Le dossier des ouvriers de chantier ne connaît aucun avancement et une éventuelle résolution de leur affaire n'est pas à l'ordre du jour. Le ras-le-bol est assez palpable. La grève générale se présente comme une opportunité pour se faire entendre. Comme prévu, les ouvriers de chantier relevant de la fonction publique ont observé jeudi 22 novembre une grève générale en signe de soutien à celle décrétée par l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) dans ce secteur d'activité. Ces travailleurs qui réclament depuis plusieurs années la régularisation de leur situation en les intégrant dans la fonction publique, ont, en effet, rejoint le rassemblement protestataire initié par l'Ugtt devant le siège de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Mêmes revendications, mêmes slogans et un seul objectif : intégrer la fonction publique, d'autant plus qu'ils assument les mêmes responsabilités de leurs confrères affiliés déjà à ce secteur. «Compte tenu du fait que les ouvriers de chantier constituent une composante du secteur de la fonction publique, il a été décidé de soutenir la grève générale décrétée par l'Ugtt, et ce, en signe de protestation contre la marginalisation de leur dossier et pour défendre tout le secteur de la fonction publique», a précisé le collectif des coordinations régionales des ouvriers de chantier, qui met en garde le gouvernement contre la poursuite de ses politiques antisociales. A cet égard, le collectif annonce que les ouvriers de chantier entameront également une série de protestations à l'échelle nationale pour revendiquer leurs droits, et ce, à compter du 10 décembre prochain, qui sera proclamé «jour de colère à la Kasbah». Il serait utile de rappeler, dans ce sens, que le dossier des ouvriers de chantier remonte à 2011 et est toujours au point mort, alors que ces travailleurs connaissent des conditions précaires et peinent toujours à garantir ce qu'ils pensent être leurs droits. Pour cause, des négociations avec la Présidence du gouvernement qui, à chaque fois, n'aboutissent à rien. A travers un bon nombre de mobilisations protestataires survenues ces derniers mois, les ouvriers de chantier ont toujours dénoncé des intentions de vouloir marginaliser leur dossier et proposer d'autres solutions « injustes » à leur égard. Dans ce cadre, deux propositions ont été formulées par la Présidence du gouvernement lors d'une rencontre avec les représentants de ces ouvriers en date du 22 février 2018. La première concerne un régime de formation pour les plus jeunes, suivi de l'octroi d'un fonds d'investissement équivalent à 36 salaires tandis que la seconde s'adresse aux ouvriers qui ont dépassé les 35 ans, leur offrant un passage au régime de sous-traitance. Deux propositions qui ont été catégoriquement rejetées par le collectif des coordinations régionales des ouvriers de chantier.