Aujourd'hui, en Tunisie, le débat se concentre plus ou moins autour d'un nouveau modèle économique, à savoir l'économie sociale et solidaire; et depuis le soulèvement du 14 janvier 2011, je continuais dans le cadre des travaux de notre association (Union mutuelle en micro-assurance) Umma qui a pour objectifs de diffuser la culture de la micro-assurance et de convaincre les parties prenantes de la nécessité de prendre en considération une nouvelle donne d'inclusion économique et sociale qui est la micro-assurance, cette nouvelle forme d'assurance destinée au marché des faibles revenus et qui permet d'une manière ou d'une autre à une large population exclue du circuit économique formel de le réintégrer en lui offrant une gamme diversifiée de couvertures en micro-assurance. Jusqu'à nos jours, le code des assurances tunisien ne reconnaît pas la micro-assurance en tant que branche d'activité. Pourtant, l'article 69 du code énonce la possibilité d'établir une convention cadre entre l'association professionnelle des compagnies d'assurances et l'association professionnelle des institutions de micro-finances. Dans ce sens, notre association invite les autorités compétentes à intégrer la micro-assurance au niveau de l'article premier du code des assurances comme premier pas et progressivement vers la mise en place des institutions de micro-assurance tel est le cas des IMF (institution de micro-finance), ce qui va augmenter le taux d'employabilité dans le secteur. Il paraît que le ministère des Finances représenté par le Comité général des assurances (CGA) est en train de mettre en place un projet de ratification du code des assurances qui va toucher plusieurs articles et nous attendons de voir en tant qu'association se concrétiser un esprit de collaboration participatif de la part des parties prenantes afin de donner notre vision dans la ratification du code des assurances au niveau du point qui concerne l'ajout d'un nouvel article intitulé «La micro-assurance» et ce que nous proposons dans ce sens, c'est la mise en place d'une stratégie nationale pour la micro-assurance en Tunisie et faire participer la société civile dans cette stratégie et aussi donner notre avis à propos de la vente à distance et la peur que cette nouvelle pratique va faire disparaître des postes d'emplois au niveau des sièges et délégations régionales des compagnies d'assurances. Dernièrement, le parlement à adopté le projet de loi intitulé «le programme de sécurité sociale» qui est une révolution remarquable et porte en lui-même des germes du changement au niveau de la classe défavorisée et pauvre. Reste que nous invitons le ministère des Affaires sociales et le ministère des Finances à collaborer dans le sens de développer cette loi cadre «le programme de sécurité sociale» afin d'intégrer une clause assurantielle qui est la micro-assurance purement orientée vers cette catégorie de population défavorisée, et ce, dans le but de développer la notion d'épargne et de lui assurer un capital futur et non pas se limiter seulement au versement d'une rente viagère. Notre vision en tant que société civile, c'est d'épargner une somme minime du montant à verser aux populations a revenus limités afin de les intégrer dans le circuit économique et les inciter à créer leurs propres emplois progressivement tout en faisant accroître le taux de pénétration de l'épargne dans le PIB (Produit intérieur brut) qui est encore faible dans notre pays. La micro-assurance va permettre de réduire la vulnérabilité des populations actives pauvres en incitant les secteurs public et privé voire les deux ensemble à travers une coopération, à faire ce que ni l'un ni l'autre n'ont réussi à mettre en œuvre pour le moment : c'est de fournir une assurance aux populations pauvres; parce que la micro-assurance ne couvre pas seulement le solde impayé d'un prêt ou offre une assurance prévoyance à l'image des produits d'assurances classiques mais elle peut développer d'autres produits de couverture pour la santé, la vie, les pensions de retraite et d'invalidité comme c'est spécifié dans la convention n°102 concernant la sécurité sociale de l'OIT (Organisation international du travail) et joue par conséquent un rôle dans l'extension de la protection sociale et atteint les groupes exclus de l'assurance sociale courante. Agent d'assurances Président de l'association Umma (Union mutuelle en micro-assurance)