Kais Saied reçoit les lettres de créance du nouvel ambassadeur du Bahreïn    Les avocats des détenus politiques empêchés de leur rendre visite    Naufrage d'un bateau de pêche à Monastir: Cinq morts, cinq secourus et un marin-pêcheur porté disparu    En 2023, le coût par élève est passé à 2014,7 dinars    Volée il y a 30 ans, une statue de Ramsès II récupérée par l'Egypte    Traitement médiatique des questions liées aux femmes porteuses de handicap : Pousser le débat plus loin    Daily brief régional du 25 avril 2024: Hassi El Frid: Bientôt, plus de 80 projets au profit des femmes agricoles    La SICAM investit 17,150 millions de dinars pour la protection de l'environnement: Une première dans le secteur !    Centre de promotion des Exportations : Une mission d'affaires à Saint-Pétersbourg    Tunisair : Modification des vols en provenance et à destination de la France pour aujourd'hui 25 avril 2024    Vandalisme à l'ambassade de France à Moscou : une fresque controversée soulève des tensions    Kenizé Mourad au Palais Nejma Ezzahra à Sidi Bou Said : «Le Parfum de notre Terre» ou le roman boycotté    Tunisie : Refus de libération pour l'ex-député Walid Jellad, accusé de corruption financière    Par Jawhar Chatty : Le génie tunisien de nouveau à l'œuvre    Augmentation alarmante des cas de rage au cours des trois dernières années    Pourquoi | De la pluie au bon moment...    Accidents de travail : Sur les chantiers de tous les dangers    TRANSTU : 7,5 millions de dinars investis dans la rénovation urgente du réseau ferroviaire    Ahmed Nejib Chebbi : on vise les journalistes pour un seul objectif, museler toute voix indépendante !    Echos de la Filt | Au pavillon de l'Italie, invitée d'honneur : Giuseppe Conte, un parcours marqué par de multiples formes expressives et une poésie romanesque    Safi Said poursuivi suite à son projet pour Djerba    Espagne : Sanchez pourrait être démoli par un scandale de corruption, sa femme aurait croqué la pomme    WTA 1000 Madrid : Ons Jabeur défie Slovaque Schmiedlová    L'Espérance de Tunis vs Al Ahly d'Egypte en demi-finale de la Coupe d'Afrique des clubs Oran 2024    BH Assurance: Distribution d'un dividende de 1,500 dinar par action à partir du 02 mai    Artes : chiffre d'affaires en hausse de près de 22%    Officiel: La Jamaïque reconnaît l'Etat de Palestine    OneTech : clôture de la cession de son activité d'emballage pharmaceutique Helioflex au profit du groupe Aluflexpack AG    CONDOLEANCES : Feu Abdelhamid MAHJOUB    Volley | La Mouloudia de Bousalem vice-champion d'Afrique : Un cas édifiant !    Météo : Temps passagèrement nuageux et températures entre 18 et 26 degrés    Le ST reçoit l'USM samedi : Un virage majeur    Ligue des champions – Demi-finale retour – Mamelodi Sundowns-EST (demain à 19h00) : Pleine mobilisation…    Mabrouk Korchid : aucune interview que je donne n'est un crime !    Aujourd'hui, ouverture de la 9e édition du Festival International de Poésie de Sidi Bou Saïd : Un tour d'horizon de la poésie d'ici et d'ailleurs    La Tunisie invitée d'honneur au Festival international du film de femmes d'Assouan 2024 : En l'honneur du cinéma féminin    Ridha Zahrouni : il n'y a pas de stratégie de lutte contre la violence en milieu scolaire    L'EST demande une augmentation des billets pour ses supporters    Nominations au ministère de l'Industrie, des Mines et de l'Energie    Le Chef de la diplomatie reçoit l'écrivain et professeur italo-Tunisien "Alfonso CAMPISI"    Stade d'El Menzah : Une étude de faisabilité sous l'œil des experts Chinois    Géologie de la Séparation : un film tuniso-italien captivant et poétique à voir au CinéMadart    Hospitalisation du roi d'Arabie saoudite    L'homme qui aimait la guerre    Foire internationale du livre de Tunis : vers la prolongation de la FILT 2024 ?    Brésil: Elle vient à la banque avec le corps de son oncle pour avoir un prêt en son nom    Soutien à Gaza - Le ministère des Affaires religieuse change le nom de 24 mosquées    Un pôle d'équilibre nécessaire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Avec deux anecdotes et trois blagues, on prétend faire du théâtre»
Interview avec Abdelaziz Mehrezi
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 07 - 2018

Les temps sont durs. Abdelaziz Mehrezi, cet artiste discret et comédien chevronné, le dit avec ses mots dans «Ichhad ya layem», un monodrame cruel de vérité. Il nous parle aussi de ses débuts, de sa carrière et livre quelques conseils aux jeunes qui se lancent dans le théâtre: ceux, bien sûr, qui veulent écouter.
Parlez-nous de votre nouvelle pièce !
Elle a été déjà présentée dans le festival international du monodrame de Carthage le 3 mai, à la Cité de la culture. J'en suis à ma deuxième représentation à «Layali El Abdelya». Dans cette œuvre, il y a un côté audacieux qui s'y est exprimé. J'ai considéré que les enjeux sont importants et qu'il faut dire les choses comme elles sont. Je passe en revue les événements tout au long de ces sept années de la révolution. Je parle de tout le monde sans nommer personne. J'ai préféré placer mon propos sur le mode de l'insinuation, mais tout le monde comprendra de qui je parle et qui je vise. C'est un choix. Outre le fait que je ne veux offenser personne, je n'aime pas le discours direct. Certes, certains se sentiraient blessés ou visés mais personne ne peut dire qu'il y a diffamation. C'est une critique dénuée de toute violence verbale.
Parlez-nous de votre parcours...
J'ai cinquante et un ans de carrière. J'ai été recruté en 1969 par feu Aly Ben Ayed et commencé avec la troupe de la ville de Tunis. C'est à partir de là que j'ai entamé ma carrière de professionnel. J'ai eu le premier rôle dans le premier feuilleton tunisien en 1979, «Ayem fi hayati», par la suite j'ai joué dans «Amina», «Habouni we delalt», «Saïd errim».
Certains titres ont marqué l'histoire de la fiction tunisienne...
Notamment «Saïd errim», je suis très fier de mon rôle. Jai joué le personnage du père de la fille qui a été trahie par son patron. Je vendais du thé à la station Moncef Bey. Je considère que je suis comblé. Mais comme dans tout parcours, il y a eu des moments d'extase, d'euphorie, de joie et d'autres de peine, presque de détresse. Je dois dire par ailleurs qu'il y a eu deux dates importantes. A l'âge de 25 ans, j'ai eu l'honneur d'ouvrir le festival International de Carthage avec la pièce de théâtre «La savetière prodigieuse» de Federico Garcia Lorca. J'étais le plus jeune metteur en scène à avoir eu l'honneur d'assurer la soirée d'ouverture. J'avais été cautionné par feu Mahmoud El Messaidi qui avait misé sur moi. Cela a plus ou moins marché. Et, en 2015, pour le même festival, j'ai présenté la pièce «Dhalamouni Habaybi» qui rend hommage à la grande chanteuse Feu Oulaya.
Aujourd'hui avec «Témoignez ô jours», est-ce une consécration ou une nouvelle station ?
Peut-être que c'est un adieu. Je ne sais pas. J'ai ce pressentiment. Je le dis sans peine. A 70 ans, on ne peut pas aspirer à avoir une deuxième vie. Il faut prendre la vie telle qu'elle est. Le plus important c'est d'avoir contribué à l'action théâtrale de mon pays. Avec tout ce que j'ai pu faire de bon et de mauvais. J'ai laissé une trace, et suscité autour de moi l'amour et le respect. J'en suis heureux, fier et en remercie Dieu. C'est un capital important même dans l'au-delà.
Quel est votre avis sur la vie culturelle et sur la production artistique ?
Nous sommes à la croisée des chemins, il y a de bonnes choses qui sont faites et d'autres beaucoup moins. Nous vivons dans un état second, presque de transe, on ne sait pas où on va. Pour ma part, j'ai toujours encouragé et formé des jeunes. Mais je n'arrête pas de leur dire qu'il faut avoir du souffle et de la patience. Le théâtre est un art difficile, alors que certains le prennent à la légère. Avec deux anecdotes, trois blagues, il monte sur scène et prétend faire du théâtre. Ça ne peut pas marcher comme ça. D'autant que cela influe négativement sur le goût général. Il faut travailler encore et encore. Je vois des jeunes à leurs débuts qui s'improvisent auteurs et metteurs en scène, ce sont plutôt des faiseurs de spectacles.
Qu'avez-vous envie de leur dire ?
Il faut travailler et apprendre. C'est un métier qui s'apprend. Moi, j'ai été initié par Hamda Tijani, Simlali, Noureddine Kasbaoui, Mouna Noureddine, Wafa Salem, Aly Ben Ayed, bien sûr. Il faut apprendre à écouter. Celui qui ne sait pas écouter, ne saura pas parler. En plus, il faut apprendre le métier des anciens. Et c'est vrai pour tous les métiers. Malheureusement, nombreux sont ceux qui sont tombés dans la facilité. Il est vrai que tout le monde veut gagner son pain. Mais le pain a une saveur. L'art est une proposition qu'on présente aux gens. On peut produire des œuvres qui plaisent ou pas. Mais on n'a pas le droit de faire n'importe quoi.
Propos recueillis par


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.