Par Kamel Ghattas La semaine passée, si nos comptes sont bons, la Ligue devait encaisser près de quarante-trois mille dinars sous forme d'amendes, que les clubs sanctionnés sont tenus de payer sous peine de sanctions encore plus graves. Cette semaine, ce sera autant et nul doute que ce flux ne cessera pas et continuera à alimenter cette caisse, sans qu'il y ait un quelconque effet. Allons-nous penser que les organes de la FTF y trouvent leur compte et n'ont pas à agir pour changer le cours des choses ? Ce ne serait nullement moral de le penser, mais nous sommes bien contraints d'avouer que ces sanctions ne servent plus à rien. Les dirigeants des clubs ne sont pas capables de jouer leur rôle dans l'encadrement de leur public. Toutes les semaines, nous avons droit à des bouteilles (heureusement de plastique), aux fumigènes et à bien d'autres débordements. Les fans ne sont pas près d'arrêter leurs manifestations hostiles à l'encontre des arbitres, des joueurs adverses, et…envers leurs propres dirigeants, entraîneurs et joueurs. Ces amendes, pour des clubs qui pleurent misère et qui croulent sous les dettes, sont sans doute dépassées par les événements. Il faudrait que la fédération trouve autre chose et instaure d'autres moyens de contrôle pour interdire l'accès à ces trublions qui empoisonnent la vie de ceux qui vont au stade pour le plaisir et pour encourager leurs équipes. Un ministre de passage avait promis que «la carte à puce était pour bientôt». Ce ministre n'est plus là et sa promesse a été oubliée. On n'a absolument rien fait pour faire progresser l'organisation dans les stades. Les nouvelles municipalités devraient tout d'abord conditionner leurs aides aux clubs de leur zone, par un bon comportement du public. Il est ensuite temps d'instaurer de nouveaux moyens de contrôle. La mise en place de tourniquets d'accès fonctionnant avec les tickets d'entrée serait une première étape appréciable. On contrôlera mieux ce public et on augmentera les recettes actuellement bien maigres. Ces tourniquets pourraient être fabriqués en Tunisie et leur logiciel de fonctionnement serait un jeu d'enfants pour nos informaticiens. Pour réaliser ce premier pas, il faudrait que la fédération s'y prenne et que les stades de Tunis, Sousse, Sfax, Bizerte, s'engagent résolument dans cette voie. Les autres suivront. Ce premier pas préparera la mise en place des cartes d'accès à puces qui fera le tri en écartant les trublions et les fauteurs de troubles. La Ligue aura moins d'argent frais à encaisser, mais ce sera au bénéfice d'une meilleure ambiance dans ces stades où il ne fait plus bon d'aller.