Le taux de déperdition des eaux dans les réseaux d'approvisionnement des périmètres irrigués atteint 50%. Le dernier numéro du bulletin environnement et recherche a traité plusieurs thèmes dont celui du projet «de la promotion du tourisme écologique et de la sauvegarde de la diversité biologique dans le Sahara» qui figure parmi les principaux projets du ministère des Affaires locales et de l'Environnement dans le cadre de la promotion du tourisme écologique, des éco-systèmes, des richesses naturelles et culturelles de la Tunisie, notamment les réserves naturelles dans le Sud tunisien. Financé par un don du Fonds mondial de l'environnement (WWF) et réalisé avec le concours de la Banque mondiale (BM)et les différentes structures concernées, le projet s'intéresse aux parcs nationaux de Jbil (gouvernorat de Kébili), Deghoumes (gouvernorat de Tozeur) et Bouhedma relevant des gouvernorats de Sidi Bouzid et Gafsa. Les principales composantes du projet consistent en la consolidation de la gestion intégrée et participative des ressources naturelles et des éco-systèmes, outre l'appui à l'investissement dans le domaine du tourisme écologique et la création de mécanismes d'encouragement du secteur privé pour garantir la pérennité des petits projets financés en vue d'améliorer les conditions de vie des habitants autour des réserves. Le projet a pour objectif de faire connaître ces régions afin d'y attirer les touristes et de leur faire connaître le patrimoine écologique de cette région. Réouverture du centre de collecte et d'emballage des déchets de Telbet Un article de la revue a, par ailleurs, été consacré au centre de collecte et d'emballage des déchets de Telbet à Djerba Midoun qui sera ouvert provisoirement et il sera mis fin à l'usage de la méthode de l'emballage des déchets sous forme de cubes vers le mois d'avril 2019, ont indiqué les autorités dans la région. Des travaux d'entretien au niveau du centre seront entrepris à partir des mois prochains et les actions d'intervention quotidienne pour réduire l'impact de pollution seront renforcées. L'objectif est d'éliminer les insectes et les mauvaises odeurs ainsi que de poursuivre les efforts visant à chercher une solution définitive au problème de pollution dans la région, à travers l'accélération du lancement du projet de gestion des déchets. La gestion des déchets figure également parmi les questions soulevées dans ce dernier numéro. On apprend que le système de gestion durable des déchets de démolition et de construction, d'une capacité estimée à 7 millions de tonnes (70% du volume total des déchets), sera opérationnel au début de l'année 2019, à travers des projets qui seront réalisés par des entrepreneurs privés. Une étude élaborée par l'Ecole nationale d'ingénieur (Enit), en coopération avec les centres d'analyses, a identifié les déchets de démolition et de construction recyclés qui peuvent être utilisés dans des domaines précis. Un volume important de déchets est relevé, essentiellement, dans le Grand-Tunis, Sfax et Sousse, sachant que le coût de réalisation des projets de recyclage de cette catégorie de déchets varie entre un milliard et un milliard et demi. 60% de nos sols sont détruits alors que 25% de la biodiversité s'y trouve «60% de nos sols sont détruits, alors que 25% de la biodiversité de notre planète se trouve dans ces sols. On ne nourrit plus la planète, il semble, aujourd'hui, plus que nécessaire de penser un nouveau modèle d'agriculture plus sain», a indiqué le Laboratoire de l'économie sociale et solidaire (LAB‘ESS), un projet créé en 2013 et porté par l'association du groupe SOS, première entreprise sociale de France Développement sans frontières. «Mardi dernier, le laboratoire de l'économie sociale et solidaire (LAB‘ESS) a projeté le film "On a 20 ans pour changer le monde", à l'Institut Français de Tunisie. Il s'agit de mettre en avant les femmes et les hommes ayant choisi l'agroécologie, c'est-à-dire ceux qui ont décidé d'innover avec la nature et non contre elle», avait précisé le laboratoire de l'économie sociale et solidaire à ce sujet. Les associations d'intérêt commun contribuent aux pertes en eau Selon la revue «Tounes El Khadra» des mois d'octobre et novembre 2018, publiée par l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), les associations d'intérêt commun contribuent à la déperdition des ressources hydriques, en raison de la mauvaise gouvernance et du manque d'expertises au sein de ces structures. Ces associations, dont le nombre s'élève à 2.500, gèrent environ 80% des ressources hydriques, soit le quadruple des quantités gérées par la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (Sonede). La moitié d'entre elles (associations) approvisionne les zones rurales en eau potable, alors que l'autre moitié est en charge des systèmes d'irrigation des périmètres irrigués. Une étude élaborée par le «Plan bleu» a révélé que le taux de déperdition des eaux dans les réseaux d'approvisionnement des périmètres irrigués atteint 50%. Le gaspillage d'aliments et la famine dans le monde : le paradoxe Un tiers des fruits et légumes produits dans le monde n'arrive jamais sur les étalages, pour cause de non conformité aux «critères esthétiques» fixés par les supermarchés, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). L'organisation fustige ainsi le paradoxe criant entre la réalité de la famine dans le monde et ce gaspillage d'aliments. «821 millions de personnes souffrent de la faim chaque jour, alors qu'un tiers des aliments produits dans le monde est gaspillé ou perdu. Dans le cas des fruits et des légumes, cette proportion est proche de la moitié (45%)», peut-on ainsi lire, dans un article intitulé «La beauté (et le goût!) sont à l'intérieur», publié sur le site de la FAO. Au-delà des considérations éthiques, la FAO s'inquiète aussi du gaspillage des ressources naturelles, fortement lié au gaspillage d'aliments. «Dans le monde actuel, caractérisé par une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes et une accélération du changement climatique, garder les fruits les moins beaux n'est pas seulement une question d'éthique, c'est aussi économiser des ressources. Nous utilisons des ressources naturelles précieuses pour produire les aliments que nous jetons. Il faut 13 litres d'eau pour cultiver une tomate et il en faut 50 pour produire une orange. On utilise aussi des semences, de la terre, le travail des agriculteurs et même du carburant pour transporter les aliments. Or, toutes ces ressources sont perdues lorsque le fruit de ce travail est perdu». La FAO plaide ainsi pour une prise de conscience quant aux méfaits de ces gaspillages. «La majorité de ces gaspillages peuvent être évités. Choisir des produits moins beaux, stocker de façon appropriée les fruits et légumes et manger ce qu'il y a déjà dans le frigidaire avant de consommer les produits que l'on vient d'acheter sont parmi les choses que chacun de nous peut faire au quotidien pour parvenir à un monde libéré de la faim et lutter contre le changement climatique. Faut-il arrêter de mâcher du chewing-gum ? La revue a également consacré un article sur la consommation de chewing-gum au sein de la population infantile. En Tunisie, il n'y a pas de statistiques sur la consommation de chewing-gum chez les enfants comme parmi les adultes. Mais, ce qui est sûr, c'est que les petits en raffolent et leurs parents ne les privent pas de cette friandise. Or, cette gomme à mâcher, en plus d'être cariogène (favorise le développement des caries) d'après certaines études, n'est pas biodégradable. Car, elle contient du plastique et d'autres composants douteux. En effet, elle met environ 5 ans à se dégrader lorsqu'elle est jetée dans la nature et constitue une source de pollution bien souvent sous-estimée. Selon Just One Ocean, les chewing-gums représenteraient 100.000 tonnes de pollution plastique chaque année. Des chewing-gums bien meilleurs pour la santé et l'environnement existent sûrement, mais il faut bien lire les informations sur les paquets et bien choisir certaines marques, conseille bioflore.fr. Les chewing-gums contiennent souvent des émulsifiants qui sont des stabilisants pour garder un mélange homogène (la plupart du temps synthétique) et des élastomères qui déterminent leur élasticité et qui proviennent, la plupart du temps, du caoutchouc synthétique (caoutchouc butyle). Lors du dernier Festival international du film d'environnement (Fife) à Paris, un documentaire d'Andrew Nisker intitulé «Dark Side of the Chew» a été projeté. Il a dénoncé la pollution engendrée par les chewing-gums. Interviewé par le site 20 minutes.fr, le réalisateur de ce film a affirmé : «L'impact des chewing-gums sur l'environnement est énorme : c'est le second déchet le plus produit sur la planète, après les mégots». Vers l'interdiction des produits en plastique à usage unique Le Parlement européen a approuvé, mercredi 24 octobre dernier, un projet de directive visant à interdire les produits en plastique à usage unique, à l'instar des cotons-tiges, couverts, assiettes et autres pailles en plastique, qui représentent, à eux seuls, 70% des déchets polluant les mers et les océans. Le Parlement et le Conseil devraient débuter les négociations sur le texte final pendant ce mois de novembre, lorsque les ministres de l'Union européenne (UE) auront adopté leur version du texte. Le projet validé par les parlementaires européens prévoit de réduire «d'au moins 25%, d'ici 2025», la consommation de plusieurs autres produits pour lesquels il n'existe pas d'alternatives. Cette restriction vise notamment les emballages à usage unique pour les burgers, les sandwichs, les fruits, les légumes, les desserts ou les glaces. Les eurodéputés proposent d'ajouter les déchets issus des produits du tabac, en particulier les filtres à cigarette contenant du plastique, pour qu'ils soient réduits de 50% d'ici à 2025 et de 80 % d'ici à 2030, sachant qu'un mégot de cigarette pollue, à lui seul, 500 à 1.000 litres d'eau. Jeté par terre, sa décomposition pourrait prendre environ 12 ans. Une récente étude montre aussi que 12,7 millions de tonnes de plastiques sont annuellement déversées dans les océans, menaçant directement 267 espèces marines. 48% des terres humides dans la Méditerranée ont disparu depuis 1970 Les indicateurs publiés par l'Observatoire des zones humides méditerranéennes, relevant de l'initiative pour les zones humides méditerranéennes (MedWet), ont mis en garde contre le danger en matière de terres humides dans le bassin méditerranéen, soulignant que 48% de ces terres ont disparu depuis 1970, alors que le taux de disparition au niveau mondial a atteint près de 35%. Ce 2e rapport de l'Observatoire des zones humides méditerranéennes—enjeux et perspectives : solutions pour des zones humides méditerranéennes durables (MWO-2), a relevé que le nombre des habitants de la Méditerranée a augmenté du 1/3, depuis 1990, et de 42% dans les zones du littoral. Ainsi, l'empreinte écologique humaine dans la Méditerranée frôle, aujourd'hui, le double de la moyenne mondiale. Par ailleurs, 23% des terres humides restantes sont artificielles par rapport à un taux de 12% dans le reste du monde. Tenue de la 13e session de la COP13 La revue est revenue sur la 13e session de la Conférence des parties contractantes à la Convention de Ramsar sur les zones humides (COP13) qui s'est tenue à Dubaï du 20 au 29 octobre sur le thème, «Les zones humides pour un avenir urbain durable». L'événement a mis l'accent sur le rôle vital que les régions humides jouent dans la réalisation de l'équilibre environnemental et pour rendre les villes vivables. Les questions traitées ont porté sur les impacts du changement climatique, le progrès réalisé en matière de réalisation des objectifs du développement durable (ODD) ainsi que l'évaluation de l'exécution de la 4e stratégie de la Convention de Ramsar pour la période 2016-2021. Enfin, le rapport de la FAO, publié en juin 2018, révèle que les changements climatiques impacteront fortement la pêche dans le monde à l'horizon 2050, ce qui portera atteinte aux sources de revenus de millions d'individus, les plus pauvres du monde. Le même document précise que la productivité de la pêche dans les zones économiques maritimes régresserait de 12%. Ces retombées sont liées au changement de la température de l'eau et de son degré d'acidité, à la hausse du niveau de la mer et aux perturbations des moyennes pluviométriques, ce qui engendrera un changement de la répartition des poissons et des récifs coraliens, en plus de la propagation de maladies hydriques.