L'absence de contrôle économique dans certains marchés et espaces commerciaux a encouragé l'envolée des prix Les prix flambent ! C'est ce qui est actuellement sur toutes les lèvres. Mais les raisons sont loin d'être évidentes. En effet, nous sommes surpris par le manque de réaction des organes de contrôle face aux agissements de ceux qui, sous une même marque, pour la même qualité, pour le même article, nous présentent des prix différents d'un magasin à un autre. En effet, si nous prenons le cas du poulet, qui a atteint les crêtes, chaque revendeur de la même marque vous présente un prix. Dans les grandes surfaces, ces prix sont encore plus élevés. Bien entendu, nous désignons les articles non emballés dans des barquettes et dans des feuilles de plastique. Cet emballage coûte de l'argent et le consommateur le paie pour le jeter dans les poubelles. Autant de devises perdues alors que le pays est en crise. Mais ce qui nous importe le plus, c'est le rôle que jouent les grandes surfaces. Ce rôle devrait être un rôle régulateur. Pourtant, ce n'est jamais le cas. Les prix, différents d'un magasin à un autre, sont beaucoup plus élevés qu'ailleurs, qualité et fraîcheur équivalentes. Pourquoi ce décalage, alors que les grandes surfaces achètent en très grandes quantités et distribuent sur tout le territoire ? Certes, il y a des frais, mais la quantité plaide en faveur d'une étude plus appropriée des prix qui devraient être au moins alignés sur ceux qui se pratiquent ailleurs. Cela va du concentré de tomates aux autres produits de la même catégorie en passant par les laitages qui ont atteint des prix difficiles à comprendre. Le cas du yaourt, avec le prix de l'emballage qui a grimpé suite à la chute du dinar, aux fromages qui sont devenus inabordables, on finit par perdre ses dernières illusions. Là aussi, les prix, pour une même marque, diffèrent et sont, tout comme les produits de charcuterie, complètement dissemblables, de loin, par rapport à ce qui se pratique chez des revendeurs de bonne tenue et bien achalandés. Aucune régulation Cela revient à dire que les grandes surfaces sont loin de jouer un rôle régulateur. Un revendeur nous l'a franchement avoué : « Je vais voir les prix au magasin qui est en face et j'affiche par comparaison des prix légèrement moins élevés. Je reste gagnant et je n'ai pas de problème ». Un marchand de fruits et légumes nous a confié qu'il avait beau jeu de calculer ses prix en fonction de ce qui se fait dans une grande surface voisine. A la question de ce qu'il en est de la facture du marché de gros, il a éclaté de rire. Cela veut tout dire. En effet, autour des marchés, la noria de véhicules de transport de fruits et légumes ne s'arrête pas. La marchandise sans aucun contrôle pénètre et est vendue sans qu'elle soit passée par le marché de gros, duquel on n'a ramené qu'une ou deux caisses, juste pour avoir des prix de référence ! Il fut un temps où les prix étaient affichés obligatoirement dans les marchés. Où est le contrôle à l'intérieur et à l'entrée des marchés ? Si les prix flambent, c'est qu'il y a possibilité de les augmenter sans que les sanctions tombent. Il y a problème et il ne suffit pas de présenter des statistiques pour prouver que les services concernés font leur travail. Personne n'en doute, mais il y a une faille quelque part et il faudrait que l'on agisse pour la combler. Comme en Europe, tous les prix de grandes surfaces, mis à jour de manière régulière et quotidienne, devraient être affichés sur les écrans d'un seul site créé pour la circonstance afin d'éclairer les consommateurs et réguler le marché. Ces publicités que l'on voit de temps à autre et ces slogans de « meilleur prix » devraient cesser d'être des attrape-nigauds.