Le président de la République a réitéré sa désapprobation quant à la démarche suivie dans ce processus, se défendant, toutefois, de toute intention de faire obstacle à la mise en œuvre des procédures prévues par la Constitution Le président de la République a mis l'accent plus d'une fois sur le fait qu'il entend à sa manière être dans le cadre de la Constitution, à la fois dans son esprit et ses dispositions. D'emblée, il a affirmé que le président de la République est le chef de l'Etat et qu'à ce titre, il veille au respect de la Constitution, avant d'ajouter qu'en cette qualité et en vertu du fait qu'il est élu par le peuple, il a un statut spécial qui le place au-dessus de tout le monde et des partis. Réitérant qu'il n'a pas de différend avec le chef du gouvernement, qu'il a lui-même choisi pour ses qualités, dit-il, le président de la République a insisté sur ce qu'il a appelé le sens des responsabilités, mettant l'accent sur la nécessité qu'il doit être tenu informé pour tout ce qui concerne la marche de l'Etat Ceux qui s'attendaient à ce que le président de la République fasse une fixation sur la crise au sommet entre les deux têtes de l'exécutif, suite aux tergiversations et à la confusion ayant entouré le remaniement ministériel opéré par le chef du gouvernement, ont vite déchanté. Egal à lui même, serein et déterminé, le président de la République a, au cours d'une conférence de presse qu'il a tenue hier au palais de Carthage, — la première du genre depuis son investiture — mis l'accent plus d'une fois sur le fait qu'il entend à sa manière être dans le cadre de la Constitution, à la fois dans son esprit et ses dispositions. D'emblée, il a affirmé que le président de la République est le chef de l'Etat et qu'à ce titre il veille au respect de la Constitution avant d'ajouter qu'en cette qualité et en vertu du fait qu'il est élu par le peuple, il a un statut spécial qui le place au dessus de tout le monde et au-dessus des partis. Au-dessus de la mêlée en somme. Se faisant l'écho de l'ambiance fiévreuse qui a entouré ce remaniement, sur fond de mésentente avec le chef du gouvernement, le président de la République a réitéré sa désapprobation quant à la démarche suivie dans ce processus, se défendant, toutefois, de toute intention de faire obstacle à la mise en œuvre des procédures prévues dans la Constitution, assurant que comme il l'a toujours dit c'est au parlement de voter la confiance au gouvernement et au président de la République de promulguer la nomination du gouvernement. «Je désapprouve la démarche du chef du gouvernement qui ne m'a pas accordé le temps nécessaire pour connaître les nouveaux ministres», a déclaré en substance le président de la République, tenant par ailleurs à préciser n'avoir envoyé aucune correspondance au parlement à ce sujet ni déclaré qu'il boycottera la prestation de serment des nouveaux membres du gouvernement. Réitérant qu'il n'a pas de différend avec le chef du gouvernement, qu'il a lui-même choisi pour ses qualités, dit-il, le président de la République a insisté sur ce qu'il a appelé le sens des responsabilités, mettant l'accent sur la nécessité qu'il doit être tenu informé pour tout ce qui concerne la marche de l'Etat. «Mon rôle, a-t-il poursuivi, consiste à favoriser le bon fonctionnement de l'Etat». «D'ailleurs, a-t-il ajouté, bien que favorable à la levée de l'état d'urgence, j'ai dû changer d'avis et décidé de le prolonger après m'être entretenu avec le chef du gouvernement». «Le chef du gouvernement n'est pas mon adversaire», a-t-il souligné, s'interrogeant cependant sur la précipitation dans l'annonce du remaniement. Cohabitation positive Dans son intervention où il a répondu également à ceux qui lui imputent une volonté de donner le pouvoir en héritage, le président de la République a martelé l'idée qu'il a été directement élu par le peuple, signalant qu'il n'y a pas d'héritage dans ce domaine, rappelant dans ce cadre son rôle éminent dans la construction de la démocratie dans notre pays. En insistant sur son attachement à la Constitution, aussi bien dans les procédures, son esprit, sa substance, ses dispositions, le président de la République a voulu, sans l'annoncer franchement, déterminer son espace et son périmètre de travail au chef du gouvernement, pour l'étape prochaine, laissant entendre qu'il entend être présent pour tout ce qui concerne la vie de la nation au plein sens du terme. L'apaisement qu'il joue annonce probablement une présence plus effective dans les affaires de l'Etat. En somme, c'est à une étape nouvelle et peut-être inédite que nous allons assister dans les rapports entre les deux têtes de l'exécutif. L'espoir est qu'au-delà de cette crise conjoncturelle, les deux têtes de l'exécutif puissent recadrer leurs rapports réciproques dans le sens d'une cohabitation positive au service de la nation, à un moment où le pays a plus que jamais besoin d'apaisement, de sérénité et de travail pour relever les nombreux défis auxquels il fait face.