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La mobilisation s'internationalise
Criminalité et délinquance chez les jeunes
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 07 - 2018

Recrudescence des actes de violence dans les stades, dans les dortoirs universitaires et dans le monde virtuel. Le fléau est mondial. Par ailleurs, les études ont démontré que de la délinquance à la criminalité puis au terrorisme, le pas est très vite franchi. Hier et aujourd'hui, à Tunis, une conférence internationale, organisée par la présidence de la République et le Centre de Genève pour le contrôle démocratique des forces armées, tentera d'établir un état des lieux des mécanismes et initiatives actuels de lutte et de prévention contre la criminalité chez les jeunes et d'encourager l'échange d'expertises dans un contexte mondial marqué par la montée des violences et de la criminalité
La protection des jeunes contre la délinquance et la criminalité pose le défi de la criminalité chez cette catégorie d'âge en Tunisie où 25% de la population est âgée de 15 à 29 ans. La révolution n'a fait que compliquer la donne. Nos jeunes ne font plus confiance aux institutions publiques comme en témoigne le faible taux de participation aux dernières élections municipales. Le dialogue semble rompu et difficile à restaurer, notamment entre les jeunes et les institutions sécuritaires. Exclusion sociale, marginalisation et pauvreté accentuent le non-respect des lois et multiplient les risques de sombrer dans le monde de la délinquance et de la criminalité à un âge précoce.
Un taux de criminalité préoccupant
Les chiffres de la population carcérale publiés en 2016 par le ministère de la Justice sont révélateurs de la haute proportion des jeunes en conflit avec la loi. Sur les 23.553 détenus, prévenus ou condamnés, 48% ont entre 18 et 30 ans, ce qui explique la gravité de ce phénomène et l'urgence de mettre en œuvre une stratégie de lutte contre la délinquance et la criminalité.
Ce problème ne se pose pas seulement en Tunisie, mais également dans la majorité des pays, selon les participants à la conférence internationale organisée par la présidence de la République et le Dcaf les 4 et 5 juillet aux Berges du Lac et à laquelle ont pris part des représentants des ministères, des experts étrangers et de hauts cadres dans le domaine de la sécurité.
Les infractions les plus courantes enregistrées dans notre pays sont la consommation et la vente de stupéfiants, les vols et le port d'armes, les homicides, le terrorisme et le blanchiment d'argent. Chez les mineurs, les statistiques du délégué général à la protection de l'enfance de 2015 montrent que les taux les plus élevés de criminalité sont atteints à 15 et 17 ans dans la majorité des cas pour des infractions telles que les vols avec 57% et les agressions violentes 32.3%.
L'amiral Kamel Akrout, premier conseiller à la sécurité nationale auprès du président de la République, a mis en exergue les menaces qui planent sur nos jeunes en raison de la recrudescence des actes de violence dans les stades et les dortoirs universitaires ces derniers temps, tout en pointant du doigt les grands dangers issus du monde virtuel qui demeure sans contrôle sur fond de démission parentale. Une démission qui constitue un facteur majeur de la délinquance juvénile.
Selon l'orateur, une conférence nationale sera tenue très prochainement autour de l'éducation de l'enfant à la citoyenneté pour le responsabiliser et le préparer à participer à la vie en lui faisant assumer ses devoirs de citoyen à l'égard de la communauté.
De la délinquance à la criminalité et au terrorisme
Plusieurs aspects de la criminalité ont été passés au crible par les participants, dont notamment les facteurs de risque, les mécanismes de coordination, le rôle de la société civile dans l'analyse et l'observation de la criminalité chez les jeunes. Les méthodes pour développer une stratégie locale de prévention de la criminalité, les prérogatives et outils des collectivités locales à cet effet, ainsi que les bonnes pratiques internationales en matière de sécurité communautaire, ont été exposés, à cette occasion, par les participants.
Les experts se sont aussi penchés sur le rôle de l'éducation, tant au sein de la famille que de l'école, dans la prévention de la criminalité chez les jeunes, les méthodes et outils pour prévenir la violence en milieu scolaire grâce à la coordination entre les familles, les institutions scolaires, sociales et médicales, les liens qui peuvent exister entre la petite délinquance et l'extrémisme violent et le rôle que peuvent jouer la famille et les différents partenaires de prévention avec les autorités religieuses et les secteurs scolaire et associatifs .
De la délinquance à la criminalité et au terrorisme, le pas est très vite franchi. Le psychiatre Sofiene Zribi nous rappelle dans ce contexte les paroles de Nietzche : « Ce n'est pas le doute qui rend fou mais la certitude », une certitude qu'on retrouve surtout chez les jeunes extrémistes, souligne-t-il dans son intervention se rapportant aux « processus cognitifs et la radicalisation ». La radicalisation est un processus dynamique et complexe qui mène un individu à un mode de pensée unipolaire qui réorganise sa compréhension du monde et réduit son sens critique, ajoute-t-il.
Selon certaines études, il est possible d'intervenir pour «déradicaliser» les personnes qui ont rejoint des groupes terroristes. «Au lieu de les mettre en prison, il faut leur redonner une dignité, les traiter avec respect et leur apprendre un métier pour qu'ils puissent réintégrer la société et y trouver leur place ». Le principal facteur qui incite une personne à s'associer à un groupe radical, c'est un sentiment d'impuissance face à une douleur sociale, une quête de sens mais ce ne sont pas des malades mentaux, ils sont plutôt victime d'une propagande terroriste.
L'orateur a souligné cependant la nécessité de ne pas mettre les terroristes dans la même cellule et de faire « éclater leur union communautaire », tout en prenant en considération la nécessité de les accompagner dans un contexte de non-répression, ce qui nécessiterait une approche globale impliquant toutes les parties prenantes. Mais il faut souligner qu'aucun pays n'a réussi à éradiquer ce phénomène, a-t-il conclu.
Riche en enseignements, la conférence s'est fixé, comme objectif l'établissement d'un état des lieux des mécanismes et initiatives actuels de prévention et de lutte contre la criminalité chez les jeunes et l'encouragement de l'échange d'expertises dans un contexte mondial marquée par la montée de la violence et la criminalité.


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