Pour tous les Egyptiens (ou presque), Al-Ahly ne peut espérer mieux qu'un adversaire tunisien pour remporter son neuvième trophée. A l'Espérance de leur prouver qu'ils prennent les vessies pour des lanternes. Al-Ahly d'Egypte et ses supporters n'appréhendent aucunement les duels avec les équipes tunisiennes. Les noms de l'EST, l'ESS, le CA et le CSS ne leur donnent jamais la trouille. Pour eux, ce sont souvent des duels quasi gagnés d'avance tellement leur confiance en leur supériorité sur tous les plans est affirmée. C'est une vérité que tout le monde détient et qu'on essaye tant bien que mal de dissimuler. Pourtant, la confiance «outrancière» des «Pharaons» trouve sa justification dans le fait que les résultats et les statistiques plaident largement en faveur d'Al-Ahly dans ses matches avec les clubs tunisiens notamment l'Espérance Sportive de Tunis qu'il est arrivé plusieurs fois à battre à Tunis même. En témoignent les deux victoires historiques d'Al-Ahly réalisées aux dépens de l'EST lors de la finale de la Champions League en 2012 (à Radès) (1-2) et en quart de finale de l'édition précédente (à Radès) également sur le même score. Qu'est-ce à dire ? Tout simplement que les Egyptiens ont magistralement ancré un ascendant psychologique difficile à ébranler par les «Sang et Or». Il est vrai que le représentant égyptien est un vrai foudre de guerre aux dents très longues dont l'éloquent palmarès plaide largement en sa faveur, mais le temps est venu pour l'Espérance de défier courageusement ce «Goliath» qu'on peut quand même mettre à genoux. D'ailleurs depuis la finale de l'édition précédente dans laquelle Al-Ahly a été vaincu par les Marocains du Widad Casablanca, la preuve que les «Ahlaouis» ne sont pas imbattables a été donnée de la manière la plus édifiante. Sur leurs deux matches de la finale terminés sur les scores de 1 à 1 à l'aller au Caire et de 1 à 0 à Casa, les Marocains ont fait montre d'une témérité exemplaire. A aucun moment, ni au Caire, ni encore moins à Casablanca, ils n'ont été impressionnés par le palmarès de leurs homologues égyptiens devant lesquels ils étaient parvenus à remporter haut la main leur deuxième trophée continental. Il est vrai aussi que le onze ahlaoui pratique un football à la fois réaliste et spectaculaire grâce aux bonnes individualités dont il regorge et aussi grâce à sa spectaculaire technique collective, mais lors d'une finale continentale, ses chances de réussite ne doivent guère dépasser les 50%. Un taux qui doit rester vérifiable sur les deux manches de l'apothéose. Ainsi, la fébrilité, le doute et la peur de perdre devant Al-Ahly doivent être chassés d'emblée. En effet, un club qui veut remporter la coupe d'Afrique n'a pas le droit de trembler devant quiconque. Ni même d'attribuer à son principal rival continental le qualificatif de «bête noire». Sinon, il n'aura jamais l'occasion de remporter la couronne africaine car il aura toujours neuf chances sur dix de trouver ce même rival sur son chemin, comme ce fut le cas l'année dernière, cette année et dans les années à venir. C'est donc le côté psychologique qu'il y a lieu de bien peaufiner chez les joueurs de l'Espérance, particulièrement à Tunis. En effet, on ne craint pas le pire en Egypte, puisque les «Sang et Or» nous y ont toujours habitués à une excellente négociation de ses duels. C'est plutôt à Tunis que les choses se compliquent pour le doyen des clubs tunisiens. Le comportement de la troupe à Mouïne Chaâbani doit avoir comme repères ou plutôt comme mots d'ordre : audace, prudence et beaucoup de flegme.