadre de l'économie solidaire et sociale, un groupe de jeunes peut s'allier pour constituer une seule entreprise dans un secteur donné. Ainsi, ils seront en mesure de réunir la somme nécessaire en tant que fonds de roulement et de contracter un crédit bancaire. Tous les fondateurs de la société doivent être bien formés dans le métier à exercer. On peut faire appel également à des capitaux extérieurs pour financer le projet au lieu de recourir uniquement aux banques.
C'est que certains hommes d'affaires qui disposent de fonds cherchent des jeunes qui sont en mesure de fructifier l'argent dans un projet et de partager le coût. C'est une bonne idée à développer. Une base de données des capitaux disponibles et qui peuvent être utilisés dans des projets — consultable par les jeunes promoteurs — doit être constituée et actualisée régulièrement. La création et le financement de PME et de microcrédits doit être, en définitive, l'affaire des opérateurs économiques avec un appui des autorités publiques.
Les microprojets et les start-up ne peuvent réussir à l'avenir que si toutes les parties prenantes mettent la main à la pâte en appliquant une stratégie de promotion de ce type d'entreprises. Tous les problèmes soulevés par les promoteurs ou les porteurs d'idées doivent être aplanis dans les meilleurs délais pour que la création d'entreprise soit un acte simple et facile. La mise à niveau de l'administration doit, de même, être effectuée en donnant l'importance aux ressources humaines qui sont appelées à bénéficier de sessions de formation et de réadaptation.
Repères...
Certains jeunes diplômés ne veulent pas exercer des fonctions qui ne correspondent pas à leur profil et préfèrent rester au chômage, le temps de trouver l'opportunité recherchée.
Plusieurs jeunes sans qualification précise émigrent, parfois de façon irrégulière, dans un pays européen pour effectuer un travail précaire mais bien payé. Ils ne sont pas toujours affiliés à la sécurité sociale.
L'économie solidaire et sociale présente plusieurs opportunités aux jeunes qui peuvent monter leurs projets en se regroupant dans une même entreprise. En outre, l'achat de matières premières et la vente de produits finis sont vendus en commun.
Le fonds propre fait souvent défaut chez le jeune diplômé qui cherche en vain à trouver un financement pour réaliser son projet. Le recours aux bailleurs de fonds n'est pas toujours couronné de succès.
Certains porteurs d'idées ne sont pas bien informés sur les mécanismes de financement et d'encadrement disponibles en Tunisie et qui n'exigent pas de garanties pour fournir des services précieux pour la création d'entreprises.
L'apport des capitaux nationaux ou étrangers n'est pas bien exploité par nos promoteurs. Une base de données comportant les différents capitaux destinés au financement des projets devrait être mise en place.


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