Dans les rayons du surgelé, les grandes surfaces vous proposent toute sorte d'aliments épluchés, nettoyés, coupés, prêts pour la cuisson. Un rêve pour toutes ces ménagères qui ne savent plus où donner de la tête pour être prêtes pour l'heure de la rupture du jeûne. Mais à quel prix ? Il suffit de faire un tour dans les rayons des grandes surfaces pour le comprendre.
Avez-vous osé ouvrir, dans les grandes surfaces, ces vitrines de surgelé qui cachent des produits plus ou moins exotiques ? Il y a des barquettes de fruits de mer inconnus sous nos latitudes, des tranches de poissons sans nom et des frites d'origine étrangère.
Ce qui étonne ici, ce n'est pas l'originalité de ces produits, mais plutôt leurs prix qui défient la logique. Prenons l'exemple des frites : un kilo de pommes de terre coûte 750 Millimes au marché. Une fois débarrassé de ses épluchures, il peut vous faire 900 grammes de frites bien fraiches. Ici les 400 grammes de frites vous reviendront entre 4 et 6 Dinars selon les marques.
Les barquettes de chevrettes décortiquées de 500 grammes sont vendues entre cinq et sept Dinars. Or dans les marchés, le prix du kilo de chevrettes tourne autour de cinq Dinars le kilo. Une fois décortiquées, il en reste en réalité que 700 grammes, soit un gain de substantiel. Même si l'idée de la barquette semble à priori intéressante, une fois rentrés à la maison, vous trouvez votre boite à moitié pleine de glace et une fois la glace fondue, vous pouvez lancer un avis de recherche pour trouver vos chevrettes.
Autre grande arnaque : les filets de poisson surgelé, couverts de glace, vendus dans de grands bacs au poids. Vous achetez donc ces filets et la glace qui est autour pour le même prix, soit entre huit et douze Dinar le kilo ! Même si l'on considère le gain de poids des déchets, écailles, arêtes, intestins, on est loin du compte...
Mais les mauvaises surprises ne sont pas dans le rayon du surgelé seulement. Les grandes surfaces ont vite fait de comprendre qu'éplucher l'ail, était ce que les femmes détestent le plus, alors ils ont trouvé l'astuce en préparant de petits flacons d'ail moulu et prêt à l'emploi. Et bien sûr le prix de la gousse d'ail passe du simple au triple, voire plus.
Certains sont allés jusqu'à préparer des barquettes toutes prêtes avec soit des légumes épluchés, soit des salades coupées, ou de la viande toute prêtes et épicée. Une situation qui fait exploser de colère une vieille dame : « c'est quoi ces femmes de fin du monde (B'net âqab Ezzamen) ? Qu'est-ce qu'elles ont de plus urgent à faire au point d'acheter des produits préparés par d'autres mains, épicées selon un goût qui n'est pas forcément bon ? »
Certes, éplucher l'ail, couper les pommes de terres, décortiquer les chevrettes, ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable, et les entreprises agroalimentaires l'ont bien compris. Elles en profitent donc avec des marges qui laisseraient rêveur le plus grand des tricheurs, le plus adroit des arnaqueurs.
Faciliter la vie des ménagères c'est bien, mais leur faire payer cet avantage à un prix exorbitant est tout simplement scandaleux...