Khaled Ben Yahia a fait tout ce qu'il a pu pour hisser au top le niveau de son équipe. Mais il a été trahi par ses attaquants. C'est sur ce chapitre que Mouïne Chaâbani, son remplaçant, doit s'atteler essentiellement. La majorité des fans de l'Espérance pense que la mission de leur équipe sera aisée dans dix jours face à Primeiro D'Agosto dans le cadre du match retour comptant pour les demi-finales de la Champions League. Détrompons-nous car «la petitesse» de la victoire des Angolais au match aller (1-0) joué à Luanda, il y a douze jours, risque d'être un vrai leurre. Surtout dans les conditions actuelles par lesquelles passe le doyen des clubs tunisiens qui se trouve bien embourbé dans une crise de résultats aiguë ayant emporté sur son chemin l'entraîneur Khaled Ben Yahia qui a été remercié et remplacé par son adjoint Mouïne Chaâbani. Il y a vraiment de quoi s'inquiéter pour l'Espérance sur plus d'un plan. D'abord, sur le plan psychologique et moral, ce n'est toujours pas bien conseillé de changer d'entraîneur dans une étape avancée de la compétition, surtout que la marge de manœuvre pour une telle initiative est très réduite. Chose qui risque d'engendrer une certaine panique et d'installer le doute au sein de toute l'équipe. Dans d'autres situations similaires on change l'entraîneur pour provoquer un «choc psychologique» susceptible de faire sortir l'équipe de sa torpeur et l'aider à reprendre du poil de la bête. Seulement, c'est toujours avec l'enrôlement d'un entraîneur patenté ayant fait ses preuves ailleurs qu'on s'engage dans ce genre d'initiative. On n'a rien contre Mouïne Chaâbani qui est un jeune entraîneur pétri de qualités, mais ce sont les joueurs qui inquiétent beaucoup plus que le nom de l'entraîneur. Car, en effet, lorsque l'équipe atteint un degré d'inefficacité individuelle touchant presque tout l'effectif, il devient très difficile, même pour José Mourinho, de métamorphoser le rendement très blâmable des joueurs en un court laps de temps. Résoudre le problème de l'attaque Et ce qui tracasse le plus dans la zone de turbulences par laquelle passe ces derniers temps l'Espérance c'est le mutisme intrigant de tous ses attaquants sans exception. C'est une vraie baguette magique qu'il faudra pour les faire sortir de leur longue léthargie. Pourtant, les noms de joueurs comme Khénissi, Badri, Blaïli ou même Jouini et Mejri suffisaient pour semer la «terreur» et la zizanie dans n'importe quelle défense adverse. Mais le sevrage de ces derniers a pesé de tout son poids sur le rendement des deux autres compartiments de l'Espérance : le milieu et la défense. En témoigne, manifestement, la tournure du match de Luanda. Les Angolais n'avaient commencé à se ruer «audacieusement» en attaque lors du match aller qu'après avoir eu la certitude que les avants «sang et or» étaient littéralement absents. D'ailleurs, tout le monde voyait venir le but quand les défenseurs de Primeiro D'Agosto n'hésitaient plus à soutenir leur ligne avant après avoir été rassurés de l'inertie de l'attaque espérantiste. Si Mouïne Chaâbani arrive à redonner vie à ses attaquants à Radès, l'accession à la finale pourrait se réaliser et passer du rêve à la réalité.