Le départ du coach actuel étant d'ores et déjà entériné, l'on s'attelle désormais à dénicher le timonier providentiel. Une opération complexe… S'il y a vraiment une certitude dans le camp étoilé, c'est que Chiheb Ellili est loin d'être l'homme de la situation d'où l'urgence de dénicher un successeur capable de remettre l'équipe sur orbite et de rattraper le temps perdu surtout qu'une trêve — qui tombe à pic — de trois semaines se profile à l'horizon. La qualification au prochain tour de la coupe arabe a paradoxalement conforté ce constat, puisque tout le monde s'est rendu compte que l'équipe carbure sans ligne directrice et sans idées claires et conquérantes sur le terrain, outre le casting et les choix technico-tactiques impromptus adoptés par l'actuel timonier de l'Etoile. A cela s'ajoute un manque de fermeté criard engendrant une cascade de dérapages disciplinaires sans précédent : Jemal, Ben Amor et Msakni avaient «boycotté» le déplacement de la Zambie pour rencontrer Zesco United : si le premier avait informé la direction du club, le second avait pris la décision unilatéralement et avait carrément désactivé son téléphone. Quant à Msakni, il avait sorti un prétexte aussi «enfantin» que dégradant en déclarant que sa mère avait pris avec elle son passeport par inadvertance et s'est déplacée aux Etats Unis…! Ramy Bédoui — réputé pourtant pour sa droiture —, lui aussi, était l'auteur d'une frasque de mauvais goût puisqu'il avait refusé de faire banquette à l'occasion de la rencontre face à l'USBG en allant jusqu'à prendre ses affaires et quitter ses coéquipiers. Mais le comble, c'est qu'il a été désigné capitaine, la rencontre suivante, justement face aux Zambiens. Allez comprendre… ! Cependant dans tout ce marasme, la marge de manœuvre de l'establishment du club sahélien est devenue aussi réduite que complexe, compte tenu de plusieurs paramètres et vecteurs conjoncturels. La seule certitude, c'est que la piste locale est définitivement écartée. A cet égard, les décideurs étoilés — fortement contestés du reste — doivent bien comprendre que l'Etoile a fondamentalement besoin d'un coach répondant à un véritable profil, celui d'un homme de poigne, à l'instar de Roger Lemerre ou Faouzi Benzarti, disposant d'un vécu considérable et surtout ayant un impact fédérateur sur tout l'entourage du club. Une chose est certaine : le prochain homme fort de la situation ne sera guère tunisien et l'on s'oriente vers des pistes étrangères où, croyons-nous savoir, le président du club semble prêt à casser sa tirelire pour enrôler un technicien de grande envergure. A cet égard, nous avons appris que l'Egyptien Houssem Badri vient de décliner de nouveau la proposition de l'Etoile puisqu'il est sous contrat avec le club égyptien The Pyramids. Msakni partant L'autre certitude, le fantasque et encombrant Iheb Msakni sera libéré lors du prochain mercato hivernal, puisque outre son apport footballistique quasi insignifiant, il a multiplié les écarts de conduite et les dérapages comportementaux sur et en dehors du terrain avec ses virées nocturnes sans limite, outre son manque d'engouement et d'investissement pour les couleurs du club. A titre anecdotique, outre son désistement irresponsable relatif au déplacement de la Zambie ci-dessus mentionné, il s'est montré-croyons-nous savoir de sources fiables-réticent à l'idée de remplacer Maher Hannachi après sa blessure face à l'EST lors du match retour des quarts de finale de la Ligue des champions africaine ! De ce fait, exaspérés par la frivolité persistante de Iheb Msakni et son indiscipline récurrente, les responsables étoilés semblent décidés à le laisser partir à l'occasion du prochain mercato hivernal. Le préparateur physique pointé du doigt ! L'autre vecteur de décadence à l'Etoile est celui ayant trait à la préparation physique qui, de l'avis des fins connaisseurs et même des joueurs, est un point faible manifeste qui freine l'évolution individuelle et collective de l'équipe. En effet, le travail accompli par Omar Ounaies, un préparateur au CV «léger» voire inadéquat avec le statut d'un club de l'envergure de l'Etoile du Sahel, est contesté par tout le monde, principalement les joueurs, compte tenu de l'impertinence et de l'inadéquation de l'approche de ce dernier, un constat qui a poussé certains parmi eux à déclarer que l'actuel préparateur physique de l'Etoile n'a fait qu'étoffer son CV. La cascade des blessures musculaires — et pourtant on est en début de saison ! — contractée par Abderrazak, Boughattas, B. Amor, Msakni, Bédoui, Baayou est la parfaite illustration de la défaillance des méthodes — si on peut parler de méthodes ! — adoptées par le préparateur physique de l'Etoile. De plus, le programme qu'il a concocté pour un Yassine Chikhaoui, manquant manifestement de compétition et sortant de surcroît d'une blessure à la cheville, a manqué terriblement de consistance et de teneur scientifiques, allant jusqu'à lui programmer une seule séance matinale ce qui est insignifiant voire, manquant de professionnalisme. Et pourtant, le club sahélien dispose d'une sommité mondiale en la matière qui exerce au niveau de la section handball — il a été l'un des acteurs majeurs de la métamorphose de cette spécialité — à savoir l'excellent Alain Quintallet qui a été le préparateur physique de l'équipe de France pendant dix années au cours desquelles les Bleus avaient dominé le handball mondial. Les décideurs étoilés auraient pu profiter de l'expérience de cette grosse pointure, d'autant plus que Sami Saîdi, le brillant coach de la section handball — l'instigateur de la venue du technicien français — nous a avoué qu'il était prêt à mettre les compétences de Quintallet au service de l'équipe fanion de football… ! En bref, bien des choses sont à revoir et au plus vite à l'Etoile sur le plan du management global du club où les failles criardes décelées au quotidien et dans tous les secteurs dépassent de loin la problématique du changement d'entraîneur et touchent fondamentalement l'aspect structurel et stratégique du club allant même jusqu'à procéder à un nouveau casting «macro-décisionnel» de circonstance. Il suffit d'oser, de ne pas se barricader derrière un sentimentalisme pénalisant et surtout de ne pas surdimensionner certains ego !