Au lendemain de la rencontre disputée et gagnée face au Swaziland, les commentaires n'ont pas manqué pour disséquer la façon de jouer de notre onze représentatif. Cela est tout à fait normal, mais il nous semble que l'on n'a pas tenu compte d'un facteur extrêmement important : l'équipe de Tunisie relevait d'un magistral coup de massue asséné par le comportement de l'ex-sélectionneur qui s'est arrangé pour mettre tout le monde contre lui. Un comportement qui a tout simplement dressé la majorité des observateurs contre les joueurs estimant qu'ils n'ont pas été à la hauteur. Tout le monde s'est laissé berner par des promesses que personne ne pouvait tenir : passer en… quart de finale ! Cela a été une savoureuse anecdote qui avait eu le don d'égayer ce Mondial russe, si l'on considère que la victoire acquise lors de ce Mondial était à la portée de n'importe quelle formation qui se respecte. Et voila que Faouzi Benzarti débarque. Dés lors, la question d'usage s'est imposée : comment allait-il changer le visage peu rassurant de cette équipe qui, la publicité aidant, a fait rêver bien des fans ? Ses nouveaux protégés avaient besoin d'une relance psychologique pour essayer de faire oublier la déconvenue russe et poser le décor du nouvel objectif. Il est en effet important de prendre en considération le fait que tous les joueurs étaient en début de saison et pas de temps de jeu conséquent dans les jambes. Ben Mustapha n'a joué qu'une rencontre. Autorité ! C'était mal connaître ce vieux briscard de Benzarti. Il n'avait aucune prédisposition pour changer quoi que ce soit, parce que tout simplement, on ne peut changer la façon de jouer d‘une équipe en quelques jours. Le coach a colmaté les brèches relevées lors du Mondial, resserré les rangs de la défense, qui demeure le point faible et donné des consignes pour essayer de priver l'adversaire du ballon. Il a réussi à se faire obéir et l'équipe a fait ce qu'il fallait pour ramener les trois points de la victoire. C'est bon pour le moral, en dépit des circonstances dans lesquelles s'est déroulée la seconde période de jeu, plus exactement juste après l'accident qui aurait pu coûter la vie du joueur du Swaziland qui avait heurté, de plein fouet et sans le vouloir, le capitaine de l'équipe W. Khazri. C'est à partir de ce moment, que l'on a ressenti un changement radical dans le comportement des joueurs, une certaine retenue de la part de l'équipe.. Les joueurs tunisiens, Khazri en tête, donnaient l'impression d'être ailleurs. La scène du joueur qui s'écroule, la tentative de réanimation par le staff médical local avortée, on s'attendait au pire. Il a fallu l'intervention du médecin accompagnant la délégation tunisienne pour sauver la situation. Durant ces sept à huit minutes, les joueurs tunisiens étaient autour de la victime qui était sur le point de rendre l'âme. Ils donnaient l'impression d'avoir été déconnectés et durant près d'un quart d'heure, il n'y avait plus de match pour eux. Un homme a frôlé la mort devant leurs yeux, c'est leur capitaine qui aurait pu être là et nous pensons que ce court instant n'a pas été pris en considération. Srarfi, la pièce maîtresse Il faudrait reconnaître que les Tunisiens étaient beaucoup plus affectés que leurs adversaires qui semblaient avoir récupéré. Srarfi, qui avait reçu le signal pour se préparer, a été retenu, suite au réveil des locaux qui se sont lancés à l'abordage. Un sauvetage de Ben Mustapha, une balle sur la barre, deux tentatives qui ont fait craindre le pire. Benzarti préféra garder son équipe pour ne pas risquer de disloquer le dispositif qui, quand même, montra les mêmes insuffisances au niveau de la défense. La rentrée de Srarfi a donné de l'air frais à ses camarades et beaucoup d'espoir au staff technique tunisien qui a tout de suite compris qu'il tenait en main une nouvelle pièce maîtresse en main. Le seul reproche que nous pourrions faire c'est bien d'avoir permis à Khazri de tirer le pénalty. Les conditions psychologiques de ce joueur, pourtant spécialiste des balles arrêtées, n'étaient pas au firmament après l'épisode du joueur gisant à terre. Le temps qui court... En une semaine, le sélectionneur ne pouvait prendre le risque de chambarder quoi que ce soit. Il disposera du temps nécessaire pour imprégner ses nouvelles idées et sa conception. Il le fera avec l'apport de ceux qui ont émergé du lot à l'occasion de cette rencontre, et de ceux qui pourraient rejoindre le groupe tels que Sassi, Brown, peut-être Msakni s'il redevient compétitif, tout en ayant à l'esprit la mise en place d'un système défensif plus conséquent. Le dispositif actuel éprouve des difficultés pour donner des gages au reste de l'équipe et cela pourrait influencer la façon de jouer de l'ensemble qui a besoin de sentir qu'il peut se porter vers l'avant sans qu'il y ait des risques. C'est maintenant que tout devrait commencer.