Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Quand la femme rurale se prend en charge ATFD : Conférence nationale sur le renforcement de la participation économique des femmes dans la région du nord-ouest
La conférence nationale de l'Atfd sur le renforcement de la participation économique des femmes dans la région du Nord-Ouest a été l'occasion pour les différents partenaires de mettre le doigt sur les lacunes politiques, administratives, économiques, culturelles et idéologiques jouant au détriment de l'autonomisation des femmes dans le milieu rural et entravant leur accès à leurs droits pourtant légitimes. Mme Raja Dahmani, représentant l'Atfd, a fait part des conditions discriminatoires, dégradantes et précaires qui résument l'environnement socioéconomique des femmes dans les régions du Kef, de Béja, de Siliana et de Jendouba. Elle s'est interrogée, perplexe, sur les divers blocages qui empêchent les femmes de vivre pleinement leur vie de femmes actives, dignes de cette appellation. Place au travail participatif ! La condition économique des femmes dans le milieu rural figure, selon Mme Sabra Banou, directrice du GCI, au cœur de la problématique de genre. Il s'agit d'une Cause qui implique aussi bien les organisations nationales que celles internationales et qui nécessite la mise en place d'une feuille de route annonçant travail participatif, applicable et performant. Il faut dire que les idées et les projets ne manquent pas, tant sur le plan individuel, communal que sur celui institutionnel et associatif. Les interventions des représentantes du ministère de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes âgées, et du ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche disent long sur l'intérêt accru, accordé à la promotion de la femme dans le milieu rural. En effet, selon Mme Héla Ourir, représentant le ministère de la Femme, l'objectif consiste à hisser le taux de participation de la femme rurale dans l'écosystème économique de 20% à 35%. Pour ce, plusieurs programmes ont été établis dont le programme Raida qui encourage à la création des petites et moyennes entreprises féminines sans obligation d'autofinancement. Mme Nawel Jabbès, du ministère de l'Agriculture, a indiqué que 43% de la population active dans le milieu rural sont des femmes, ce qui fait d'elles un pilier fondamental au développement socioéconomique dans ces zones. La contribution des femmes dans le développement économique demeure, hélas, freinée par moult obstacles dont le taux de chômage sur fond de genre, le secteur informel qui absorbe plus les femmes que les hommes, le non-accès aux ressources, notamment à l'eau et à la propriété, le manque d'accès aux droits à la couverture sociale, etc. De la discrimination positive Pour résoudre ces problèmes, le ministère de l'Agriculture multiplie la mise en place de programmes adaptés. Parmi les programmes –phares figure le programme de nutrition dans le milieu éducatif rural. Il consiste à doter des femmes de fermes pour la production de produits agricoles, lesquels seront exploités, entre autres, dans le cadre de cantines scolaires. Financé par la FAO, il a donné lieu à une expérience-pilote dans la région de Nadhour. Autre projet : la création d'unités de vente de produits de terroir labélisés. Pour l'instant, onze unités sont opérationnelles. L'on envisage la création d'autres unités au profit des femmes artisanes. Les manches se retroussent, par ailleurs, pour intégrer le budget sensible au genre dans les budgets institutionnels ; un programme mené en collaboration avec ONU Femmes. Le ministère de l'Agriculture a également réussi à relever le défi, celui de relier 43 mille familles rurales ainsi que 346 établissements scolaires à l'eau potable. Exploiter les domaines de l'Etat au profit de la Cause féminine Mme Halima Jouini, représentant la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme, a attiré l'attention sur les répercussions néfastes de la violence économique faite aux femmes. Elle a interpellé l'assistance sur la mise en application effective de la loi organique sur la lutte contre toute forme de violence faite aux femmes. Elle a saisi l'occasion pour saluer le projet de loi sur l'égalité en héritage, lequel permettra, en réalité, de doter la femme de son droit à la propriété ; un droit qui reste, jusqu'à nos jours, fortement dépendant des caprices d'une société patriarcale. Mme Jouini a suggéré, par ailleurs, la consécration de parcelles de terres relevant des domaines de l'Etat aux femmes dans le milieu rural, notant que la plupart des domaines de l'Etat sont inexploités ce qui est un gâchis.