Le syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie (Spot) vient d'opposer un refus catégorique aux deux projets de loi visant à modifier le décret relatif à l'organisation de l'exploitation des officines de détail et l'arrêté fixant les conditions d'établissement des listes d'attente. Le Spot refuse les deux nouveaux projets de loi élaborés sans concertation avec le syndicat. Il appelle les officinaux à la participation massive à l'assemblée générale extraordinaire qui sera tenue le 26 juin pour prendre les décisions qu'ils jugeront nécessaires. Le Syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie (Spot) vient d'opposer un refus catégorique aux deux projets de loi visant à modifier le décret n° 92-1206 du 22 juin 1992 relatif à l'organisation de l'exploitation des officines de détail et l'arrêté du 26 août 1993 fixant les conditions d'établissement des listes d'attente. Deux projets élaborés sans aucune consultation avec le Spot, nous souligne son président, Mustapha Laâroussi. Il a tenu à confirmer que toute modification des textes de loi doit être entreprise dans le cadre d'étroites concertations avec toutes les parties prenantes, c'est un principe qui doit être respecté par le ministère de la Santé. La réforme doit être globale ou non et avec la participation du Spot, martèle-t-il. Le décret élaboré par le ministère de la Santé sans concertation avec le Spot aura des conséquences désastreuses sur les officines, a-t-il ajouté. Le décret en question porte une baisse généralisée du numerus clausus et du zonage touchant les deux catégories d'officine, fait remarquer le Spot dans une lettre d'information à l'intention des pharmaciens d'officine. Selon les estimations faites par le Spot, le décret touchera quasiment toutes les communes et toutes les délégations en termes de création de nouvelles officines. Environ 4.000 officines seront créées, engendrant ainsi une accélération vertigineuse de la fréquence de création. Autre mesure qui menace l'avenir et la survie de l'officine. Selon l'article 5 de ce décret, le critère de viabilité n'est plus le principal critère pour la création des officines. Il est relégué en troisième position derrière «le besoin de santé publique et la proximité du médicament au citoyen» ainsi que la création d'emplois qui restent des critères subjectifs à la solde de l'administration, d'après le Spot. Sans compter une autre mesure discriminatoire visant à éliminer exclusivement les officinaux des listes d'attente et sans contrepartie. Selon son président Mustapha Laâroussi, le Spot rejette catégoriquement le décret et appelle tous les officinaux à prendre part à l'assemblée générale extraordinaire qui sera tenue ce mardi 26 juin pour prendre les décisions qui s'imposent.