L'Ordre national des avocats de Tunisie a appelé, hier, dans une déclaration, à un dialogue national afin d'identifier les solutions nécessaires pour sortir le pays de la crise actuelle. Selon l'Ordre des avocats, «le climat politique délétère, la rivalité entre les acteurs politiques sans exception, l'entrée en campagne électorale anticipée et le désintérêt vis-à-vis des préoccupations du peuple et des catégories démunies sont autant de facteurs qui ont aggravé la crise et contribué à sa persistance». L'Ordre des avocats a, par ailleurs, mis en garde contre la gravité de la situation économique et sociale, notamment à travers la hausse du taux d'endettement public, l'inflation, le déficit de la balance commerciale et l'importante dévaluation du dinar tunisien. S'agissant de la grève générale prévue aujourd'hui dans la fonction publique à l'appel de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), l'Ordre des avocats dit comprendre les revendications des travailleurs face à la grave détérioration du pouvoir d'achat et la disparition de la classe moyenne qui constituait la majorité de la société tunisienne. Il a, dans ce contexte, appelé le gouvernement à «prendre en considération les revendications des catégories faibles et identifier de vraies solutions sans dépendre des décisions étrangères qui lui font perdre sa souveraineté», lit-on dans le texte de la déclaration. De son côté, le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi, a souligné hier que l'Union forme un front de résistance pour contrer l'attaque sans précédent orchestrée contre cette organisation syndicale et ses militants qui poursuivront la défense du secteur de la fonction publique et mettront en échec les tentatives du gouvernement visant la cession des établissements publics. Lors d'un rassemblement ouvrier à Enfidha (gouvernorat de Sousse), organisé à l'occasion de la célébration du 68e anniversaire des évènements du 21 novembre 1950, Taboubi a mis en relief la persévérance des militants de la centrale syndicale qui, a-t-il dit, continueront leur militantisme afin de réaliser les revendications sociales et améliorer le pouvoir d'achat des ouvriers dans le secteur de la fonction publique. Taboubi a rappelé notamment l'impératif de réaliser une justice fiscale et lutter contre la contrebande et le secteur parallèle pour contrer l'évasion fiscale. On apprend, par ailleurs, que les cours seront suspendus, aujourd'hui dans l'ensemble des établissements éducatifs et universitaires, selon un communiqué commun publié, hier, par le ministère de l'Education et celui de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Les ministères ajoutent que les cours reprendront, normalement, le vendredi 23 novembre 2018. Il est à préciser que l e ministère du Transport a précisé, hier, que les sociétés nationales et régionales de transport et les entreprises et établissements opérant sous la tutelle du département, assureront normalement, aujourd'hui, le transport des citoyens, malgré la grève qui devrait être observée aujourd'hui, dans la fonction publique.