Le crédit sera consacré à des investissements publics et à des projets de développement L'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté hier matin, en plénière, le projet d'accord de crédit d'un montant de 413,4 millions d'euros (1.280 MD) que la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird) a accordé à la Tunisie, en tant qu'appui au budget de l'Etat, pour l'exercice 2018, avec 143 voix pour, 21 contre et l'abstention de 11 députés. Dans son intervention, en réponse aux interrogations des députés, le ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, Zied Laâdhari, a affirmé que «l'arrêt de l'endettement extérieur va entraver le développement en Tunisie, surtout que les recettes du budget de l'Etat ne permettent que de couvrir certains domaines, tels que les salaires et le remboursement des dettes». Il a assuré que les réformes proposées par certains députés (réforme fiscale et traitement des dossiers de la corruption) ne sont pas actuellement suffisantes pour ne plus recourir à l'endettement extérieur au vu du déficit structurel du budget de l'Etat depuis l'indépendance. Il a estimé que la Tunisie a besoin de l'endettement extérieur, dans des limites raisonnables, soulignant que le gouvernement n'a pas dépassé les limites autorisées par l'ARP. Il a avancé que le crédit de la Bird sera consacré à des investissements publics et à des projets de développement. Le député Slim Besbes (Ennahdha) a estimé lors de cette séance tenue en présence du ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, Zied Laâdhari, que «le crédit s'inscrit dans le cadre de l'appui au budget de l'Etat d'une valeur globale de 1.280 millions de dinars dont 7 mille MD proviennent de crédits externes parmi lesquels plus de 5 mille MD sont orientés en faveur du renforcement du budget». Il a indiqué que l'approbation des institutions internationales de financement d'accorder ces financements à la Tunisie est tributaire des progrès réalisés par la Tunisie dans la mise en œuvre de ces réformes et à l'évaluation de ces institutions du processus de réformes en Tunisie. Il a précisé que l'octroi de ces crédits en devises permettra de renflouer les réserves nationales en devise pour combler le déficit de la balance commerciale et la balance de paiement. Le député Haykel Belgacem (Front populaire) a considéré que la Tunisie, 8 ans après la révolution, a connu un endettement qui s'est accru davantage, précisant que les raisons de la mobilisation de ces prêts consistent essentiellement en la mise en œuvre de grandes réformes structurelles et urgentes qui n'ont pas toujours été initiées. Pour le député, Ridha Dalaii (Mouvement populaire) a indiqué que le déficit budgétaire en Tunisie s'est aggravé et que pour résoudre ce problème il faut recourir à d'autres solutions à l'instar de la réforme fiscale afin de renforcer les ressources de l'Etat et la réforme des marchés publics. Le député Noômen Elich (Courant démocratique) a critiqué le recours excessif du gouvernement aux prêts extérieurs auprès des bailleurs de fonds internationaux, indiquant que ce crédit a été consacré à l'appui budgétaire et que le budget complémentaire pour l'exercice 2018 peut porter à 13 milliards de dinars la valeur des crédits empruntés de l'extérieur. Le représentant du peuple a indiqué que l'accroissement de l'endettement du pays à 80 mille milliards à la fin de l'année courante risque de cribler de dettes les générations futures.