L'équipe dirigeante, qui l'a limogé en 2017 après avoir gagné la coupe, est pratiquement celle qui le rappelle . Est-ce la seule solution? José Riga ne pouvait plus rester à la barre au CA après ce cinglant 4-1 contre le Stade Tunisien et après un début de saison très moyen. L'entraîneur belge a un bon CV, ce n'est pas n'importe qui en football belge. Mais, et comme c'est attendu, il n'a pas pu s'intégrer dans le football tunisien et dans les rouages d'un CA qui a souvent mis de grands entraîneurs sous rude épreuve. Riga a eu plus de 2 mois après le retard pris dans la préparation (dû essentiellement aux élections tumultueuses), mais au bout de tout ce temps, l'équipe n'a pas conservé l'élan de la saison dernière. Pour une équipe qui a remporté haut la main la Coupe de Tunisie, jouer de cette façon et capitaliser 4 points en 4 matches ne pouvaient convaincre personne. Riga n'a pas su gérer des matches pas très compliqués même si son équipe a pu dominer et avoir des moments forts qu'elle n'a pas su exploiter. Il n'a pas réussi, à notre avis, à imposer la discipline et l'application auprès de ses joueurs. Riga est de ces entraîneurs qui aiment mettre une touche «affective» sur sa relation avec les joueurs. Cela s'est traduit par une sorte de relâchement et de distraction. Des joueurs cadres de l'équipe ont baissé de régime comme Ayadi, Ben Yahia ou Khefifi. Le départ de Khelifa, Belaïd, Tka et Opoko n'a pas été bien géré. Pour les remplacer, Sofiane Hidoussi, un grand perdant dans le limogeage de Riga, s'est tourné ver le «low cost». Les Balbouli, Laâbidi, Ben Othmane, Mouchili, Tlili, Sasraku, M'charek, n'ont pas, jusque-là, réussi à faire mieux que les joueurs-cadres du CA. Le projet de Hidoussi tombe à l'eau. Il part après avoir échoué terriblement à réaliser le saut de qualité promis. Le CA ne pouvait pas rajeunir et intégrer de nouveaux joueurs, même jeunes et prometteurs (Laâbidi, Mouchili et M'charek), sans gagner et rester dans le groupe de tête. L'équipe dirigeante présidée par A. Younsi (un président peu disponible et qui ne communique pas assez dans un CA où il y des dizaines de clans et de parties qui posent des questions et des problèmes aussi), qui regroupe un grand nombre de l'équipe de Slim Riahi, a raté sa première épreuve de la saison. Ces dirigeants sont ceux qui ont limogé Chiheb Ellili en 2017 quand il a gagné la coupe et réussi un beau parcours en coupe de la CAF, pour ramener le fameux Marco Simone. Une bonne partie de ces dirigeants revient par le vote des urnes et ramène de nouveau un Chiheb Ellili, limogé par l'ESS, après l'élimination en Ligue des champions. Que peut-il faire ? Chiheb Ellili a sorti une assez bonne saison en 2017, bien qu'il ait mal géré les matches du play-off à l'époque (les matches de l'EST et de l'ESS en 4 jours). L'entraîneur revenant du CA a eu toujours des difficultés à gagner le titre de champion alors que c'était faisable. On se souvient de son passage au CSS où il a raté au finish un titre qu'il a perdu face au CSHL. Après avoir battu l'EST, Ellili n'a même pas pu terminer deuxième du championnat en perdant le match qu'il ne fallait pas face à l'ESZ. A l'ESS aussi, son passage ne peut être qualifié, non plus, d'éclatant. Après deux mois de travail et après avoir eu un effectif intéressant, il a mal géré la double confrontation contre l'EST en Ligue des champions. L'Etoile, qui avait plus de solutions, s'est contentée de suivre le rythme de l'EST et de tomber dans un jeu défensif stérile. Alors en revenant à un CA où la qualité des joueurs est nettement moins bonne, que peut faire Chiheb Ellili. Ce n'est franchement pas un «gagneur», mais en ce moment, le CA a besoin de quelqu'un qui remet de l'ordre dans la maison et qui redonne de la confiance aux joueurs. Sur le papier, les joueurs du CA n'ont pas les qualités et les solutions de l'EST ou de l'ESS, mais dans un championnat moyen comme le nôtre et avec les problèmes de l'EST et de l'ESS, le coup est jouable. Ellili peut-il rééditer l'exploit sportif de Kolsi et de Marchand de la saison dernière? En tout cas, il a une bonne emprise sur ses joueurs. C'est quelqu'un qui garde de bonnes relations avec les joueurs qu'il entraîne. Saura-t-il intégrer Laâbidi, Mouchili et M'charek, qui ont du talent dans les pieds ? Réussira-t-il à redonner à Ayadi, Ben Yahia et Khefifi la joie de jouer ? Que fera-t-il pour mettre fin à l'inefficacité offensive ? Certainement qu'il va changer un peu le modèle de jeu, et utiliser des joueurs de métier (un joueur comme Balbouli s'avère décisif) pour retrouver une dynamique de victoires et une confiance qui fait défaut en ce moment. C'est une chance unique pour Chiheb Ellili qui, au bout d'un petit moment, devrait apporter sa touche. Il n'aura certainement pas beaucoup de temps auprès du public. Au CA, les maux techniques et de gestion sont toujours les mêmes. Les remèdes sont aussi toujours les mêmes. Riga et Hidoussi partent, Ellili revient, mais jetez un coup d'œil sur les problèmes de fond dans la gestion sportive, pour comprendre que c'est le même décor planté depuis des années !